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Message Publié : 28 Sep 2009 5:26 
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Extrait de la discussion suivante :

viewtopic.php?f=50&t=21303&p=292118#p292118
Enki-Ea a écrit :
Juste une remarque annexe. Saddam Hussein était l'allié américain, pas russe. L'URSS l'avait lâché au début des années 80, pas en 90.
On reste dans les limites chronologies mais on sort un peu du sujet, donc je m'arrête là. lol

Le croire est une erreur récurrente reprise par quelques esprits anti-américains (un jour, ils finiront par asséner que l'URSS était l'alliée des USA...) depuis la fin de la seconde guerre du Golfe mais l'alignement de l'Irak dans le bloc soviétique est aisément démontrable.

L'URSS ira jusqu'à donner un petit coup de main à Saddam Hussein durant la seconde guerre du Golfe. On pourrait discuter de l'alignement de l'Irak durant la guerre froide dans un nouveau fil de discussion.


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Message Publié : 28 Sep 2009 5:51 
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Bon je voulais étayer ce message sur 4 points :
1. alignement politique prosoviétique ;
2. alignement militaire prosoviétique ;
3. ouverture limitée aux armements occidentaux durant la première guerre du Golfe ;
4. aide soviétique durant la seconde guerre du Golfe.

Finalement, le forum a refusé d'enregistrer les 20 minutes d'édition qu'il semblait initialement me permettre et je dois m'en tenir là pour ce matin.


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Message Publié : 28 Sep 2009 7:40 
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Jean Mabillon
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Geopolis a écrit :
Extrait de la discussion suivante :

http://passion-histoire.net/viewtopic.p ... 18#p292118
Enki-Ea a écrit :
Juste une remarque annexe. Saddam Hussein était l'allié américain, pas russe. L'URSS l'avait lâché au début des années 80, pas en 90.
On reste dans les limites chronologies mais on sort un peu du sujet, donc je m'arrête là. lol

Le croire est une erreur récurrente reprise par quelques esprits anti-américains (un jour, ils finiront par asséner que l'URSS était l'alliée des USA...) depuis la fin de la seconde guerre du Golfe mais l'alignement de l'Irak dans le bloc soviétique est aisément démontrable.
Aucun argument. Juste la vieille tarte à la crème de l'anti-américanisme. Cette façon de disqualifier d'office vos contradicteurs en dit long...
Je vous propose la lecture de cette longue étude (en anglais), ça vous évitera de dire des contre-vérités flagrantes:
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB82/

Au départ, Saddam est effectivement plutôt pro-soviétique. Sa ligne politique mâtinée de nassérisme et de socialisme est plus proche de Moscou que de Washington. Mais un événement considérable va changer la donne au Moyen-Orient: la révolution iranienne. Saddam et Washington s'accordent tous les deux sur leur ennemi commun et les États-Unis fourniront toute l'aide possible au rais irakien. A l'inverse, Moscou et Téhéran se rapprochent devant leur ennemi commun: Saddam soutenu par les USA du côté de l'Irak, moudjahidines soutenus par les USA, le Pakistan et l'Arabie Saoudite en Afghanistan.

Dans les années 80, on a un axe USA-Irak-Pakistan-Arabie Saoudite contre un axe URSS-Iran-Syrie-Inde. Il y a certes certaines contradictions à l'intérieur de ces alliances (l'Irak laïcisé et socialiste de Saddam avec les monarchie pétrolières du Golfe) mais elles n'en n'ont pas moins tenu tout au long de la décennie.


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Message Publié : 28 Sep 2009 9:57 
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Fustel de Coulanges
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Enki-Ea a écrit :

Mais un événement considérable va changer la donne au Moyen-Orient: la révolution iranienne. Saddam et Washington s'accordent tous les deux sur leur ennemi commun et les États-Unis fourniront toute l'aide possible au rais irakien. A l'inverse, Moscou et Téhéran se rapprochent devant leur ennemi commun: Saddam soutenu par les USA du côté de l'Irak, moudjahidines soutenus par les USA, le Pakistan et l'Arabie Saoudite en Afghanistan.

