Nous sommes actuellement le 26 Avr 2024 8:56

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 16 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 23 Fév 2010 11:46 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 22 Déc 2009 15:22
Message(s) : 36
Localisation : PARIS
Bonjour,

J'aimerais débattre avec vous sur un thème qui me passionne.

Comment les Etats-Unis et l'Europe ont ils gardées en mémoire les exécutions faites aux Juifs ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 23 Fév 2010 11:50 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 22 Déc 2009 15:22
Message(s) : 36
Localisation : PARIS
En particulier de 1945-89.

J'ai vu des plaques posées pour rappeller la mémoire de ce massacre aux Etats-Unis. Des témoignages bien sûr. Avez-vous d'autres exemples ?

Est-ce que les pays n'avaient ils pas honte de ce passé ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 23 Fév 2010 13:17 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Votre sujet est posté dans la mauvaise section :wink:
Des éléments épars : en lisant les préfaces, tant de Primo Levi que de Robert Merle ("La mort est mon métier"), on les voit faire le même constat : les livres sur ce sujet qui sont aujourd'hui des "classiques", ont généralement été écrits juste après la guerre (avant 1950), et ont rencontré un accueil indifférent. Les déportés revenus racontent la même chose - y compris ceux qui sont partis dans l'Etat d'Israël naissant. Dans un premier temps qui dure une bonne quinzaine d'années, personne n'a trop envie de se replonger là-dedans : c'est la vie qui reprend son cours, la reconstruction, on regarde vers l'avant, surtout pas vers les horreurs du passé.
C'est par la suite, à partir des années 60 que les choses changent, que les livres tels que "Si c'est un homme" connaissent un succès parfois immense, et que la question de la mémoire se met à concerner, bon gré mal gré, les divers pays ex-belligérants. En Israel, certains datent précisément ce revirement de l'époque du procès d'Eichmann. Cependant, il fallait bien que certains, même à contre-courant, se préoccupassent de la mémoire de la Shoah pour qu'Eichmann fût enlevé.
Pourquoi ce retard à l'allumage ? Pas forcément la honte, hormis pour ceux qui se savent personnellement compromis, d'autant plus que chacun, à cette époque-là, s'est bien forgé sa petite légende dorée, les "tous résistants" ici, "rien vu, rien entendu" là, etc, mais peut-être la volonté de populations qui se réveillent d'un cauchemar, de ne plus y penser. Quant au revirement, il tient probablement en partie à l'arrivée de la génération qui n'a pas connu la guerre (ou qui était vraiment trop jeune), ne se sent donc, pas coupable de quoi que ce soit, et interroge ses aînés.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 23 Fév 2010 21:26 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 22 Déc 2009 15:22
Message(s) : 36
Localisation : PARIS
Oops :oops:

Ton commentaire sur ce sujet est très interressant.
Je comprends beaucoup mieux.

La société américaine, en particulier, accorde une importance indéniable à la mémoire et à la commémoration de la Shoah (musées...). Mais la France qu'à t-elle fait concrétement ? Car je pense que ce travail de mémoire a évolué durant cette période.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 23 Fév 2010 22:56 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Pauline75 a écrit :
Mais la France qu'à t-elle fait concrètement ? Car je pense que ce travail de mémoire a évolué durant cette période.


Des films. L'un des films qui a le mieux permit de comprendre la réalité de la Shoah est justement Shoah de Claude Lanzmann.

Bientôt devrait sortir un film sur le Vel'd'hiv' et un sur la déportation des Tziganes.

Shoah (le film) est vraiment une borne dans la manière de voir l'holocauste. Il a changé la vision qu'en avaient de nombreuses personnes.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 23 Fév 2010 23:25 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Le travail de mémoire dans un pays européen occupé et aux US ne peut vraiment pas être comparé.
Dans un cas, nous avons un pays qui n'a rien connu de tel sur son sol, dont aucun citoyen ne peut être considéré comme ayant été impliqué.
Dans l'autre (n'importe quel pays occupé par le Reich, pas seulement la France), des faits qui se sont déroulés sur le sol même, des ressortissants parmi les victimes, parmi les complices des bourreaux, et parmi les défenseurs des victimes, des "gouvernements" sommés de collaborer et qui le font ou pas dans des proportions à propos desquelles on se déchire encore...

