JARDIN DAVID a écrit :
Mes remerciements resteront limités cette fois à Jérôme, Oulligator et Faget courageux contributeurs qui osent braver les différents procès en sorcellerie dont je suis manifestement la cible.
Nous avons déjà connu sur PH un interlocuteur qui distribuait de cette façon les bons et les mauvais points. Entre gens de bonne compagnie, précisément, je pense qu'il vaut mieux éviter : le procédé peut être pris en mauvaise part.
Procès en sorcellerie ? Diable !
Cela mérite examen...
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Je trouve tout de même décevant, pensant me trouver en bonne compagnie, de poser une question précise, de dénomination, et de me retrouver avec toute une gamme de rappels historiques incontournables, de leçons de morale et autres enfonçages de portes. A l'avenir je crois qu'il est préférable que je concocte tout seul mon néologisme plutôt que de partager une réflexion que j'espérais co-constructive.
Ma question reste inchangée : quel terme peut-on forger pour désigner ceux que l'on aurait tendance, un peu trop vite à mon goût, à nommer "collaborateurs alsaciens".
Vos goûts vous appartiennent, c'est légitime, mais il est logique que ceux de nos intervenants qui ne les partagent pas s'en tiennent à les nommer des "collaborateurs alsaciens" et ne cherchent pas à co-construire avec vous, dans une démarche qui n'est pas la leur.
Qu'ils vous expliquent pourquoi à leur yeux on ne peut les définir autrement me semble aller de soi.
C'est comme ça, tout le monde n'est pas prêt à rechercher un terme neutre pour les désigner : chercher un terme neutre, c'est vouloir éviter de les désigner "trop vite" comme des collabos, c'est donc choisir une orientation sur la façon d'aborder leur cas. Vous en avez parfaitement le droit, c'est votre choix, mais vous ne pouvez pas vous attendre à ce que cette orientation soit partagée par tous.
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Je n'ai écarté l'idée d'Allemands "de coeur" qu'en raison d'un sens un peu trop connoté positivement, ce que je ne souhaite pas accorder à ces personnages. Bien entendu, si je ne peux plus exprimer un ressenti qui ne tient qu'à la forme ...
Mais Jardin David, votre réponse est très claire et me convient parfaitement.
Je n'ai fait que poser la question, n'y voyez aucun reproche : je fais une proposition, je vous demande en quoi elle ne vous convient pas - simple curiosité - et de plus votre réponse est intéressante parce qu'elle marque, au rebours de ce qu'on pouvait comprendre jusque-là, que votre orientation (ne pas les désigner "trop vite" comme des collabos) est en fait plus nuancée : vous ne souhaitez pas non plus un terme qui en fasse de blanches colombes.
Au passage, l'exercice n'est pas simple. Trouver le terme qui, à votre goût, évite les deux écueils, va demander un peu de brain-storming ou... un peu de bol ! (si je compte bien, ce sont 6 propositions dont aucune ne fait votre bonheur, sauf erreur ?)
Mais bon, rien n'est perdu.
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Quelques précisions tout de même, s'il m'est autorisé de répondre :
Pierma a écrit :
C'est quoi, cette ânerie sur "les canons en vigueur"
Si nécessaire je peux aussi m'exprimer avec violence et de façon péremptoire, mais c'est peut-être réservé à une certaine élite modératrice (?). Dommage que vous n'ayez pas un peu d'humour pour interpréter les différents sens du mot "canon". Tout simplement, sans prétention aucune de ma part. Avec la tristesse de constater la réaction induite. Mais comme je ne suis pas politiquement correct, n'attendez aucune excuse de ma part pour une formulation volontairement alambiquée.
Là je trouve que vous charriez : si vous êtes "politiquement incorrect", avec "une formulation volontairement alambiquée", dont il faut "interpréter les différents sens", ne vous étonnez pas que je sursaute. Le mot "ânerie" n'est pas non plus de la dernière violence, mais si vous souhaitez faire appel à mon sens de l'humour signalez le : un "smile" et c'est bon ! (Je suis lent, parfois...)
Le point amusant est que j'aurais vu le "smile" implicite si on était sur le forum brun, où chacun s'est habitué à votre style.
(En revanche, sur PH, klaxonnez, affichez une pancarte, je ne sais pas, mais signalez-vous. Je pense que c'est mieux : on vous a peu vu dans ce style, jusqu'ici.)