Dans les années 80, on a un axe USA-Irak-Pakistan-Arabie Saoudite contre un axe URSS-Iran-Syrie-Inde. Il y a certes certaines contradictions à l'intérieur de ces alliances (l'Irak laïcisé et socialiste de Saddam avec les monarchie pétrolières du Golfe) mais elles n'en n'ont pas moins tenu tout au long de la décennie.



Tout à fait juste à ceci près tout de même que le "rapprochement" irano-soviétique ne fut toujours que limité, la méfiance réciproque étant plus forte, ne serait-ce que par la nature des deux régimes.

Ce qu'il y a aussi de très paradoxal dans cet axe américain du Moyen-Orient dans les années 1980, au-delà des différences de régimes et d'idéologies entre Bagdad et Ryad, c'est que, en plus de ces deux pays, le principal allié des Etats-Unis dans la région était et demeure Israël! Ainsi on a un axe totalement improbable qui regroupe Américains, Egyptiens en paix avec Israël depuis peu, Irak de Saddam Hussein, et Arabie Saoudite dont on connait le régime... Comment les stratèges américains pouvaient-ils imaginer que cette construction durerait, tant les appétits régionaux sont forts?!

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Message Publié : 28 Sep 2009 10:50 
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Jean Mabillon
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Tout à fait d'accord avec votre message, Alfred. Il n'y a pas un mot à y rajouter ni à en retirer.


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Message Publié : 28 Sep 2009 18:05 
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Enki-Ea a écrit :
Aucun argument.

Tadaaa ! J’arrive.
Enki-Ea a écrit :
Juste la vieille tarte à la crème de l’anti-américanisme.

Et pourtant, l’anti-américanisme existe. :wink:

Plus précisément, ce n’est que depuis la fin de la seconde guerre du Golfe que je lis certains médias imprégnés plus ou moins consciemment de propagande soviétique affirmer que les USA étaient alliés à l’Irak à cette époque.
Enki-Ea a écrit :
Cette façon de disqualifier d’office vos contradicteurs en dit long...

... En dit long sur... ?

Ce n’est pas une disqualification. On peut être anti-américain et avoir raison sur les USA. C’est plutôt que je m’explique cette analyse à rebours par un fond d’anti-américanisme qui aurait tendance à vouloir imputer toute chose condamnable (par exemple, Saddam Hussein et ses exactions) sur le dos des USA.
Enki-Ea a écrit :
Je vous propose la lecture de cette longue étude (en anglais), ça vous évitera de dire des contre-vérités flagrantes:
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB82/

Je vous en remercie. Cette étude indique que les USA ont offert un soutien bienveillant à l’Irak dans sa guerre contre l’Iran.
Enki-Ea a écrit :
Au départ, Saddam est effectivement plutôt pro-soviétique. Sa ligne politique mâtinée de nassérisme et de socialisme est plus proche de Moscou que de Washington. Mais un événement considérable va changer la donne au Moyen-Orient: la révolution iranienne.

Nous sommes d’accord sur l’alignement politique et militaire de l’Irak sur l’Union soviétique jusqu’en 1980.
Enki-Ea a écrit :
Saddam et Washington s’accordent tous les deux sur leur ennemi commun et les États-Unis fourniront toute l’aide possible au rais irakien.

1. Estimez-vous qu’ils ont fourni « toute l’aide possible à l’Irak » ? Que, comme pour Israël ou l’Arabie saoudite, les meilleures armes américaines furent abondamment vendues ou offertes à l’Irak ?

2. (Pour une vision globale de l’aide étrangère dans le conflit : http://en.wikipedia.org/wiki/Iran%E2%80 ... q_and_Iran )

Les USA ont-ils également assisté l’Iran dans sa guerre contre l’Irak ? Dans quelles mesures ?

