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Dien-Bien-Phu
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Auteur :  Pierma [ 16 Avr 2018 21:06 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Lynives a écrit :
Pierma a écrit :
Erwan Bergot signale qu'à la chute du camp le viet-Minh fusille les auxiliaires méos (une tribu de montagnards que les Français avaient soulevée et armée) et les femmes du BMC. "Pour le Vietminh puritain, anamite et raciste, ce sont des vies sans valeur." Mais je ne sais pas si ça concernait toutes les femmes du BMC ou uniquement les Asiatiques.


Bonsoir Pierma.

J'ai lu quelques livres, pas tous, loin de là, d'Erwan Bergot mais je ne me souviens pas d'avoir lu cela. Pourriez-vous, s'il vous plait, m'indiquer dans quel livre ?
Merci d'avance

Cdlt.

Lynives

Cette phrase là m'avait marqué, mais je ne sais plus dans lequel de ses livres.

Vous pouvez regarder s'il en a consacré un à Dien Bien Phu, précisément.

Auteur :  Hugues de Hador [ 17 Avr 2018 7:16 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Bonjour

Barbetorte a écrit :
wikipedia consacre un article sur le sujet sous le titre Bordel militaire de campagne qui donne un lien vers une interview très intéressante à lire d'une des femmes présentes à Dien Bien Phû, Thérèse de Liancourt : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=493&themeid=


Très intéressant témoignage qui ne concerne pas que les BMC.
Attention, Thérèse de Liancourt n'est pas une prostituée mais une convoyeuse de l'air.
Elle fut elle même arrêtée, à 20 ans, en 1941 et par les Allemands (14 mois en prison). elle y fut torturée et violée.

Je vous invite à lire l'article en entier.

Bien à tous.

Auteur :  Pierma [ 17 Avr 2018 11:26 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Hugues de Hador a écrit :
Bonjour

Barbetorte a écrit :
wikipedia consacre un article sur le sujet sous le titre Bordel militaire de campagne qui donne un lien vers une interview très intéressante à lire d'une des femmes présentes à Dien Bien Phû, Thérèse de Liancourt : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=493&themeid=


Très intéressant témoignage qui ne concerne pas que les BMC.
Attention, Thérèse de Liancourt n'est pas une prostituée mais une convoyeuse de l'air.
Elle fut elle même arrêtée, à 20 ans, en 1941 et par les Allemands (14 mois en prison). elle y fut torturée et violée.

Je vous invite à lire l'article en entier.

Bien à tous.

Merci, ce témoignage est passionnant. Il faut même le lire au delà de l'interview, parce qu'il y a une reproduction de courriers assez originaux concernant l'administration des BMC.

Je découvre grâce à vous Thérèse de Liancourt, alors que je ne connaissais que Geneviève de Galard, la plus connue des "infirmières de l'air." (Mais celle-ci est restée coincée à DBP faute d'avion - la piste n'était plus utilisable - ce qui rend son histoire un peu différente : elle est restée au poste de secours où elle s'est dépensée sans limite pour aider le médecin, Grauwin. Triste lieux : plus de morphine les dernières semaines pour les blessés...)

Auteur :  Pierma [ 17 Avr 2018 11:28 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Lynives a écrit :
Pierma a écrit :
Erwan Bergot signale qu'à la chute du camp le viet-Minh fusille les auxiliaires méos (une tribu de montagnards que les Français avaient soulevée et armée) et les femmes du BMC. "Pour le Vietminh puritain, anamite et raciste, ce sont des vies sans valeur." Mais je ne sais pas si ça concernait toutes les femmes du BMC ou uniquement les Asiatiques.


Bonsoir Pierma.

J'ai lu quelques livres, pas tous, loin de là, d'Erwan Bergot mais je ne me souviens pas d'avoir lu cela. Pourriez-vous, s'il vous plait, m'indiquer dans quel livre ?
Merci d'avance

Cdlt.

Lynives

Finalement je l'ai trouvé en sources dans l'article de Wiki sur la bataille :
Erwan Bergot, Les 170 jours de Dien Bien Phu, Presses de la Cité, 1992

Auteur :  Hugues de Hador [ 17 Avr 2018 16:31 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Pierma a écrit :
Merci, ce témoignage est passionnant.