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Pierma a écrit :
Vous ne voyez pas la nuance entre "se sentir allemand" et "devenir un fanatique nazi" ? - dans une confrérie d'assassins, en prime !)
Il faudrait éviter ces envolées semi-lyriques qui n'ont pas de sens dans une telle discussion. A réserver pour les bons moments devant le monument aux morts du chef lieu de canton et pour la soirée des anciens de Rhin et Danube.
Non, je pense que ma remarque est plein cadre avec votre demande et les débats qu'elle suscite.
Vous nous dites qu'en somme, un Alsacien annexé pouvait parfaitement se sentir allemand, en toute bonne foi, et j'ai même cité des raisons qui me semblent honorables, liées à l'histoire de la région et à des trajectoires familiales particulières, qui n'en font pas forcément des nazis fanatiques. Ce sont pour moi ces gens de bonne foi, et ceux-là seulement, qui justifient qu'on ne leur colle pas immédiatement un étiquette infamante, parce que tous n'ont pas couru rejoindre les nazis enragés.
Je pense à Guy Sajer, par exemple. Sa mère était allemande, il parlait correctement allemand, a fréquenté des Allemands de son âge très fiers d'appartenir à la Hitlerjugend, je ne crois pas que le fait qu'il se soit porté volontaire pour la Rollbahn, dans un premier temps, le qualifie comme un salaud.
S'il n'y avait que de SS, des SA et des gestapistes, je ne perdrais pas mon temps à chercher un terme nuancé.
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Pierma a écrit :
Vous auriez parlé de différence culturelle, de l'assimilation d'une partie de la population pendant les 47 ans où l'Alsace-Moselle a été allemande, de liens familiaux outre-Rhin, tout cela pourrait expliquer ce qui serait une particularité régionale, ce qui peut s'entendre. (je suis très surpris que vous n'ayez pas cité ces facteurs, ou d'autres, sans rapport avec le nazisme. C'est là qu'on peut trouver des rapprochements naturels d'une fraction de la population, même très minoritaire, non pas avec le nazisme, mais avec l'Allemagne.)
Je suis tout à fait d'accord, mais ce n'était pas l'objet de ce fil ...
Je le répète, si on n'avait trouvé que le fanatisme nazi comme motivation, l'objet de ce fil n'aurait pour moi aucun sens.
Vous vous seriez trouvé dans le cas de chercher un terme neutre pour des gens exclusivement nazis conscients, agissants et déterminés - ce qui est tout de même un peu plus que "se sentir allemand" - et je pense que toute la modération se serait demandée où vous alliez.
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Pierma a écrit :
votre argumentation pour expliquer qu'il y ait eu des "Allemands de coeur" décrit pratiquement trait pour trait les motivations des ultras de la collaborations parisienne !
Ce n'est pas pour rien qu'on les désigne comme "collaborateurs". J'ai bien tenté d'expliquer la différence due à la nationalité d'appartenance, sinon de droit, du moins ... de coeur.
Hé oui, et c'est là que le terme "collabos régionalistes" n'est pas satisfaisant. Les collabos régionalistes bretons, par exemple, n'avaient aucune raison de se sentir allemands.
Mais je suis d'accord, c'est sans doute dans cette direction qu'il faut creuser.
Est-il arrivé qu'on les désigne comme "Alsaciens allemands collabos" ?
"Collaborateurs germanophiles" est suffisant si le contexte dans lequel vous écrivez est clairement alsacien.
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Pierma a écrit :
Votre volonté de réaliser un "exercice de vocabulaire" hors de toute contingence historique est illusoire.
L'idée n'est pas de travailler hors de toute contingence ... mais de se concentrer sur un exercice de baptême lexical. Tout le reste, intéressant ou pas, est donc hors sujet.
Chercher un terme neutre pour les collabos alsaciens (parce que vous trouvez personnellement que ce terme est "un peu rapide"), c'est bien vouloir se situer en dehors de certaines contingences historiques, dont la première, évidente, est que beaucoup de gens ne les verront jamais autrement.
A vrai dire l'exercice ne me choque pas et j'y participe - sans vous promettre 50 idées
- mais vous devez admettre qu'une partie des intervenants de PH intéressés par la SGM préfère effectivement rester "hors sujet" : tout le monde ne vous suivra pas sur ce terrain...
Ce serait bien que d'autres intervenants habituels sur la SGM viennent participer (dans un sens ou l'autre) là nous sommes petit comité, pour l'instant.