Si les USA ont apporté un soutien aux deux belligérants, peut-on parler d’alliance américano-irakienne ?
Enki-Ea a écrit :
A l’inverse, Moscou et Téhéran se rapprochent devant leur ennemi commun: Saddam soutenu par les USA du côté de l’Irak, moudjahidines soutenus par les USA, le Pakistan et l’Arabie Saoudite en Afghanistan. Dans les années 80, on a un axe USA-Irak-Pakistan-Arabie Saoudite contre un axe URSS-Iran-Syrie-Inde.

Là, par contre, ce n’est pas du tout le cas.

D’une part, l’URSS réapprovisionne l’Irak avec divers armements de pointe. Vous pourriez qualifier ce soutien soviétique de « toute l’aide possible », dépassant largement l’aide américaine en particulier et occidentale en général durant et après la première guerre du Golfe : la liste des armements majeurs de l’Irak à la fin de la guerre marque la prépondérance des armements soviétiques majeurs exportés et atteste un soutien soviétique qu’on peut qualifier, pour le coup, de très solide.

D’autre part, l’Iran, qui s’est mis tout le monde à dos, ne reçoit qu’une aide limitée (USA, Israël, Syrie, Brésil). À la fin de la guerre, ses armements majeurs demeurent ceux livrés par les USA au shah.

Après la guerre du Golfe et l’invasion soviétique de l’Afghanistan, le Pakistan envisage bien un axe Iran-Afghanistan-Pakistan mais l’antagonisme chiisme/sunnisme et la fièvre talibane ne permettront pas cette alliance.


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Message Publié : 28 Sep 2009 18:24 
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J'ajoute qu'étant donné les attaques directes des Iraniens contre les Occidentaux (ambassade américaine envahie, personnels diplomatiques américains pris en otages, attaque des approvisionnements pétroliers de l'Occident, attentats, troubles en Arabie saoudite ou aux Emirats arabes unis), il était normal que les alliés occidentaux se penchent sur une neutralisation de l'Iran.

Dans cette guerre, par coopération entre sunnites et par intérêt politique, l'Irak devenait leur allié objectif contre l'Iran, mais cette alliance ne dépassera jamais l'alliance géostratégique entre l'Irak et l'URSS (qui lui fournira 80 % de son armement, la France n'arrivant que très loin derrière en second). Combien de conseillers militaires en Irak et en Iran ? Combien de conseillers militaires occidentaux dans les deux pays ?

Que pèsent l'aide et l'alliance des pro-occidentaux pour l'Irak de Saddam Hussein contre l'Iran ? Rien ou presque.

***

Peut-on considérer le soutien occidental autrement qu'une alliance temporaire mineure et objective contre l'Iran, voire comme une tentative de concurrencer l'influence soviétique et de s'offrir un nouveau client ?

Je pense que présenter sans nuances l'Irak d'alors pour un allié américain, alors que Saddam Hussein recevait 80 % de ses armements majeurs de l'Union soviétique, relève d'une analyse déséquilibrée.