En effet et je ne peux m'empêcher d'en reprendre une partie :

Elle dit :

J'ai moi-même été 14 mois en prison, à 20 ans, en 1941, après avoir été torturée.
Je sortais de mon couvent et du giron de ma famille : j'en étais encore aux enfants dans les choux et dans les roses. Ça n'a été ni drôle ni facile. J'ai mis 30 ans à digérer cela, maintenant, je peux en parler. Nous étions à Compiègne ("le camp de la mort lente"), dans une prison de femmes, uniquement juives, sauf moi.

J'ai compris plus tard qu'on avait été considérées par les Allemands comme les B.M.C. des troupes allemandes.

Nous étions nombreuses, complètement à part, la baraque était toute propre, toute blanche, et il y avait des infirmières qui s'occupaient de nous. C'était clair et net. Ils ont pris les plus jeunes et les plus avenantes. Toutes les filles mariées, le plus souvent, se laissaient faire et me reprochaient de ne pas en faire autant : "Au moins quand ils font cela, ils ne font pas autre chose" disaient-elles. Moi je rouspétais, je me défendais contre les assauts des Allemands : j'étais punie tout le temps, dès que j'avais refusé un gars. Aussi ai-je été mise assez rapidement en cellule, enfermée à part.

C'est ainsi que j'ai découvert "l'amour" d'une façon un peu curieuse.

J'ai eu beaucoup de mal par la suite à me réinsérer dans une vie normale sur ce plan-là... Il faut croire que je devais être très équilibrée psychologiquement. C'est assez bouleversant. Je ne pouvais plus danser, embrasser un gars, c'était impossible. Quand un type qui était gentil, me prenait par la taille, je sursautais et je m'éloignais. Il a fallu beaucoup d'amour pour qu'un homme arrive à me faire perdre toutes ces inhibitions.


Ensuite et forcément logiquement, elle conteste cette idée répandue concernant le besoin de prostituées pour les soldats :

Ensuite j'en ai parlé avec des officiers et je leur ai dit qu'il n'était pas possible que cela se pratique. On me répondait : « Il faut comprendre, c'est presque impossible de s'en passer, les hommes ont besoin de ça quand ils côtoient la mort tous les jours, c'est très difficile ». Ce n'était pas mon point de vue, mais j'ai entendu beaucoup cette défense.

Mais un peu après elle ajoute :

Pendant les trois semaines qu'ont duré l'évacuation, du 15 mai au début juin, je n'ai pas couché une seule fois dans mon lit. C'était pareil pour mes camarades. Nous étions dix convoyeuses, ce n'était pas beaucoup pour plusieurs centaines de mille hommes. Mais nous, nous pouvions choisir.

J'ai eu la même réaction tout au cours de cette période, quasi automatique, et je n'étais pas seule à l'avoir : je descendais de l'avion après m'être occupée des blessés, je regardais à droite et à gauche, je faisais un signe et je partais avec un gars. J'aime mieux vous dire qu'ils ne disaient jamais non. Je me souviens, c'était moi qui le déshabillais pour trouver... enfin... un homme entier, sain, propre, pas blessé, avec tout ce qui lui fallait, bien portant...

On avait frôlé la mort, la maladie, les blessures, il y avait des gangrènes, des choses horribles. Vous ne pouvez pas imaginer. On avait un besoin, un besoin absolu de quelque chose qui était entier, bien portant.


En fait, en y réfléchissant c'est terrible et terriblement humain !!

Bien à tous.

Auteur :  Jerôme [ 17 Avr 2018 18:04 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Merci pour ces témoignages qui touchent aux tripes.

Une question néanmoins : dans les années 1940 et 1950, l'éducation des jeunes femmes étaient certes moins permissive qu'après 1968 mais en même temps l'absence de contraception chimique avait peut être un effet desinhibiteur ? Ou plutôt après 1968 la contraception chimique a pu avoir sur les femmes un effet calmant qui contrebalançait la libération psychologique ?

Auteur :  Pierma [ 17 Avr 2018 18:13 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Jerôme a écrit :
Ou plutôt après 1968 la contraception chimique a pu avoir sur les femmes un effet calmant qui contrebalançait la libération psychologique ?

