Bonjour à tous,


ma question concerne l'immigration en URSS. Est-ce un phénomène bien étudié ? Est-ce un phénomène important ? Sait-on qui a immigré et pourquoi ? A-t-on des chiffres ?
Les raisons de ces immigrations sont-elles idéologiques (adhésion au communisme), ou économiques (trouver du boulot) ?


Voilà le débat est lancé (je n'ai pas trouvé de thème correspondant à ces questions sur PH)

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

Bonjour Polycarpe,

En réponse à vos interrogations j'ai trouvé sur le net un reportage vidéo, datant de 1960, de Stanislas Wojciechowski, un Russe immigré à New York.
"Il décrit au journaliste Jacques Languirand les trois vagues d’immigration russe de la première moitié du 20e siècle. Selon lui, avant 1917, les immigrants étaient surtout attirés par l’élan industriel américain. Puis, dans les années suivant la révolution bolchévique et au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Russes se sont installés en Occident pour fuir le régime communiste.
En fin d’entrevue, M. Wojciechowski affirmait que « seul l’écroulement du communisme pourrait sauver le monde et nous éviter les horreurs d’une guerre atomique »".

Voici le lien http://archives.radio-canada.ca/societe/immigration/clips/14672/

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Nico86, Polycarpe demande des renseignements sur l'immigration en URSS, et non pas l'émigration des russes.

J'avais bien raison voilà ce qui arrive quand on lit trop vite les messages des membres...

Désolé merci Mécène

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Votre demande m'a rappelé, comme un flash, une anecdote sur des immigrés américains en URSS dans les années 1930 :

http://www.lepoint.fr/archives/article.php/331636 (2009, Le Point 1907, pp. 100-102)

Intéressant. Il s'agit de la présentation de l'ouvrage de Tim Tzouliadis, Les Abandonnés, traduit et publié en France en 2009 aux éditions Jean-Claude Lattès.

http://www.editions-jclattes.fr/livre/j ... hette.html

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"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

L'URSS, pendant la période de la guerre froide, en tant que puissance économique et politique, a été considérée comme attractive par des migrants, mais beaucoup moins que les USA, l'Angleterre et la France. L'immigration a été freinée par quelques mesures protectionnistes, par exemple par les règlements concernant les habitants de Moscou, et qui, encore aujourd'hui, rendent la tâche difficile aux candidats qui voudraient s'y installer.

- Il y eut quelques russes vivants dans des pays limitrophes, par exemple quelques descendants de russes installés en Ukraine, qui sont allés en URSS en espérant trouver des conditions économiques plus favorables.

- Il y eut quelques habitants du bloc communistes venant de Pologne, Roumanie, Allemagne de l'Est, etc., qui émigrèrent pour un temps, ou définitivement en URSS.

- Il y eut quelques étudiants de pays pauvres à qui des bourses étaient offertes, et qui se sont installés en venant d'Inde, d'Afrique, de Cuba, etc.

-Il y eu quelques sympathisants communistes, par exemple les français, Jean et Nina Kehayan, qui ont raconté leur expérience dans des livres passionnants : Rue du prolétaire rouge, Le tabouret de Piotr, etc.

Oups, je ne peux plus éditer, mais je me suis trompé en parlant de l'Ukraine, car bien sûr, ce pays était dans l'URSS à l'époque. Excusez mon erreur.

Justement, à propos de cette immigration post-deuxième guerre mondiale, les nouveaux venus voyaient ils leur passeports confisqués dès leur arrivée en URSS par le NKVD comme dans les années 30?

Auquel cas étaient ils "passeportisés" de force, car il est logique de penser qu'ils se sont installés dans les zones urbaines comme Moscou avec son règlement particulier comme il est dit justement, mais aussi dans d'autres zones urbaines où le passeport était obligatoire.

En gros l'URSS de Staline en version fin de règne, puis celle de son successeur continuait-elle d'assimiler de force les immigrés pour en faire de facto des citoyens soviètiques?

Je précise que mes questions reposent sur l'immigration classique d'américains, de grecs, finlandais, français même peut être je l'ignore...et ce pendant la guerre froide...mais pas de l'assimilation de la population des républiques soviètiques comme l'Ukraine, la Géorgie la Tchétchénie dont on connait déjà la tragédie.