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Message Publié : 28 Sep 2009 20:29 
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En 1991, alors que la presse soviétique alerte sur les massacres de population irakienne par les forces impérialites (de fait, la répression gouvernementale tuera plus de rebelles irakiens que la guerre ne tuera d’hommes), l’Union soviétique alors déliquescente se contente d’envoyer quatre navires au Moyen Orient (autant que la Belgique) pour observer les opérations et reste la seule, avec la Jordanie, à offrir son ultime coup de pouce à un allié régional :
Citer :
L’idée de manœuvre du commandement américain était simple : attaquer en direction du Koweït sur deux axes, l’un avec les Marines le long de la route côtière et l’autre confié à un « corps arabe » constitué par la 4ème Division Blindée égyptienne et la 9ème Division Mécanisée syrienne, ces grandes unités progressant sur des directions différentes. […]
Cette action frontale vers le Koweït ne représentait que l’effort secondaire, l’effort principal devant se manifester plus à l’ouest, sur la frontière entre l’Arabie saoudite et l’Irak. […] Quand, grâce à leurs satellites, les Soviétiques découvrirent ce qui se préparait, ils convoquèrent Tarek Aziz pour lui exposer la situation. Pour eux, devant l’ampleur de ce débordement, les Irakiens avaient déjà perdu la guerre ; ils le dirent très franchement et sans ménagement diplomatique au ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein. Mais le dictateur de Bagdad, totalement ignare en matière militaire, se cramponna à sa propre évaluation de la situation ; il croyait toujours être en mesure d’infliger un échec sanglant aux alliés sur les positions défensives établies le long de la frontière. (1991, Armées & défense 19, 5)

Les dirigeants irakiens disposaient cependant d’une source de renseignement : peu de temps avant le début des opérations terrestres, les Soviétiques ont fourni au ministre des Affaires étrangères irakien – le chrétien Tarek Aziz – des renseignements indiscutables sur le dispositif des Alliés dans le nord de l’Arabie saoudite, renseignements acquis grâce à leurs satellites d’observation. Le ministre fut abasourdi par ces révélations, d’autant plus que les Soviétiques ne se sont pas embarrassés de précautions diplomatiques pour lui expliquer dans quelle situation allaient se trouver les forces irakiennes après le lancement de l’offensive alliée. Rentrant précipitamment en Irak, Tarek Aziz présenta les documents photographiques à son chef et l’invita à prendre une décision. Saddam Hussein ignora cet avertissement ; pour lui, tout cela n’était qu’une manœuvre d’intimidation montée de concert par les Soviétiques et les Américains. […] Lorsque la manœuvre de débordement des Alliés eut atteint son objectif au sud-ouest de Bassorah, le chargé d’affaires soviétique demanda à être reçu par Saddam Hussein et lui exposa la situation réelle de ses troupes telle que la donnaient les renseignements recueillis par les satellites russes. Cette fois, le dirigeant irakien comprit qu’il avait perdu son pari et que ses forces allaient au désastre. Il demanda alors un cessez-le-feu immédiat pour sauver ce qui pouvait être sauvé d’une armée bien mal en point mais il était déjà trop tard. (1991, Armées & défense 19, 10)

À quoi aurait rimé cette dernière aide pour un allié des USA ? Réponse ci-dessous ?
Citer :
A cet égard, la position officielle de l’URSS dans le récent conflit du Golfe a montré, malgré les tentatives de médiation peu fructueuses et quelques articles nostalgiques parus dans la presse russe, qu’elle ne possède plus les moyens de sa politique. Les Soviétiques ont même parlé d’une défaite par Irak interposé, ce qui tendrait à démontrer que les fournitures massives d’armement tout au long des années 1960 et 1970, ) l’Irak et aux alliés méditerranéens, n’ont pas procuré à ces derniers une puissance militaire susceptible de les doter d’une autonomie réelle dans l’hypothèse (confirmée) d’un conflit dépassant les limites du champ régional.

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... =standard&, pp. 72-73


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Message Publié : 28 Sep 2009 20:52 
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À lire également une histoire des alliances entre l’URSS, la Syrie et l’Irak.