Dans le premier cas, c'est drôlement plus simple de faire du travail de mémoire, il suffit de réunir de l'argent autour de projets de musées, de monuments, de centres d'archives. On risque beaucoup moins de provoquer des polémiques. A la limite, une communauté, si elle en a les moyens, peut mener à bien des tas de projets, sans que cela implique le moins du monde que le reste de la population se sente concernée par tout cela, par ces faits qui lui ont été, concrètement, absolument extérieurs.

En Europe, le travail de mémoire concret, c'est bien autre chose que de poser des plaques, construire des monuments ou des musées. C'est la dimension psychologique qui compte, la façon dont la société, décennie après décennie, digère - ô combien difficilement - tous ces faits. A ce titre, les livres et les films, et l'accueil qui leur est réservé, me paraissent autrement plus intéressants à étudier que l'ouverture d'un musée, acte officiel et qui peut constituer un voeu pieux de mémoire complètement superficiel. Des musées, en France, il y en a un bon nombre. Du mémorial de la Shoah de Paris au Centre d'histoire de la résistance et de la déportation de Lyon en passant par le mémorial des enfants d'Izieu, sans oublier le monument du Chambon sur Lignon, cas rarissime de collectivité entière honorée du titre de Juste parmi les nations. Mais le travail de mémoire ne se mesure pas en nombre de plaques, de stèles ou de musées...

Chaque jeune Français a de grandes chances, plus de 60 ans après les faits, de connaître une conversation où tombera la question : "Et nous, qu'est-ce qu'on aurait fait en 1943 ?" Il y répondra sans doute avec beaucoup moins de sérénité et de détachement qu'un Américain (à moins que celui-ci ne soit issu d'une immigration européenne postérieure à 1945).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 3:10 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
Message(s) : 1614
On mentionne souvent un autre facteur qui fit que le génocide et surtout son ampleur passèrent plutôt inaperçu dans l'immédiat après-guerre (je vous prie de m'en excuser, je ne suis pas chez moi, je ne peux donc retrouver le magazine L'Histoire en traitant) : l'incompréhension, la gène, face à ce phénomène totalement inédit.
Je vais tenter de m'expliquer : les déportés, les assassinés pour fait de résistance le furent selon une logique compréhensible de chacun. Or ici, nous avons des personnes comme tout le monde qui, simplement à cause de leur religion ou de leur race* furent pourchassées, emprisonnées et assassinées. En somme, une masse impressionnantes de personnes innocentes, étrangères à tout ce que nos sociétés pouvaient être amenées à réprimer.

Une autre chose qui aida, fort paradoxalement, à donner au génocide, sa pleine dimension et sa place : la montée du mouvement négationniste dans les années 70'.

*Je me permets ce mot car je pense (mais je me trompe peut-être ?) qu'il était encore fort courant à l'époque.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 7:34 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Je pense que le phénomène dont parle Savinien se double de la conviction, chez les gens Européens non-Juifs libérés de l'Occupation, qu'ils avaient effroyablement souffert et n'avaient, en quelque sorte, de leçons d'horreur à recevoir de personne. Clostermann aborde ce thème dans son livre célèbre, au chapitre "Décevant retour", où il explique ses motivations à demander à repartir au combat alors que fin 44, il avait la possibilité de rester dans un bureau de Paris libéré : les anciens "occupés" voyaient, en gros, dans ces aviateurs combattants, des planqués, parce qu'ils n'avaient pas connu l'Occupation. "Ils étaient bien planqués à Londres" comme dit une strophe particulièrement stupide d'un chanteur connu.
Comme on ne mesure pas la souffrance avec un mètre étalon, il a fallu du temps et du recul pour comprendre et accepter que par rapport à ce qu'avaient enduré les non-Juifs, les horreurs vécues par les Juifs étaient encore d'une autre dimension, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, si j'ose dire. La différence entre un camp de concentration et un camp d'extermination a mis du temps à se faire comprendre.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 12:17 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Cuchlainn a écrit :
La différence entre un camp de concentration et un camp d'extermination a mis du temps à se faire comprendre.


