Quelques éléments de réponse.
Dominique Mongin a écrit :
Au mois de novembre 1958, il [Charles de Gaulle] charge l’armée de l’Air de piloter le premier vecteur de la « force de frappe », et le vol du premier prototype de bombardier supersonique Mirage IV a lieu dès juin 1959. Parallèlement, la Société pour l’étude et la réalisation d’engins balistiques (SEREB) est créée en septembre 1959 et l’étude d’un missile balistique sol-sol est lancée. L’engin qui explose le 13 février 1960 préfigure la charge qui allait équiper les Mirage IV à partir de 1964, mais il restait encore à diviser sa masse par un facteur de l’ordre de 10. Ce succès – technique et politique – permet de programmer sur la longue durée l’effort à accomplir. C’est ainsi qu’une première loi de programme, couvrant la période 1960-1964, est présentée au Parlement en juillet 1960 ; elle concerne la réalisation de la composante aérienne de la Force nucléaire stratégique (FNS), le lancement des composantes terrestre et océanique (1er SNLE et prototype à terre), ainsi que la construction à Pierrelatte d’une usine de séparation isotopique.
Source : Mongin Dominique, "Genèse de l'armement nucléaire français", in Revue historique des armées, 262, 2011 (
http://rha.revues.org/index7187.html).
Pour approfondir la question de la place du nucléaire dans le budget militaire français à l'époque des premières décisions du régime gaullien (1958-1960) : Megret Maurice, "Questions et réflexions sur le programme français de force nucléaire", in
Politique étrangère, Vol. XXV, Numéro1, 1960, pp. 15-32.