L’alliance irako-soviétique ne connaît qu’un court refroidissement entre 1980 et 1981, sur les bases (déception sur la qualité et la livraison des armes, défiance justifiée vis-à-vis d’une super-puissance capable de renverser les régimes « amis ») exposées dans la source ci-dessous et dont je cite quelques passages entre les pages 83 et 90 :
Citer :
La Syrie paie ses achats comptant, en devises fortes et les événements du Liban – l’invasion du sud par Israël en avril 1978, le resserrement des liens entre Phalangistes et Israéliens – lui font redouter vivement le déclenchement d’une nouvelle guerre. Il semble que l’Union soviétique pose alors comme condition à de nouvelles fournitures sa réconciliation avec l’Iraq qui mettrait fin à l’isolement syrien sur le « front oriental », isolement que le soutien financier et verbal de la Libye ne suffit pas à rompre. Mais la lune de miel syro-iraquienne et le projet d’unification des deux États ba’thistes ne durent que huit mois (novembre 1978-juillet 1979), alors que la Syrie, dans l’été suivant, essuie de graves revers aériens face à la chasse israélienne au-dessus du territoire libanais.

[…] Le général Assad signe, le 8 octobre 1980, un traité d’Amitié et de Coopération, similaire au traité soviéto-iraquien, même si Damas le qualifie par avance de traité « totalement différent » des autres traités entre l’URSS et des États arabes. Il a notamment le même caractère défensif (article 6) et doit être le point de départ « d’un rééquilibrage stratégique au Proche-Orient ».

[…] L’Iraq, qui redoute de devenir la « Somalie du Golfe » et de voir les Soviétiques invoquer les clauses défensives de leur traité d’Alliance pour intervenir contre le régime ba’thiste en profitant d’une « tête de pont » communiste à l’intérieur, multiplie les avertissements à Moscou, ferme son espace aérien aux porteurs russes en route pour le Yémen et l’Éthiopie, dénonce une manœuvre « qui vise à encercler les pays du Golfe à partir du Yémen, de l’Éthiopie et de l’Afghanistan ». […] L’interruption brutale des ventes soviétiques, à laquelle Bagdad s’attendait probablement, est dénoncée comme une pseudo-neutralité, incompatible avec le traité de 1972, et comme un soutien de facto à l’Iran de Khomeiny auquel les militaires soviétiques sont même soupçonnés d’avoir livré les plans de l’attaque iraquienne de 1980. L’aide de l’URSS ne reprendra que lentement au cours de l’année 1981, en raison de l’évolution du régime iranien vers la dictature mais aussi du passage de l’armée iraquienne de la position d’agresseur à celle d’assiégé.

http://books.google.fr/books?id=jO1RNsb ... q=&f=false


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Message Publié : 28 Sep 2009 20:55 
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Fustel de Coulanges
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En 1991, l'Irak n'est plus allié des Etats-Unis. Entre le début des années 1980 où les Etats-Unis décident de soutenir l'Irak contre l'Iran, il s'est passé pas mal de choses dans la région et au-delà, à commencer par les ambitions grandissantes de Saddam Hussein dans la région, la déliquescence de l'empire soviétique en effet et aussi la défaite de ces mêmes soviétiques en Afghanistan.

Le monde avait changé en 10 ans et S. Hussein aussi, ou du moins, fort de ce soutien occidental, il s'était senti pousser un peu trop les ailes.

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Message Publié : 28 Sep 2009 21:02 
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Je sais que parmi les documents actuels sur l'armée irakienne prédominent des enquêtes américaines, très relayées par les détracteurs des Etats-Unis, pour connaître dans quelle mesure les USA ont pu contribuer à développer un appareil militaire américain qu'ils ont ensuite dénoncé et combattu.

Je trouve néanmoins que les rôles de l'URSS dans l'élaboration du monde actuel sont très sous-estimés.

Je continue de trouver surréaliste qu'on puisse affirmer que l'Irak fut, sans nuance aucune, un allié de l'Occident après le renversement de sa royauté.

Je trouve au contraire que le régime de Saddam Hussein fut, sans nuance, un allié des Soviétiques, considéré comme tel par l'URSS et les alliés occidentaux, à la fin de la guerre froide.

Au regard des documents que je vous ai cités, qu'en pensez-vous désormais ?


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Message Publié : 28 Sep 2009 21:04 
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Alfred Teckel a écrit :
En 1991, l'Irak n'est plus allié des Etats-Unis.