Un peu déroutante, cette idée. Heu... y a-t-il un médecin dans la salle ?

Auteur :  Sir Peter [ 18 Avr 2018 12:03 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Cela n'était pas licite,bien sur mais il existait depuis longtemps des plantes et des produits(dont la quinine et l'absinthe) qui absorbées au bon dosage provoquaient l'avortement.La connaissance en était répandue depuis fort longtemps la question du dosage était plus délicate car c'était une notion scientifique d'où de nombreux "accidents"mortels pas uniquement pour le foetus.... Mais alors question "libération psychologique"???????

Auteur :  Rémy N. [ 18 Avr 2018 15:32 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Il est question de prostituées qui font le coup de feu suite à une embuscade en Indochine dans "Par le sang versé". Si je ne m'abuse, elles sont d'ailleurs aux côtés d'un padre qui était véhiculé dans la même voiture en direction de postes avancés.

Auteur :  Faget [ 18 Avr 2018 15:56 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Rémy N. a écrit :
Il est question de prostituées qui font le coup de feu suite à une embuscade en Indochine dans "Par le sang versé". Si je ne m'abuse, elles sont d'ailleurs aux côtés d'un padre qui était véhiculé dans la même voiture en direction de postes avancés.

Le Padre ne devait pas être traumatisé, il en avait vu bien d'autres ! Les aumôniers d'Indo n'étaient pas des curés de salon :wink:

Auteur :  bourbilly21 [ 18 Avr 2018 16:29 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Faget a écrit :
Le Padre ne devait pas être traumatisé, il en avait vu bien d'autres ! Les aumôniers d'Indo n'étaient pas des curés de salon :wink:

Ceux d'Algérie non plus...
J'ai connu le Père Louis Delarue, l'ancien aumônier du 1er REP et du 2ème RPIma, un timbre de voix inoubliable !

Auteur :  Lynives [ 19 Avr 2018 19:13 ]
Sujet du message :  Re: Dien Bien Phu : la petite histoire

Pierma a écrit :
Lynives a écrit :
Pierma a écrit :
Erwan Bergot signale qu'à la chute du camp le viet-Minh fusille les auxiliaires méos (une tribu de montagnards que les Français avaient soulevée et armée) et les femmes du BMC. "Pour le Vietminh puritain, anamite et raciste, ce sont des vies sans valeur." Mais je ne sais pas si ça concernait toutes les femmes du BMC ou uniquement les Asiatiques.


Bonsoir Pierma.

J'ai lu quelques livres, pas tous, loin de là, d'Erwan Bergot mais je ne me souviens pas d'avoir lu cela. Pourriez-vous, s'il vous plait, m'indiquer dans quel livre ?
Merci d'avance

Cdlt.

Lynives

Finalement je l'ai trouvé en sources dans l'article de Wiki sur la bataille :
Erwan Bergot, Les 170 jours de Dien Bien Phu, Presses de la Cité, 1992


Bonsoir Pierma.

J'ai lu les 170 jours de Dien Bien Phu, il y a longtemps et cette phrase ne m'avait pas marqué.
Merci à vous de me rafraîchir la mémoire.

Cdlt.

Lynives.

Auteur :  Lynives [ 19 Avr 2018 20:06 ]
Sujet du message :  Re: Navarre et Cogny...

Mg42 a écrit :
Crillon a écrit :
MG42 a écrit :
Et c'est pour éviter aux algériens le même sort que ses partisans Tho qu'il entra à l'OAS (parmi les derniers) mais il fût l'un des derniers à en sortir !

Hum hum... Je vous laisse reconsulter vos notes... :wink:


Pourquoi vous me dites ça ? c'est pas moi qui le dit c'est son ami, son compagon de route Pierre Sergent dans son livre Je ne regrette rien


Bonsoir à tous.

Dans le livre de P. Sergent, il y a cette phrase "Admirable Saint-Marc.Le dernier a être entré dans la rébellion, le dernier à en sortir". Sergent écrivait au sujet du putsch des généraux, en avril 1961. Pas de l'OAS.

Cdlt.

Lynives

Auteur :  Vézère [ 20 Avr 2018 2:50 ]
Sujet du message :  Re: Dien-Bien-Phu

Et pour cause. Saint-Marc n'a pas fait partie de l'OAS.

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