Romeo a écrit :
Pourquoi la ville de Lyon est-elle devenue au gré des évènements la capitale de la résistance durant l'ensemble de la guerre ?
Le fait qu'il s'agisse de la deuxième agglomération a bien sur joué, de même que les deux années ou la ville était en zone libre.
Paris n'aurait-elle cependant pas dut être la capitale de la résistance à partir de 1942 comme elle est la capitale de tout le reste ?
A moins que ce titre de 'capitale de la résistance' soit plus honorifique qu'autre chose.
Cependant quand on se promène dans la cité rhodanienne et dans les communes des banlieues l'ont trouve en nombre innombrable des plaques, des stèles qui rappellent ce passé héroique mais oh combien douloureux !
Beaucoup de nomns de rues et de boulevards y font référence (par exemple on trouve à Vénissieux une 'Rue des Martyrs de la résistance').
Il semble que la ville a joué un rôle important à partir du moment ou se sont réunis les trois grands mouvements de la zone sud qui ont donné naissance aux MUR (Mouvements Unis de Résistance) dirigé par Jean Moulin.
Comment cependant les historiens expliquent que dans cette régions ainsi que dans d'autres la résistance contre l'occupant fut plus forte qu'ailleurs ?
Connaissant la ville, quelques facteurs locaux ont semble t-il joué, en dehors de ceux mentionnés plus haut ( zone libre et taille de la ville)
- L'importance de l'église et de la foi chrétienne dans ce qui fut la ville de Blandine.
Ainsi se créèrent à Lyon en Juillet 1941 les 'cahiers du témoignage chrétien' fondés par des hommes "qui ont rendu au titre qu'ils ont choisit la plénitude de son sens et de sa force" (Jacques Maritain).
Ils sauvèrent la vie de centaines de personnes et luttèrent avec la dernière énergie contre l'effroyable propagande antisémite.
- Une certaine tradition de lutte, durant la révolution française au 18° siècle, lors de la révolte des canuts au 19° siècle.
C'est peut-être le coté 'lyonnesque' des habitants de la ville. (?)
- L'importance du parti communiste dans une ville très ouvrière, notamment à Vénissieux, dont la municipalité était communiste à partir des années 30. Plus d'une centaines d'enfants juifs y furent sauvés d'un camp de transit dans des conditions héroiques.
(Un livre a été écrit à ce sujet).
Le tribut que payèrent les habitants de la ville fut terrible
Klaus Barbie et son équipe de criminels firent des ravages.
Cependant comment évalue t-on aujourd'hui le poids que la région lyonnaise prit dans la résistance ?
Connaissez-vous d'autres facteurs qui expliquent que la résistance fut aussi importante à Lyon (ainsi que dans d'autres régions de france) ?
Je crois qu'a ces raisons , on pourrait en rajouter d'autres :
- Lyon , de part sa position centrale , est d'importance strategique pour les mouvements de troupes ( noeud routier et ferroviaire ) , il est donc logique que la resistance eut été un peu plus aidée qu'ailleurs en materiel
- grande ville , 3e en taille a l'epoque , donc toute proportions gardées , un plus grand nombre potentiel de maquisards que dans d'autres villes de taille plus restreinte etait logique
- A quelques minutes du centre ville , on est deja dans les bois ou les monts qui entourent la ville ( mont du lyonnais , monts d'or ) , cela peut donc aider aux reunions discretes et "echappées musclées"
Et pas si loin que ça , on trouve les Alpes et le Massif Central ...
- les "traboules" . Ces sortes de fausses rues reliant les rues du vieux Lyon ont a nouveau été exploitée durant la seconde guerre mondiale . Ideales pour semer des poursuivants .
Cdt