Jerôme a écrit :
et le PCF commence à s'énerver.
là je rigole !
Tu parles ! Le PCF n'a pas tardé, après la signature du Programme Commun, à constater que les voix de gauche avaient tendance à s'agréger au PS et que lui, PCF, commençait à baisser. (Il espérait l'inverse)
C'est d'ailleurs assez logique : si c'est pour appliquer le même programme, pourquoi aller voter Marchais, derrière qui se profile l'ombre de l'URSS ? Le mouvement de Mai 68 s'est fait contre le PCF, et celui-ci entame à cette époque sa lente descente aux enfers. (Vous même Gérôme, avez parlé de la position des baby-boomers, qui détestaient volontiers le PCF.)
D'où la réaction des communistes : dénoncer l'absence de ferveur socialiste de Mitterrand, le désigner comme un homme de droite, etc...
Ils sont les seuls révolutionnaires, qu'on se le dise !
Citer :
Mitterrand écoute les modérés : Rocard, Attali, ...
Il en ressort à mon sens l'idée fondamentale : Mitterrand a été contraint de jouer au Révolutionnaire pour s'emparer du PS et s'Allier au PC pour prendre le pouvoir.
Mais on peut fortement douter DES CETTE ÉPOQUE de son adhésion profonde au programme commun !
Jérôme, il ne faut pas croire tout ce que disent les communistes !
Mitterrand a commencé, en mai 81, à appliquer le programme commun. C'était tout de même assez spectaculaire, entre les embauches de fonctionnaires (200 000, de mémoire) l'augmentation du SMIC, et surtout les nationalisations massives dans la banque et l'industrie.
Après, il me semble difficile de juger de son degré de sincérité, pour une raison toute simple : le Programme Commun, ça coûtait une fortune, et dans la situation économique où se trouvait la France, cette débauche de dépenses ne pouvait guère durer. A un moment, il a bien fallu ajouter 2+2 et mettre fin à la fête.
En somme, je soupçonnerais sa calculette avant même sa sincérité. (Savoir ce que Mitterrand pensait au fond de lui-même, vu le caractère secret du personnage, et sachant que ça a pu évoluer au cours de ces péripéties, c'est très difficile à dire. Je n'ai en tête qu'une phrase manifestement sincère, et toute de découragement :"Contre le chômage on a tout essayé.")