%1


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Message Publié : 28 Sep 2009 21:20 
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Geopolis a écrit :
Je continue de trouver surréaliste qu'on puisse affirmer que l'Irak fut, sans nuance aucune, un allié de l'Occident après le renversement de sa royauté.

Personne n'a affirmé ça, bien au contraire, on essaie de vous montrer que le "flirt" entre Saddam Hussein et l'Occident n'a pas duré bien longtemps.

Citer :
Je trouve au contraire que le régime de Saddam Hussein fut, sans nuance, un allié des Soviétiques, considéré comme tel par l'URSS et les alliés occidentaux, à la fin de la guerre froide.


Et la guerre Iran-Irak, ce n'est donc rien selon vous?

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Message Publié : 29 Sep 2009 3:11 
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Jean Mabillon
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Geopolis a écrit :
Enki-Ea a écrit :
Cette façon de disqualifier d’office vos contradicteurs en dit long...
... En dit long sur... ?
Sur vous. Vous commencez par lancer cette petite pique afin de disqualifier votre interlocuteur en le faisant passer pour quelqu'un qui ne réfléchit pas.
On pourrait très bien vous renvoyer la pareille. Un truc du genre: votre pro-américanisme primaire vous fait tenir une position...


Citer :
Ce n’est pas une disqualification. On peut être anti-américain et avoir raison sur les USA. C’est plutôt que je m’explique cette analyse à rebours par un fond d’anti-américanisme qui aurait tendance à vouloir imputer toute chose condamnable (par exemple, Saddam Hussein et ses exactions) sur le dos des USA.
Quelle analyse à rebours? Quand Donald Rumsfeld visite Baghdad deux fois, c'est un fait, point-barre. Ses voyages n'ont pas été inventés par la méchante et perfide propagande anti-américaine. Si on ne peut plus rien dire sur les États-Unis sous peine d'être classé dans les méchants anti-américains, ce n'est plus la peine de continuer ce "débat". Ce n'est même pas la peine de participer à un forum d'histoire.


Citer :
Enki-Ea a écrit :
Je vous propose la lecture de cette longue étude (en anglais), ça vous évitera de dire des contre-vérités flagrantes:
http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB82/
Je vous en remercie. Cette étude indique que les USA ont offert un soutien bienveillant à l’Irak dans sa guerre contre l’Iran.
Etant donné que cette guerre Iran-Irak (80-88) a duré la majeure partie du "règne" de Saddam sur l'Irak avant la Première Guerre du Golfe (79-90), vous savez maintenant pourquoi Saddam était l'allié des États-Unis et, plus généralement, des Occidentaux dans les années 80. J'imagine que le débat est fini, non?


Citer :
D’une part, l’URSS réapprovisionne l’Irak avec divers armements de pointe. Vous pourriez qualifier ce soutien soviétique de « toute l’aide possible », dépassant largement l’aide américaine en particulier et occidentale en général durant et après la première guerre du Golfe
Voyagez-vous en trollland? Nous parlions des années 80, pas de la Guerre du Golfe et après. Durant les années 80, les États-Unis en particulier et les Occidentaux en général ont soutenu l'Irak de Saddam face à l'Iran. A la fin des années 80, quand la guerre Irak-Iran eut pris fin et que l'Irak est devenu inutile, les États-Unis ont lâché Saddam et se sont retournés contre lui.
Qui vous parle de la première Guerre du Golfe? Nous parlions des années 80.


Citer :
Après la guerre du Golfe et l’invasion soviétique de l’Afghanistan, le Pakistan envisage bien un axe Iran-Afghanistan-Pakistan mais l’antagonisme chiisme/sunnisme et la fièvre talibane ne permettront pas cette alliance.
L'invasion soviétique de l'Afghanistan, c'est en 80; la Guerre du Golfe, c'est en 91. Après quelle date? 80 ou 91?
J'ai l'impression que vous faites quelques confusions chronologiques...


