Al Capone
de son vrai nom Alphonse Caponi dit "Scarface"
Al Capone
est le plus célèbre des gangsters américains des années 1920 et années 1930. Personnage emblématique de l’effondrement de l’état de droit dans les États-Unis de la prohibition, son œuvre criminelle a conféré à Chicago la triste réputation d’une ville sans foi ni loi.
Al Capone né Alphonse Caponi le 17 janvier 1899 à New York, dans le quartier à majorité afro-américaine de Brooklyn. Adolescent, il rejoint la bande des Brooklyn Rippers, puis celle des Forty Thieves Juniors. Plus tard, on le retrouve à Manhattan, dans le gang des Five Points dirigée par Frankie Yale. Celui-ci l’engage comme barman et videur au Harvard Inn. C’est au cours d’une dispute avec un client qu’il reçoit sur la joue le coup de rasoir qui lui vaudra son surnom « Scarface », le « Balafré » en français.
En 1918, il épouse une irlandaise du nom de Mary Coughlin. Il commet au moins deux meurtres avant de partir s’installer à Chicago et se mettre au service de Johnny Torrio, un patron de la pègre. En 1922, ayant fait la preuve de ses bonnes dispositions, Capone devient le bras droit de Torrio.
En 1925, Torrio est grièvement blessé au cours d’une fusillade et décide de prendre sa retraite dans son Italie natale, abandonnant les commandes à Capone. La guerre impitoyable que celui-ci livre alors à ses adversaires Bugs Moran et Hymie Weiss, ainsi que l’instauration, sous sa férule, d’une corruption organisée des autorités locales lui assurent une renommée internationale.
Al Capone a surtout laissé un nom dans l’histoire du grand banditisme pour avoir été, de 1925 à 1930, au plus fort de la Prohibition, le patron de l’industrie du vice à Chicago. Il a amassé une fortune immense (ses revenus annuels ont atteint 100 millions de dollars de l’époque) grâce à l’exploitation de speakeasies (bars clandestins), de tripots, de bordels, de boîtes de nuit, de distilleries et de brasseries, et à ses activités dans le milieu hippique. Ses méthodes d’intimidation étaient telles que, faute de témoins à charge, il ne fut jamais poursuivi, même pour des crimes notoires.
Al Capone est l’instigateur du massacre de la Saint-Valentin (« Valentine massacre ») (14 février 1929), au cours duquel ses principaux adversaires sont abattus, alors que lui-même se trouve en Floride.
En 1931, il est condamné pour fraude fiscale, finalement trahi par un train de vie exagérément supérieur à ses revenus officiels.
Le gouvernement fédéral ayant en effet renforcé la répression en matière fiscale, Eliot Ness, agent du bureau de la Prohibition, secondé de ses fameux « Incorruptibles », ainsi que Frank Wilson, agent du service des impôts, peuvent enfin entrer en action.
Ayant à répondre d’accusations de fraude fiscale et d’infraction aux lois sur la Prohibition, Al Capone plaide d’abord coupable, espérant se tirer d’affaire grâce au paiement d’une caution. Mais après que le juge eût rejeté la requête de l’avocat et l’échec d’une tentative de subornation du jury, l’« Ennemi public N°1 » est déclaré coupable et condamné à onze années de prison, à 50 000 dollars d’amende, et à 30 000 dollars de frais de justice.
Al Capone est d’abord envoyé dans une prison d’Atlanta d’où il peut continuer à gérer ses affaires, avant d’être transféré dans la célèbre prison d’Alcatraz, soumis à un régime très sévère et placé à l’isolement.
Avec la fin de la Prohibition et privé de son chef, l’« Empire » qu’Al Capone a édifié est englouti par ses successeurs. Mal soigné d’une syphilis et ne représentant plus une menace, il est relaxé en 1939, et libéré. Le 21 janvier 1947, alors qu’il vit en Floride, il est victime d’une apoplexie, probablement liée à sa syphilis, et perd connaissance. Il reprend connaissance mais est victime d’une pneumonie, le 24 janvier de la même année : il meurt le lendemain, victime d’un arrêt cardiaque.