Et pourtant, il y a encore des personnes qui ont du mal à saisir que ce n'est pas la même chose. D'autant plus qu'il y a camp de concentration et camp de concentration.

Par exemple, un tiers de la population alsacienne est passée par le camp de Schirmeck. Il s'agissait d'un camp à statut mixte qu'on pourrait qualifier de camps de redressement, de transit et de concentration. La situation vécue par quelqu'un qui ayant fait un acte qualifié d'incivisme et condamné à y passer une courte période (de 1 à 3 ou 4 jours), pour inconfortable quelle soit, n'est pas la même que celle des personnes qui y ont vécu plusieurs semaines ou mois en attendant un éventuel envoi en Allemagne dans un camp de concentration plus dur et n'est pas la même de celle de ceux qui n'y ont passé que quelques heures avant d'être envoyés dans des camps de concentration ou d'extermination.

Dire : "je suis passé par Schirmeck" ne veut pas dire la même chose en fonction du cas de figure vécu.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 12:19 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 15 Nov 2006 17:43
Message(s) : 3549
Localisation : Lorrain en exil à Paris
Narduccio, dites-moi si je me trompe, mais je crois que Schirmeck possédait deux camps, un camp de prisonniers "classiques" près de la ville et le camp de concentration du Struthof sur la montagne?

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 13:57 
Hors-ligne
Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
Message(s) : 5364
Tiens, mon message n'est pas passé !

Je répondais à Narduccio :
Citer :
Et pourtant, il y a encore des personnes qui ont du mal à saisir que ce n'est pas la même chose. D'autant plus qu'il y a camp de concentration et camp de concentration.


Oui, mais je pense qu'aujourd'hui, c'est dans le sens contraire de ce qui a pu se passer après-guerre. Dans les années 40-50, un camp de concentration, c'est un genre de bagne. Les Français qui ont été prisonniers de guerre en 14-18 ont connu des conditions qui, à bien des égards, annoncent les camps de concentration du Reich (à ce sujet, "Les barbelés des bannis", de JF Auriol). A contrario, aujourd'hui, il me semble que c'est l'inverse, et que "le grand public" voit dans chaque camp nazi un Auschwitz-Birkenau. C'est historiquement inexact mais dans ce sens-là, cela ne gêne pas la mémoire du judéocide. En revanche, dans la "première phase", les Européens ont mis du temps à comprendre la spécificité du judéocide y compris, en effet, dans la nature des camps.

Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir d'historique dans la scène de découverte d'un petit camp par les hommes de la Easy, dans Band of Brothers : "...et on est tombés sur... ça !" Mais "ce camp", mais "ça". C'est un film mais ce "ça" inexprimable recoupe assez bien un témoignage vu dans un doc TV, d'un des premiers soldats soviétiques à avoir pénétré en libérateur dans Auschwitz. Il s'attendait à un camp et il a découvert "l'enfer" (sic). "Les gens ici, se trouvaient en enfer."


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 22:27 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Alfred Teckel a écrit :
Narduccio, dites-moi si je me trompe, mais je crois que Schirmeck possédait deux camps, un camp de prisonniers "classiques" près de la ville et le camp de concentration du Struthof sur la montagne?


Il y avait bien deux camps à proximité de Schirmeck. Le camp a proximité de la ville est le camp que j'ai évoqué avant. Ce n'est pas un camp de prisonniers "classiques", il est "multi-tâches" comme on dirait aujourd'hui. Il cumule les fonctions de camp de redressement, de camp de concentration (dans le sens de concentration avant envoie dans un camp de prisonnier ou en bataillons disciplinaires) et un camp de transit.

Le camp du Struthof est un camp de concentration ou quasiment la seule sortie possible est la mort.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 22:30 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 15 Nov 2006 17:43
Message(s) : 3549
Localisation : Lorrain en exil à Paris
Merci, c'est bien ce que je croyais savoir en effet.

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 24 Fév 2010 22:35 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur

Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15843
Localisation : Alsace, Zillisheim
Cuchlainn a écrit :
Tiens, mon message n'est pas passé !

Je répondais à Narduccio :
Citer :
Et pourtant, il y a encore des personnes qui ont du mal à saisir que ce n'est pas la même chose. D'autant plus qu'il y a camp de concentration et camp de concentration.