Citer :
Dans cette guerre, par coopération entre sunnites et par intérêt politique, l'Irak devenait leur allié objectif contre l'Iran (...)
Ah bon, quand même...


Citer :
(...) mais cette alliance ne dépassera jamais l'alliance géostratégique entre l'Irak et l'URSS (qui lui fournira 80 % de son armement, la France n'arrivant que très loin derrière en second). Combien de conseillers militaires en Irak et en Iran ? Combien de conseillers militaires occidentaux dans les deux pays ?
Plus que des conseillers militaires, c'est un envoyé spécial du Président Reagan que Saddam Hussein recevra. Ce sont des prêts américains de plusieurs milliards de dollars, des hélicoptères américains, des images satellite, des composants chimiques etc.


Citer :
Que pèsent l'aide et l'alliance des pro-occidentaux pour l'Irak de Saddam Hussein contre l'Iran ? Rien ou presque.
Enormément. C'est ce qui lui a permis de ne pas perdre la guerre, tout simplement.


Citer :
Peut-on considérer le soutien occidental autrement qu'une alliance temporaire mineure et objective contre l'Iran (...)
Mais étant donné que cette guerre contre l'Iran représente 9 années sur 12 durant lesquelles Saddam a été au pouvoir avant l'invasion du Koweït, peut-on considérer le soutien occidental autrement que comme fondamental pour l'Irak?


Citer :
En 1991, alors que.................
Nous parlions des années 80.


Citer :
À lire également une histoire des alliances entre l’URSS, la Syrie et l’Irak.

L’alliance irako-soviétique ne connaît qu’un court refroidissement entre 1980 et 1981, sur les bases (déception sur la qualité et la livraison des armes, défiance justifiée vis-à-vis d’une super-puissance capable de renverser les régimes « amis ») exposées dans la source ci-dessous et dont je cite quelques passages entre les pages 83 et 90 :
http://books.google.fr/books?id=jO1RNsb ... q=&f=false

J'y lis:
Le cas irakien servira ensuite à étudier la détérioration des rapports entre les Ba'thistes et les Soviétiques dans la décennie [des années 80, ndlr], en relation avec le contexte international, et plus encore avec l'évolution du régime de Saddam Hussein. (p.85)
[...]
Pour les Ba'thistes irakiens, la détérioration de l'image de l'allié soviétique s'opère dans les dernières années de la décennie 70. (p.88)

etc.etc.
Tout le chapitre que vous citez traite de la détérioration des rapports entre l'Irak et l'URSS.




Citer :
Je sais que parmi les documents actuels sur l'armée irakienne prédominent des enquêtes américaines, très relayées par les détracteurs des Etats-Unis, pour connaître dans quelle mesure les USA ont pu contribuer à développer un appareil militaire américain qu'ils ont ensuite dénoncé et combattu.
C'est bien connu: les enquêtes américaines servent aux anti-américains...


Citer :
Je continue de trouver surréaliste qu'on puisse affirmer que l'Irak fut, sans nuance aucune, un allié de l'Occident après le renversement de sa royauté. Je trouve au contraire que le régime de Saddam Hussein fut, sans nuance, un allié des Soviétiques, considéré comme tel par l'URSS et les alliés occidentaux, à la fin de la guerre froide.
Et vous parlez de surréalisme... :rool:
Les Occidentaux ont fourni armes, matériel et argent à Saddam pour combattre l'Iran. Sans cette aide, le leader irakien aurait perdu la guerre à plate couture.


Votre réécriture de l'histoire venant, d'après ce que je sens, d'une idéologie très profondément ancrée et non d'une connaissance des faits, je crois que ce fil ne va mener nulle part.


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Message Publié : 29 Sep 2009 12:09 
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J'aimerais que l'on ton redevienne plus convivial. Et ça s'adresse à tous les participants.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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