Walsingham a écrit :
Au final, et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les allemands avaient toutes les cartes en mains pour gagner en 41. Ils avaient conquis une des plus grande zones industrielles du monde (Belgique, Pays-bas, nord de la France, Allemagne, Italie du nord, république tchèque, Autriche). Ils avaient aussi un vivier de population énormes, notamment auprès des 65 millions de russes "conquis" dont pas mal n'auraient pas été contre se battre contre Staline, notamment en Ukraine. Mais ils n'ont pas été capable de mobiliser l'un ou l'autre, pour des raisons idéologiques et à cause du système purement prédateur et "mafieux" à la tête de l'état allemand."
Adam Tooze n'est pas le seul à battre en brèche cette estimation.
Oui, les Allemands ont les moyens théoriques de dominer économiquement l'URSS. Mais tout cela est purement théorique. L'économie de l'ouest de l'Europe dépend d'importations qui ne sont plus possibles en raison du conflit, ce qui ruine par exemple l'agriculture (pas d'engrais azotés), empêche les transports de fonctionner correctement (pas de carburant, pas de caoutchouc) et pénalise sérieusement l'industrie (manque de matières premières essentielles). La population est moins bien alimentée et ne peut donc être aussi productive qu'avant-guerre (sans compter que le fait de produire pour l'Allemagne ne motive pas vraiment l'essentiel de la main d’œuvre). Enfin, de manière générale, toute l'économie est désorganisée ce qui ne lui permet pas de donner sa pleine mesure.
Côté soviétique, c'est aussi très chaotique. Le repli des usines fonctionne globalement mais il faut un an pour tout remettre en place. Le prêt-bail et la quasi-disparition de l'économie civile vont faciliter les choses.