Al Capone est d’abord inhumé sur le Mount Olivet Cemetery (« Mont Olivier ») à Chicago, auprès de son père Gabriele et de son frère Frank. Mais en mars 1950, il est inhumé au Mount Carmel Cemetery.
Al Capone vers 1917-1918
Les années 1920 aux États-Unis
Le début du XXe siècle dans l’histoire américaine sont marquantes. C’est en 1920 que les femmes obtinrent le droit de vote (19e amendement de la Constitution américaine). C’est aussi dans les mêmes années que le Sénat américain refuse d’adhérer à la Société des Nations, société qui était au départ une idée du président Wilson. Contre celui-ci, Warren Harding fut élu à la présidence dans ces années.
C’est dans ces années de changement que commence le règne d’Al Capone sur Chicago. C’est en effet dans ce contexte sociopolitique que la mafia américaine (dirigée en majorité par des italo-américains) put émerger en puissance dans les villes importantes des États-Unis. Le sénat américain vota en faveur de l’amendement 18 de la Constitution américaine, qui posait les bases de ce qu'on a appelé la Prohibition. C’est donc dans l’objectif de réduire l’alcoolisme, d’augmenter la productivité dans les usines par cette réduction de l’alcoolisme, et de diminuer la violence conjugale que la prohibition entrera en vigueur le 17 janvier 1920. Le nom de l’amendement est « Volstead Act » (décret Volstead), du nom de Andrew J.Volstead qui rédigea le décret.
Adolescence de Capone
Contrairement aux rumeurs colportées sur son lieu de naissance en Sicile, Al Capone est né à Brooklyn le 17 janvier 1899. Alphonsus Capone déménagea plusieurs fois avec sa famille (originaire de la région de Naples) au cours de son enfance, restant néanmoins toujours à New York. Il quitta l’école à 14 ans après avoir frappé un professeur et commença peu de temps après à accomplir de petites missions pour un de ses voisins, Johnny Torrio, qui contrôlait la loterie du quartier italien ainsi que plusieurs bordels et tripots.
L’avant Parrain
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Johnny Torrio, L’homme qui donna sa chance à CaponeIl faisait donc des sales boulots pour Torrio. « Torrio présenta Capone à Frankie Yale, un des maîtres de la pègre new-yorkaise; ce dernier donna du travail là Capone au Harvard Inn qu’il dirigeait sur Coney Island. C’est lors d’une bagarre au sujet d’une fille de l’établissement que Capone reçut les trois coups de rasoir au visage qui lui valut le surnom de « Scarface », le balafré. En 1918, Capone quitta son travail et s’enfuit pour Baltimore. Quand son père mourut en 1920, Torrio le contacta, lui indiquant que Chicago était un terrain quasiment libre l’invitant à le rejoindre sur place. C’est à Chicago collaborant avec Torrio, que Capone commença son ascension vers les plus hautes sphères du crime organisé. »
Quelques faits sur la carrière de Capone afin de montrer la manière de monter les échelons de la « famiglia ». « À l’arrivée de Capone l’organisation de Torrio était déjà une affaire très rentable, rapportant 10 millions de dollars par an grâce à la bière, le jeu et la prostitution. Le gang comptait entre 700 et 800 hommes. Capone commença en bas de l’échelle comme rabatteur à l’entrée d’une maison close. C’est probablement là qu’il rencontra Jack Guzik, un membre d’une famille juive de proxénétisme. Ils se lièrent rapidement, et Guzik devint le trésorier de l’organisation. L’estime que Capone portait à Guzik fut démontrée en 1924, quand un braqueur nommé Jow Howard fit une remarque antisémite en leur présence. Capone l’abattit de six balles, devant témoins, dans un saloon de South Wabash Avenue. Capone fut interrogé par le procureur adjoint de l’État, William McSwiggin, mais relâché faute de preuve, tous les témoins semblaient soudainement souffrir de troubles de la mémoire. En 1922, Capone fut rejoint par son frère Ralph. Al devint patron du Quatre-Deux, et associé de Torrio, recevant un salaire de 25 000 dollars par an. En 1923, poussés par l’élection de William E. Dever un maire peu coopératif qui avait fait fermer 7000 bars clandestins, Torrio et Capone déplacèrent leur quartier général du Quatre-Deux jusqu’à l’Hawthorne Inn, à Cicero, dans la banlieue de Chicago, et donc hors de la juridiction du maire.