Oui, mais je pense qu'aujourd'hui, c'est dans le sens contraire de ce qui a pu se passer après-guerre. Dans les années 40-50, un camp de concentration, c'est un genre de bagne. Les Français qui ont été prisonniers de guerre en 14-18 ont connu des conditions qui, à bien des égards, annoncent les camps de concentration du Reich (à ce sujet, "Les barbelés des bannis", de JF Auriol). A contrario, aujourd'hui, il me semble que c'est l'inverse, et que "le grand public" voit dans chaque camp nazi un Auschwitz-Birkenau. C'est historiquement inexact mais dans ce sens-là, cela ne gêne pas la mémoire du judéocide. En revanche, dans la "première phase", les Européens ont mis du temps à comprendre la spécificité du judéocide y compris, en effet, dans la nature des camps.

Je ne sais pas ce qu'il peut y avoir d'historique dans la scène de découverte d'un petit camp par les hommes de la Easy, dans Band of Brothers : "...et on est tombés sur... ça !" Mais "ce camp", mais "ça". C'est un film mais ce "ça" inexprimable recoupe assez bien un témoignage vu dans un doc TV, d'un des premiers soldats soviétiques à avoir pénétré en libérateur dans Auschwitz. Il s'attendait à un camp et il a découvert "l'enfer" (sic). "Les gens ici, se trouvaient en enfer."


Je suis tout a fait d'accord. En 45, de nombreuses personnes pensaient à des camps "durs" avec une mortalité élevée, mais ou la survie était possible. Maintenant, beaucoup de monde pense qu'il existait surtout des camps de la mort. Or, les situations sont très différentes, il y a toute une gradation dans le système mis en place par les nazis. Le jeune récalcitrant qu'on envoyait à Schirmeck ne vivait rien de comparable à la personne qu'on mettait dans un convoi en direction d'Auschwitz. Pour l'un, il était possible de sortir au bout de quelques heures une fois qu'il avait compris ou était "son devoir". Mais, s'il mettait du temps à ce décider, il était pris dans un engrenage infernal qui pouvait se terminer sous la hache du bourreau ou pendu à un croc de boucher.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 26 Fév 2010 22:46 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Jan 2010 19:31
Message(s) : 1
Bonjour,

C'est amusant que vous ayez créé ce sujet alors que je m'apprêtais à en lancer un similaire.
Il se trouve que je me passionne pour l'impact du nazisme et de l'holocauste dans la conscience collective allemande d'aujourd'hui (c'est le thème de mon blog lancé il y a trois mois, n'hésitez pas à le passer aux feux de vos critiques acerbes).
La question du souvenir est passionnante et peut nous mener loin, mais je vais juste vous donner deux éléments de réponse, pour ce qui concerne l'Allemagne :
- Les jeunes sont ultra-sensibilisés aux horreurs du nazisme, et s'ils ne se sentent pas en général de responsabilité particulière par rapport à l'holocauste, ils ne croient pas pour autant qu'il faille faiblir dans la lutte contre les anciens nazis (voir Demjanjuk aujourd'hui). Ils sont à la limite de reprocher à leurs aînés de ne pas avoir fait assez pour punir les responsables.

- Un sondage intéressant est paru il y a quelques semaines dans l'hebdomadaire Die Zeit et renforce à mon avis l'idée d'une mémoire très sensibilisée à la fois en Allemagne en Europe et dans le monde : les Turcs vivant en Allemagne étaient interrogé sur leur vision et leur connaissance de l'holocauste, et leurs réponses étaient grossièrement les mêmes que celles que feraient un Allemand de souche. Pour eux, la responsabilité de chacun, même aujourd'hui, est engagée, Allemand ou pas.

Pour donner le fond de ce que je crois, l'idée qui s'impose chez les européens d'aujourd'hui est que le crime n'existe plus, aujourd'hui, que dans la négation. La mémoire de l'holocauste, en Allemagne en particulier, résonne comme une obligation de se souvenir, alors que l'auto-culpabilisation qui marquait les premières générations ayant succédé aux nazis a franchement disparu.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 16 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 31 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB