Liber censualis a écrit :
Duc de Raguse a écrit :
Encore une fois, oui, pour l'exécution de(s) génocide(s), mais non sur la production de masse de l'économie de guerre nazie. Les ouvriers "n'avaient aucune liberté de moyens" dans les usines allemandes et on était loin du "bien-être" tant développé par Chapoutot/Hoehn.
Je ne sais qui de vous ou de Chapoutot à raison,
mais lui dit que les "bons" allemands ont été choyés par le régime , tant que la guerre était favorable aux nazis bien sûr.
J'ai souvenir du film Amen de Costa Gavras, et de plans qui montraient des allemands heureux de défiler dans les rues, derrière de joyeuses fanfares mais aussi des petites maisons égayées par des cris d'enfants faisant des bonhommes de neige aux abords d'un camp d'extermination... Je ne fais pas l'apologie de ce film, mais ces plans qui me reviennent illustrent somme toute les propos de Chapoutot. Celui-ci parle de camp de vacances, des "plans famine" infligés aux territoires conquis et destinés à nourrir les allemands ( Les nazis ont en souvenir les famines de la guerre de 14 et de l'après guerre). Bien sûr qu'il fallait travailler et produire pour la grandeur du Reich, mais Chapoutot parle de consentement, dit que tout a été fait pour que les allemands adhèrent, et pas uniquement avec le mégaphone et la matraque.
Je ne dis pas l'inverse encore une fois, c'est la base même de la doctrine raciste des nazis.
Mais dans l'économie de guerre allemande pendant la SGM, ce sont des mesures dirigistes, traditionnelles, qui ont été mises en place. Je ne perçois pas qu'un "management" de type libéral (les nazis libéraux ?
) ait été mis en place.
Bien entendu, le pillage de l'Europe a été bénéfique aux Allemands jusqu'en 1943-1944, mais ensuite ils ont dû subir le sort qui leur était destiné par leur
führer, lui et lui seul. C'est bien lui qui a décidé que l'Allemagne avait été indigne de son rôle historique et qu'elle devait mourrir, comme lui, en 1945. Je ne vois ici aucun parallèle avec les méthodes "libérales" développées plus haut, les officines et je ne sais quelle autre organisation folklorique. Dans l'Allemagne nazie, tout ce qui est important descend et remonte à Hitler, même si certains ont pu se constituer des féodalités et avoir, par moment, l'impression d'avoir les mains libres, une certaine autonomie.
Quant au consentement, comme vous dites, il a été obtenu en faisant baisser le chômage et en appliquant une politique expansionniste, mettant hors-jeu le
diktat de Versailles. Le seul, à tout jouer - et souvent contre les militaires - en brandissant cette unique carte, fut Hitler. Sans compter, naturellement, la politique de terreur menée par le parti unique contre les opposants. Pour le coup cette politique là, me semble très centralisée.
Bien entendu, il y a également le cas de la personne d'Hitler, qui sans être un "fou" au sens grossier du terme, a réussi de manière particulière à s'attacher la nation allemande, là où les autres leaders de l'extrême-droite allemande avaient tous échoué.
En le "normalisant", en le faisant passer comme une personne banale, comme il le fait maintenant depuis longtemps, Chapoutot se trompe à mon sens. Il nie la particularité de l'hitlérisme, en faisant croire que n'importe quelle personne (du NSDAP) aurait mené l'Allemagne dans cette voie. Je perçois mal un Goebbels, un Hess ou un Goering obtenir ces résultats.
Ce n'est pas pour rien que pendant le conflit même les contemporains étrangers (Français en premier lieu) parlaient davantage de l'"hitlérisme" que du nazisme pour qualifier le régime allemand...