Jadis a écrit :
Le Sénat australien a enquêté sur des pratiques similaires en 2012-2013. Le rapport du Sénat canadien précise d'ailleurs s'être inspiré de cette initiative pour lever le voile sur une part sombre de l'histoire du pays.
Bfmtv a fait échos à ce rapport du sénat canadien.
https://www.bfmtv.com/international/can ... 01928.htmlCiter :
Le Canada fait face à son histoire. Le Sénat canadien publie un rapport intitulé "Honte à nous", qui évoque la politique post-Seconde guerre mondiale des bébés volés par le gouvernement aux mères célibataires et placés dans des foyers, comme l'évoque Le Figaro. Cette politique, qui rappelle les dictatures argentine et espagnole, avait débuté au lendemain de la guerre et s'était poursuivie jusqu'en 1971. En 26 ans, "la rafle des bébés", comme l'appellent les Canadiens, a arraché près de 600.000 enfants à leurs mères selon le rapport du Sénat.
De nombreuses femmes enceintes non mariées ont été placées dans des foyers jusqu'à leur accouchement. Ces foyers étaient équipés de barreaux aux fenêtres et ressemblaient à des prisons, selon les témoignages: "On vivait séparées du reste du monde. Ces maisons n’offraient plus que la servitude domestique", a assuré Sandra Jarvie au comité sénatorial canadien. Âgée de 20 ans en 1968, cette Canadienne a connu les "maisons de maternité isolée", et n'a jamais revu son enfant. "La travailleuse sociale s’est postée devant moi et m’a annoncé froidement que je ne reverrais jamais mon bébé de toute ma vie, et que, si je cherchais à le retrouver, je détruirais sa vie. Les mères célibataires n’étaient pas perçues comme pouvant être mères", a-t-elle expliqué.
"Pour joindre l’ironie au sarcasme, on suggérait aux mères 'd’adopter un chiot' ou 'd’être une bonne fille'", détaille également le rapport.
De nombreuses femmes ont assuré avoir subi des violences physiques, verbales et parfois sexuelles: "On m'a dit que je me marierais plus tard et que j'oublierais mon bébé. Comment une mère peut-elle oublier son bébé?", a témoigné Eugenia Powell, qui ne sait même pas si elle a donné naissance à un garçon ou une fille. Les enfants nés dans ces foyers, ont par la suite été adoptés et nombre d'entre eux n'ont jamais connu leur mère.
Chargées de la gestion des foyers et financées par l'Etat, les Eglises anglicane et catholique ont préféré se murer dans le silence, refusant de participer aux audiences du Sénat, par crainte de devoir indemniser les victimes. Pourtant, le Sénat canadien ne recommande pas l'indemnisation mais veut donner accès aux dossiers d'adoption, afin que les victimes puissent demander une aide psychologique. Enfin, le rapport de la commission sénatoriale recommande aussi au gouvernement de s'excuser.