Cuchlainn a écrit :
Pas vraiment, car je faisais remarquer que les deux camps ne sont justement pas représentés de la même façon : les Américains ont des coiffures "normales", des allures de jeunes de chez nous, les Allemands dont on voit le visage de près ont une bobine des moins recommandables. Ce n'est que le prolongement de l'artifice qu'on voit dans un très grand nombre de films de guerre, où les Alliés parlent la langue du spectateur alors que les Allemands continuent à parler allemand, ou plus exactement leurs émissions vocales se limitent à des ordres aboyés.
Ah, c'est vrais que donner des faciès d'échappés de prison aux « méchants », ça aide considérablement le spectateur à les identifier !
C'est un procédé vieux comme le monde...
Tiens ça me rappelle cette histoire concernant les vieux dessins animés produits par Hollywood, durant la Seconde Guerre Mondiale... Et qui sont généralement interdits de diffusion aujourd'hui, tant les Allemands et les Japonais y sont représentés d'une manière odieusement caricaturale, pour ne pas dire bestiale !
Comme quoi, la propagande chez les Alliés pouvait être aussi primaire que celle en vigueur dans les pays de l'Axe !
Cuchlainn a écrit :
Pour cela que ça ne fait pas de mal d'avoir un film comme Lettres d'Iwo Jima, où l'on voit enfin les coulisses de l'autre camp, où, même dans un système despotique atroce, on a, sous toute la croûte, des hommes, des gamins qui se font dessus devant les mitrailleuses, qui regardent l'ennemi comme des animaux tueurs sur pattes - et cette fois ce sont les Américains dans ce rôle, des frères d'armes, etc.
Oui, ce qui est intéressant dans le diptyque
Mémoires de nos pères /
Lettres d'Iwo Jima, c'est qu'il permet d'avoir les deux points de vue de la bataille...
En fait, dans les meilleurs films de guerre (comme
Le Jour le plus long ou
Un pont trop loin), c'est justement l'aller-retour dans les deux camps qui permet d'appréhender le mieux ce qui se passe...
Evidemment, ce n'est pas très réaliste : normalement, le soldat moyen ne voit que ce qui se passe autour de lui (comme dans le
Saving private Ryan) et le général n'a une vue d'ensemble que par le biais d'informations indirectes !
Mais enfin, je crois qu'à partir du moment où le film a - quelque-part - une vocation plus ou moins éducative, il est essentiel de multiplier les points de vue... On constate alors toute la relativité des évènements : ce qui est une victoire pour les uns, se révèle généralement être un désastre pour les autres !