Le secteur était dominé par la centrale Western Electric, qui employait 40 000 personnes et payait bien, la population avait donc beaucoup d’argent à dépenser dans les officines de paris et les bars de Capone. Cicero avait aussi une importante communauté tchèque, habituée à la bière bohémienne fournie par les O’donnell du quartier Ouest, qui n’avaient pas rejoint le syndicat de Torrio, et considéraient Cicero comme faisant partie de leur territoire. Sans les en informer, ce que la plus élémentaire courtoisie professionnelle aurait dicté, Torrio testa l’étendue de leur pouvoir en installant une maison de passe sur Roosevelt Road. La police locale, à la demande des O’Donnell, la fit promptement fermer : les O’Donnell désapprouvaient la prostitution. Ils autorisaient le jeu, par contre, mais uniquement sous la forme de machines à sous, contrôlées par un élu local nommé Eddie Vogel. Torrio pour venger la fermeture de son bordel, envoya le shérif du comté de Cool confisquer les machines à sous de Vogel. Torrio organisa ensuite une rencontre avec Vogel et les O’Donnell et négocia une trêve.
Les machines furent rendues, et Torrio accepta de ne pas ouvrir de maisons closes à Cicero. Il permettait aussi aux O’Donnell de continuer la distribution de bière dans certains quartiers de la ville. En échange le Syndicat obtenait l’autorisation de vendre de la bière dans le reste de la ville, et d’ouvrir des casinos et des cabarets ou il voudrait. Ayant pris pied dans Cicero, Torrio laissa les affaires à la charge de Capone et repartir pour l’Italie avec sa mère et quelques millions de dollars. Il acheta une villa pour la vieille femme, mit le reste de l’argent dans une banque italienne, et repartit pour Chicago. »
Al Capone maître de Cicero
Un événement tragique se déroula dans la vie d’Al Capone. La mort de son frère Frank… Le premier défi auquel Capone eut à faire face fut la prise en main de la municipalité de Cicero. L’opportunité s’en présenta à l’occasion de l’élection municipale de 1924, opposant le démocrate Rudolph Hurt et le républicain Joseph Z. Klenga l’élection eut lieu le 1er avril. Capone mit tout le poids du Syndicat dans la balance pour favoriser Klenga. Capone avait installé toute sa famille à Chicago, et ses frère Ralph et Franck, ainsi que son cousin Charly Fischetti aidèrent à la campagne musclée en faveur de Klenha et des autres candidats soutenus par les gangs. Ils étaient assistés par 200 hommes de main installés autour dans bureaux de vote pour terroriser les électeurs. Dans les circonscriptions votant traditionnellement démocrates, ils allèrent jusqu’à vider les urnes pour les bourrer de bulletins de leurs candidats. La violence de ces opérations et la rumeur de la fraude remontèrent jusqu’au juge du comté, Edmund J. Jarecki, qui déploya une force de 70 policiers en civil et en voitures banalisées ayant ordre d’aller chercher les responsables à Cicero. La première personne qu’ils virent en passant devant la centrale électrique fut Frank Capone. Ils freinèrent et sortirent de leurs voitures. Croyant à l’attaque d’un gang rival, Frank tenta de sortir son arme, mais fut coupé en deux par la décharge de plusieurs fusils. Les policiers vidèrent leurs armes sur son cadavre, et le laissèrent là. Il avait 29 ans. Le gang lui organisa de superbes funérailles, dans un cercueil plaqué argent, et la petite maison Capone sur South prairie avenue fut décorée avec 20 000 dollars de fleurs. Al Capone avait perdu un frère, mais il avait remporté l’élection et était à présent le maître de Cicero.
A suivre