Je me souviens en 1977, la télévision annonça la disparition soudaine et bizarre de Nicolai Podgorny, membre du politburo et même préisident de je ne sais trop quoi (pardon pour le manque de détail). Pendant un certain temps les médias se posèrent des questions sur la mise à l'écart soudaine d'un des membres les plus influents du politburo sous Brejnev. Podgorny fut un brejnevien parmi les brejneviens mais entra quand même en compétion avec le maitre du Kremlin lors de la mise à l'écart de Kroutchev. Alors que tout semblait immuable dans ce bureau politique, subitement Podgorny disparu des écrans sans information sur son sort et jamais les experts internationaux, pourtant friands du moindre évènement, n'ont su ce qui s'est passé alors que le culte de la personnalité de Brejnev battait son plein.

Podgorny était président du Soviet suprême, c.a.d. du parlement (un organisme sans aucun pouvoir). C'était le plus haut poste protocolaire du pays mais ses pouvoirs étaient à peu près ceux du président de la république allemande, c'est à dire rien.

Je me souviens très bien de son limogeage mais j'en ignore aussi les raisons, ne m'y étant jamais vraiment intéressé. On peut imaginer qu'il louvoyait pour prendre un poste plus puissant (Secrétaire général, ou Président du conseil ?) qui aurait froissé des susceptibilités ? En tout cas, son poste, tout honoriique qu'il fût, fut celui qu'occupait Brejnev avant lui et d'où il a organisé le renversement de Khrouchtchev

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l'avenir a ses racines dans le passé ... et je compte y passer le restant de mes jours !

Quand ça s'est passé, il y a eu comme un moment de flottement en occident car on ne comprenait pas ce qui se passait. Les rédactions se sont posés des questions car il y avait comme une sorte de mystère autour du politburo et cette disparition soudaine des écrans.

Kossyguine, qui était Premier ministre, fut lui aussi écarté peu après.

je me souviens de l'analyse de H Carrère d'Encausse : selon elel on est passé de la Troïka (Brejnev, Kossigyne et Podgorny) à un pouvoir apparemment centré sur le seul Brejnev. Elle expliquait aussi que tout cela était apparent et sans doute mené par les membres influents du Politburo pour flatter Brejnev et mieux gouverner dans son ombre (Andropov, Souslov).

Je me souviens d'une autre analyse plus prosaique qui a circulé à l'époque : Brejnev n'étant pas chef d'Etat n'avait pas le "droit" d'être traité d'égal à égal par les Présidents US ou français. Donc il visait la place protocolaire de Podgorny : comme ce dernier ne voulait pas cèder cette place gentiment - on l'a viré (gentiment aussi puisqu'il a gardé sa vie et sa datcha !).

Depuis Staline, on ne fusillait plus et on n'envoyait plus au goulag, les "camarades" destitués. Le dernier à être fusillé, fut Béria, mais comme il tenait le N.K.V.D., ce fut plus par précaution et forme de légitime défense que par réelle vengeance.

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Podgorny a simplement été mis à la retraite "à la soviétique", donc sans phrases. Il est mort en 1983.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.