Bonjour à toutes et à tous,

Je suis en train de me documenter sur le désastre de la rc4 en cette fin d'année 1950.
Cependant je manque d'éléments sur la nature de la conscription de l'époque ainsi que sur le profil des engagés volontaires ayant participé à ce conflit.
Comment était composé le groupement Bayard et le groupement Charlton ? quel était le profil et la formation de ces volontaires (coloniaux et non coloniaux)? Comment se déroulait concrètement les démarches de volontariat pour l'indochine ? Quel était le parcours d'incorporation ? Y'a t'il eu par la suite un hommage national ?...
Merci pour vos réponses et anecdotes qui amèneront très certainement d'autres questions.

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> Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel.
( Jean Jaurès )

Pour l Indochine,il n'y avait que des engagés,des anciens de 39/45,d'anciens résistants(peu d'obédience communiste -saut dans la marine,sur les PA par exemple....),d'anciens collabos...Une légion avec des anciens de la Wehrmacht comme de la SS ou de la Luftwaffe .......des anciens de la république sociale italienne d'autres venant d'un peu partout.Il me semble qu'il y avait très peu de gens connaissant le pays suite à l'action japonaise qui avait "liquidé"un très grand nombre d'anciens des troupes d'Indochine

Et les tabors marocains, et sans doute d'autres troupes coloniales.
Il y a eu aussi un bataillon de paras vietnamiens volontaires, dont j'ignore le sigle (Bataillon aéroporté Vietnamien ? Par qu'ils se désignaient comme le "Bawoine", écriture phonétique de ma part, ou trouve plutôt Bawan, dans les récits.) détruit à Dien Bien Phu. (Sans doute exterminé ou très durement rééduqué : pensez donc, des traitres !)

Une commémoration en France, on oublie, le PCF aurait organisé une manifestation anti coloniale monstre. Même les blessés débarqués à Marseille - ils arrivaient par le canal de Suez - se faisaient insulter.

Concernant l'encadrement, je crois qu'on peut dire que c'était pour une bonne part la crème de la crème de gens ayant fait leurs preuves dans la Résistance, la France Libre ou l'armée De Lattre. Dans leur esprit, il s'agissait bien de restaurer la grandeur de la France, pour beaucoup. Et bien entendu le mépris affiché par les communistes et le fait que le Vietminh l'était, leur masquait complètement le fait que les Vietnamiens menaient aussi une guerre nationale.

@Nico : le colonel dont vous parlez s'appelait Charton.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Merci à vous deux. Vos explications sont extrêmement claires sur l'ambiance d'après guerre où l'on tente de restaurer un certain prestige.
J'ai également en tête un attrait, quasi aveuglant, pour l'aventure et l'exotisme colonial. La petite Tonkinoise y est sans doute pour quelque chose.
@pierma merci pour votre rectificatif.

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( Jean Jaurès )

Il ne faut pas oublier que pour nombre de populations "maritimes",les anciens,qui pouvaient encore être à la limite vivants à l'époque , le Tonkin c'était du connu.Si je prends mon grand père paternel,inscrit maritime ,né en 1863,service militaire 1883 :il doit 7ans,il accomplira 5 ans pleins en Indochine,au Tonkin,justement dans la zone entre le fleuve et la frontière chinoise :embarqué à bord de" La Galissoniière",il fera partie de la compagnie de débarquement,menant la chasse aux Pavillons Noirs travaillant à faire rentrer l'argent dans les caisses de l'empire de Chine qui revendique ses droits sur la province Ces guerriers ne sont pas des Indochinois mais des Chinois du Nord: grands et costauds,certains dépassaient 1,80m....Guerre de patrouilles,d'embuscades où souvent prévalent le corps à corps et l'arme blanche (sabres et poignards d'abordage sont emportés avec les Gras et les baïonnettes) Les Pavillons noirs sont bien équipés :fusils Rolling Blocks,poignards,yatagans...Mon grand père atteint par le paludisme verra bon nombre de ses copains disparaître sur le bateau du retour,atteints de maladies tropicales.Enfin ,il revient avec ses diplômes de navigation ce qui lui permettra d'atteindre un grade fort honorable dans la hiérarchie civile maritime de l'époque....

Deux groupes de tabors se trouvent dans la colonne Le Page et un dans la colonne Charton.

Colonne Le Page :
- 11e Tabor marocain (GTMEO) – Commandant Delcros.
- 1er Tabor marocain (GTMEO) – Capitaine Feaugas.

Colonne Charton:
3e Tabor marocain (GTMEO) – Commandant de Chergé, adjoint Capitaine Farret.
Dans wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_RC_4 Voir "Forces françaises".
Je n'ai pas réussi à activer votre lien complet. Pierma

GTMEO signifie Groupe de tabors marocains d’Extrême-Orient.




5e Bataillon de Parachutistes Vietnamiens (5e BPVN, 5 Bawouan), commandé par le capitaine André Botella.
https://fr.wikipedia.org/wiki/5e_batail ... ietnamiens

Des Algériens et des Marocains à Dien Bien Phu :

2e Bataillon du 1er Régiment de Tirailleurs Algériens (II/1er RTA), capitaine Pierre Jeancenelle

3e Bataillon du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens (III/3e RTA), capitaine Jean Garandeau

5e Bataillon du 7e Régiment de Tirailleurs Algériens (V/7e RTA), chef de bataillon Roland de Mecquenem

1er Bataillon du 4e Régiment de Tirailleurs Marocains (I/4e RTM), chef de bataillon Jean Nicolas

2e Tabor Marocain (2 TM), major Borie (jusqu'au 04/01/1954)

(source wikipedia)

Bonsoir Nico.

