Liber censualis a écrit :
C'est sur que Germinal et 1936 sont loins... Il n'y a pas que le PCF qui a décliné. L'ensemble des idées socialistes (ou sociales) en général a été battu en brèche par une autre idéologie, le néolibéralisme qui a insufflé l'idée que le poids de l'Etat était trop lourd, que les revendications sociales allaient à l'encontre de l'impératif d'adaptation à la mondialisation, etc... Le PCF ne s'est pas relevé de la "chute du mur" certes, mais il portait déjà une image ringarde dans les années 80, au temps ou le PS faisait son aggiornamento libéral pour s'insérer dans l'Europe et dans le monde Thatchero-Reaganien.
Pour moi le néo-libéralisme n'a pas eu ce degré d'ubiquité. Les socialistes de 81 ne se sont inspirés en rien de l'idéologie de Thatcher et Reagan, ils ont simplement dû s'inspirer de la réalité, parce que comme disait Lénine, "les faits sont têtus". mais comprendre qu'ils vivaient dans un monde de compétition entre les entreprises n'en fait pas des ultra-libéraux. Rocard, partisan de cette ligne réaliste, où voyez-vous qu'il était Thatchérien ?
l'idée que c'est Thatcher et Reagan qui ont fait du PCF une antiquité est fausse : ils l'étaient depuis des lustres.
Quand Marchais en 78 affirme que "le bilan du communisme russe - depuis 1917 ! - est "globalement positif", se révélant stalinien au passage, ça n'indigne pas Thatcher, dont ce n'est pas le sujet, ça indigne... Jean Ferrat !
(Qui prend tout son talent et écrit la chanson
Le bilan, sortie en 80.)
Le PCF se démodait très bien tout seul.
J'aurais des choses à dire sur l'ubiquité insupportable de l'ultra-libéralisme, mais c'est de la politique actuelle. Venez donc en parler sur le Salon Géopolitique.