Duc de Raguse a écrit :
Je vous avoue que mes connaissances là-dessus sont très limitées...
Pouvez-vous m'en dire plus ?
Max Gallo a écrit un petit ouvrage résumant sa thèse de doctorat sur la cinquième colonne "italienne" : "
La cinquième colonne, Editions Complexe. Ses travaux datent du début des années 70. Il est très difficile de trouver des preuves matérielles de ce type d'activité et pour cause. La chance pour Max Gallo et pour tous les historiens, c'est que dans les archives de Washington, il a pu retrouver au milieu de documents divers et variés, une partie de la correspondance échangée entre l'ambassade d'Italie à Paris et son ministère de tutelle à Rome pour les années précédant la guerre.
Il existait dans cette ambassade (pareil à Londres) une toute petite cellule (généralement un homme de confiance) dont la mission était de pratiquer un lobbying pro-Mussolini auprès de personnes qualifiées (parlementaires essentiellement) ou en finançant des journaux répandant des idées favorables à la politique étrangère du Duce (journaux de droite) ou pacifistes (journaux de gauche).
Les Italiens étaient convaincus que les Anglais de l'Intelligence Service faisaient de même de leur côté mais surtout ils rencontrèrent un terreau très favorable : des parlementaires français sympathisants venaient quémander une aide matérielle à l'ambassade de Paris, voire confiaient le jour même aux Italiens le contenu des échanges tenus à la commision des affaires étrangères ! Les Italiens étaient les premiers à se méfier de ce type d'individus peu scrupuleux, traîtres à leur patrie et ne leur versaient des fonds que contre reçu et en leur demandant un compte-rendu régulier de leur activité. En bon fonctionnaire zélé, la cellule de l'ambassade envoyait régulièrement ses rapports à Rome et Mussolini les lisait personnellement (son paraphe figure en regard sur les documents) d'autant que très souvent ils étaient accompagnés d'une demande rallonge budgétaire pour financer ces activités. Parmi ces mêmes documents, il y aussi des courriers personnels adressés à Mussolini par des Français régulièrement défrayés...
Dans le cas de Laval, il s'agit de la transcription de l'entretien privé qu'il aurait eu avec le commendatore Lanvoni le 17 mars 1938. Dans ce rapport, on peut y lire :
Citer :
Laval me confia qu'il était en train de former un gouvernement National, dont il aurait été le moteur, avec à sa tête le Maréchal Pétain, lequel, par patriotisme s'était décidé à accepter. Il s'agissait de convaincre M. Lebrun, Président de la République, qui tremblait de peur.
Bien sûr, on a pas de preuve formelle de la réalité de cet entretien, mais le rapport existe (daté du
18 mars 1938) et il a été paraphé par Mussolini lui-même. Songez à la date...