Pour un récit "du terrain", je vous suggère "Je ne regrette rien" où Pierre Sergent raconte le désastre de Cao Bang dans un des chapitres d'une part.
D'autre part, soit dans "Les paras", soit dans "La Légion" (ou dans les deux ), Erwan Bergot nous livre son point de vue.

Belle soirée.

Quels sont les documents que vous avez consultés ces derniers jours ?

Merci Arkoline et Lynives pour ces détails et cette biographie indicative.
Sur ce dernier point, commençant juste à me documenter, j'ai plutôt fureter du côté des témoignages que je pouvais trouver sur internet car ma bibliothèque est particulièrement pauvre sur le conflit indochinois.
J'ai donc trouvé, pas plus tard qu'hier, des bribes de témoignages issus de l'ouvrage de Maurice de Poitevin.
À titre indicatif voilà ce que j'ai pu y lire.

# MA GUERRE EN INDOCHINE (1948-1951) de Pierre CARRIÈRE
Relevé et présentation d'Edith Grandchamps, photos de Pierre Carrière

Son engagement

Pour des raisons économiques, il s'engage volontaire à l'âge de 18 ans, pour 4 ans, pour l'Outre Mer (sans idée politique). Parti le 14 janvier 1947, il a tout d'abord été mobilisé en Allemagne du 22 janvier 1947 au 6 octobre 1948. Il ne pensait pas partir pour l'Indochine, mais du fait d'effectifs insuffisants (manque de volontaires pour l'E.O.) et de besoins sans cesse croissants, il a donc été appelé en Indochine (au moment de son départ, il y avait, en Indochine, la guérilla et des atrocités).
Affecté au C.R.T.C.D. de Fréjus et dirigé au D.I.T.C. de Marseille en vue de son embarquement le 15 décembre 1948, il part sur le paquebot « Champollion ».

Conditions du voyage Aller : Marseille-Saïgon : durée 25 jours, (sans droits de descente aux escales pour éviter les désertions), avec les officiers, sous officiers, et les militaires avec leur famille. Après plusieurs escales, à Port Saïd, le Canal de Suez, Djibouti, Aden, Singapour, ils arrivent enfin à Saïgon le 8 janvier 1949. Le Canal de Suez était incontournable en bateau !#

Mais celui qui suit est parfaitement détaillé concernant les opérations menée lors sur la rc4.

Mes des questions subsistent concernant les jeunes engagés sans trop d'expérience militaire.
Comment et où étaient t'ils formés avant de partir en Indochine, étaient ils affectés à un secteur précis en fonction de leur expérience ? (Je suppose que l'on a pas envoyé pas n'importe qui sur le secteur de la rc4) et pouvait on refuser certains engagés en fonction de leur passé ou leur cruel manque d'expérience ?

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Les jeunes engagés suivent d'abord leur formation de spécialité puis ils sont affectés à leur fonction spécialisée dans un élément existant,compagnie ,section dans ces ensembles articulés,chacun joue un rôle bien précis pour lequel il a reçu sa formation,bien sûr la pratique ne peut venir, comme dans tout métier qu'avec le temps,l'intégration et l'aide des gens autour de vous.......C'est une des fonctions des gradés à veiller que tout se passe efficacement dans l'intérêt de tous.
Bien sûr,il arrivera de se poser des questions et de se demander que faire,si je suis là au milieu de la route,à découvert et que se déclenche une embuscade......

Le drill, mon cher; gueuler "à couvert" et se planquer sur les bas-côtés...
Conseils lecture : Pierre Darcourt et Lucien Bodard (style un peu épique, j'en conviens)

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Oui,bien évident,mais quand ça arrive sans expérience préalable,on peut se sentir"tout nu".......(à titre personnel,j'avais 3 ou 4 ans quand mon père m'avait dit de me jeter à plat ventre,tête basse si ça canardait ou qu'on bombardait........et,ça m'a servi peu de temps après... arrières du front de Normandie ,juin,juillet 1944,combats aériens au ras des toits,straffing par Thunderbolts,je m'en suis tiré.....)

En cherchant dans wikipedia, j'ai repéré ce titre : E. Bergot. La bataille de Dong Khê, la tragédie de la R.C.4, Indochine, mai-octobre 1950




Pour éviter que ce sujet reste inactif, je propose que l'on élargisse le débat. Fallait-il évacuer évacuer Cao Bang ?

La question ne se réduit pas à un sujet de polémique tardif. Il faudrait regarder à la fois le contexte, l'objectif, les moyens. Ce qui est certain est qu'on mourrait beaucoup, dans les convois français sur la RC4.

Après la guerre Giap a confié à des militaires français qu'il avait été très étonné de voir les Français quitter la ligne de la RC4, parce que ça lui ouvrait en grand les approvisionnements venus de Chine.

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