Tourblanche a écrit :
Un Québecois en Belgique se sent déchiré . D'un coté les francophones qui partagent sa langue et de l'autre les néerlandophones qui partagent son désir d'autonomie , l'urgence de défendre une langue et sa " révolution tranquille ".
Avec les Flamands , le contact est souvent difficile . Au premier contact Ils semblent ne pas savoir le français .
Que faire ? J'ai trouvé le truc , parler en anglais , avec un accent irlandais , australien ou texan , très fort et très vite .
Première constatation , les Flamands ne parlent généralement pas anglais , deuxième constatation ... ils parlent souvent français ! mais refuseront de le faire avec un francophone , si métissé d' Abénaki ou de Malécite soit- il , par contre avec un Américain ou un Anglais , ça va . Étrange compromis .
Il ne faudrait quand même pas se laisser prendre au discours de certains Flamands, qui se présentent comme des éternelles victimes du « Monde latin », des malheureux qui furent dominés par les Espagnols, puis les Français... Et finalement par les cruels Belges francophones !
Après l'indépendance de la Belgique, en 1830, il est indéniable que l'identité culturelle flamande a été niée par l'élite dirigeante.
Le Français a rapidement été choisi comme seule langue officielle. Et celà alors alors que la majorité de la population avait le néerlandais (du moins des variantes dialectales) comme langue maternelle...
Il est clair que les leaders politiques de l'époque visaient à imposer une culture latine au pays. D'abord parce que le Français jouissait encore d'un grand prestige (la « langue des Lumières » ), et ensuite parce que la Belgique voulait définitivement affirmer son indépendance par rapport aux Pays-Bas. L'élite dirigeante n'était d'ailleurs pas constituée uniquement de Wallons... On y trouvait également beaucoup de Flamands bilingues, qui s'exprimaient essentiellement en français ! [
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Mais les choses ont commencé à changer dès les années 1870-90, avec les premières lois linguistiques (reconnaissance du bilinguisme, au plan juridique, en 1873)... Et à la fin du XIXe siècle, les lois étaient désormais promulguées dans les deux langues.
Aujourd'hui - comme hier d'ailleurs - les Flamands sont majoritaires en Belgique (env. 60% de la population totale). Et, si l'on consulte la liste des premiers ministres, on constate que - depuis la Seconde guerre mondiale - la grande majorité furent des Flamands (il n'y a pas eu d'alternance wallon-flamand) ! On sait aussi que, depuis 30 ans, la Flandre se targue bruyamment d'être économiquement plus dynamique et plus prospère que la Wallonie...
Bref, les Flamands occupent une place prépondérante dans les vies politique, économique et culturelle de la Belgique... Difficile, dès lors, de leur accorder aujourd'hui un statut de malheureuses victimes !
De l'eau à coulé sous les ponts depuis le XIXe siècle mais, manifestement, le complexe d'infériorité historique des Flamands reste encore à digérer.
[
*] Ces « Fransquillons » (« Petits Français ») existent toujours, et constituent encore la charpente de la grande bourgeoisie flamande.
PaulRyckier a écrit :
Lord Foxhole, cher compatriote,
merci pour le lien.
En le parcourant pendant une heure et demie j'ai beaucoup appris.
Une petite question: Est-ce que le département de la Dyle se trouve en France ?
De rien pour le site...
En ce qui concerne le département de la Dyle, Res publica a répondu à ma place !
Oui, entre les années 1790 et 1815, toutes les anciennes provinces belges (comme d'autres territoires en Europe d'ailleurs) ont été des départements français...
Dans les vieux livres d'histoire de Belgique, on appelait ça « La Domination française » !