Alors pour l'immigration grecque en URSS je m'y connais un peu, notamment sur l'immigration pontique en Russie et autres pays soviétiques puisque je suis moi-même un peu pontique (mais de Grèce).
Déjà, ces pontique sont appelés Rosso-pontdi (russo-pontiques) et sont en général (je ne sais pas pourquoi) mal vus par la communauté pontique.
Vous devez connaître l'exode pontique et tout ce qui va avec, dans les années 20 échange de grecs vivant en Anatolie contre turcs vivant en Grèce. Eh bien les pontique faisaient partie de cet échange ce qui n'empèchait pas les turcs de les massacrer de temps à autres. Bref, une partie des pontiques se réfugient en grèce mais d'autres vont en Ukraine, Ouzbekistan (grande communauté à Tashkent), Russie, Géorgie etc...
Et là ces dernières années ils reviennent en Grèce, voilà.

Un russo-pontique très célèbre, c'est Vassilis Hatzipanagis, joueur de foot des années 70-80 je crois... Il venait de Tanshkent.

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Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre.
K. Marx

Ce que je sais de mon coté.
- Durant la grande crise des années 30 certains américains et autres occidentaux partirent en URSS.
- Un certain nombre d'arméniens français allèrent en URSS à l'époque de Staline.

Dans les deux cas ils ne purent retourner au pays et furent bloqués en URSS.

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Dans ces meubles laqués, rideaux et dais moroses,
Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser des mots roses.

Charles Cros

C'est en 1947. Ce livre traite du sujet:


Présentation de l'éditeur
Le 6 septembre 1947, sous un soleil radieux, un paquebot soviétique quitte Marseille pour le port de Batoum, sur la mer Noire. Le Rossia emporte avec lui 3 600 passagers, des Arméniens établis en France depuis le début des années vingt. Ces familles ont répondu à l'appel que Staline, au lendemain de la victoire sur l'Allemagne nazie, leur avait lancé : ils tournent la page de l'exil et, dans l'enthousiasme, partent s'établir en Arménie soviétique. Trois mois et demi plus tard, le 23 décembre, un deuxième paquebot, le Podeba, prendra le même chemin. Au total, les Arméniens de France seront plus de 5 000 à s'embarquer pour cette " patrie " qui n'est pas vraiment la leur. Ce livre décrit ce que fut leur existence quotidienne dans l'URSS de Staline et de ses successeurs, l'espérance qui les avait animés, leurs désillusions et leurs souffrances. Il raconte la faim et la terreur, les tentatives d'évasion, la déportation en Sibérie, les révoltes et la résignation. A la lumière de nombreux témoignages et de documents d'archives jusqu'ici inédits, l'auteur éclaire les aspects les moins connus de ce drame : l'action de la propagande soviétique au sein de la communauté arménienne dans les années d'après-guerre, les tensions diplomatiques que le départ des rapatriés a suscitées, la visite inattendue de Christian Pineau, ministre des Affaires étrangères, à Erevan en 1956, l'appel lancé au général de Gaulle deux ans plus tard. Délaissés par la France, devenus citoyens soviétiques, les " rapatriés " devront attendre 1e milieu des années soixante pour obtenir enfin un visa de sortie. Certains ne retrouveront Marseille, Valence, Lyon ou la banlieue parisienne qu'au milieu de la décennie suivante, voire plus tard encore. Les plus âgés devront réapprendre à a vivre en immigrés, les plus jeunes à parler une langue depuis longtemps oubliée. D'autres, quelques dizaines, ne pourront jamais rentrer - cinquante-sept ans après le départ du Rossia, ils sont les derniers des naufragés de la Terre promise.

"Délaissés par la France, devenus citoyens soviétiques, les " rapatriés " devront attendre 1e milieu des années soixante pour obtenir enfin un visa de sortie"

Ceci laissant penser que l'assimilation des immigrés via la passeportisation a perduré au moins jusqu'à la mort de Staline.

La déstalinisation a permis aux déplacés spéciaux de revenir dans leur région d'origine peu à peu et par extension a permis aux immigrés non soviètiques de quitter le territoire au compte goutte.Les immigrés américains (cf les abandonnés) également.