CEN_EdG a écrit :
La position Osteck, située au nord-est de l'aérodrome, est pour sa part armée principalement par un regroupement d'unités placé sous les ordres du Major Friedrich Küppers (un artilleur), comprenant notamment des éléments du Flak-Regiment 30 et les restes de la Kampfgruppe Rohrbach (Grenadier-Regiment 729). Si on en croit la carte que j'ai jointe (qui vient des renseignements américains), elle comprenait deux radars Freya et possiblement un Würzburg.
A 1,5 kilomètre au nord-est, la batterie "Hamburg" (9./Marine-Artillerie-Abteilung 260) comprenait quatre pièces de marine de 240mm, qui engagent une Task Force navale américaine menée par l'USS Texas le 25 juin et se fait détruire un canon contre plusieurs coups au but - sans gravité sur les navires américains (comprenant les destroyers USS Barton, Laffey et O'Brien).
La garnison d'Osteck se rend juste avant que les Américains de la 4th Infantry Division ne donnent l'assaut le 28 juin matin.
Sur ce dernier point, la reddition de la position Osteck, menacée d'un assaut en règle, Gilles Perrault, dans un ouvrage sur "Le secret du Jour J" raconte l'histoire suivante :
Des officiers américains hissent un drapeau blanc, et vont parlementer avec le Major Friedrich Küppers. Celui-ci leur explique qu'il est officier allemand, qu'il a des ordres, et qu'il fera son devoir, qui est de tenir jusqu'au bout.
Les officiers américains sourient :"Jusqu'à la dernière cartouche ?" Ils sortent alors un plan de sa position, sur lequel figurent les emplacements de tir, le nom des officiers ou sous-officiers responsables de chacun, et - détail à peine croyable - la dotation en munitions de chaque pièce.
En fait, la Résistance a fait un travail d'une minutie incroyable, à la suite des questionnaires venus de Londres, que ce point fortifié inquiétait. (Prendre Cherbourg rapidement était un des points clés des jours J+n)
Alors qu'ils commencent à peine à essayer de lui démontrer qu'il sera à court de munitions sous 24 heures (on a déjà pas mal tiraillé) le Herr Major demande à examiner la carte. D'après Gilles Perrault, c'est la précision du truc qui lui casse le moral : les Américains savent tout de ses défenses !
Et donc reddition d'Osteck avant l'assaut final ! (La Résistance en a fait bien d'autres, mais ce coup est joli, et a épargné des vies des deux côtés.)
Bon, Gilles Perrault n'est pas une source absolue, mais c'est plausible.