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Message Publié : 29 Juil 2006 6:22 
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Grégoire de Tours
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Guerres des gangs entre ce qui pourrais etre" la brise de mer, et les restes du clan de Francis le belge issus des cités."c (souces express d'aprés la police).


Citer :
L'assassinat de Farid Berrahma, l'une des figures du milieu marseillais, porte, selon les observateurs, la marque d'une vendetta venue de Corse. Le décor, lui, ne change pas. Les vieux démons de Marseille alimentent toujours la chronique de cette ville qui tente d'échapper à sa réputation. Parmi ces dérives phocéennes, les relations avec la Mafia sicilienne et les liens troubles de certains policiers avec les hommes politiques. Dernières nouvelles du front.

A 39 ans, Farid Berrahma n'affiche pas la distance aristocratique d'un Francis Vanverberghe, feu le Belge, le parrain qui régna sur Marseille avant d'être abattu dans un PMU parisien, en septembre 2000. Il collectionne les surnoms comme d'autres les médailles: «L'Indien», en référence à ses longs cheveux bouclés. «Gremlins», pour sa propension à la crise de nerfs après quelques lignes de coke. «Le Barbecue», puisque, dit-on, il prend plaisir à mettre le feu au cadavre de ses victimes. En 1999, il n'échappe pas au retour de flamme. Une nouvelle guerre s'est déclarée avec ses anciens associés, les frères Fuentès, issus comme lui de Salon-de-Provence.

Berrahma, lui, trouve asile dans le grand Sud espagnol, la Costa del Sol. On le soupçonne de contrôler la route du cannabis des collines andalouses jusqu'aux cités des quartiers Nord de Marseille. Farid participerait également à un trafic international de cocaïne entre le Venezuela, l'Espagne et la Côte d'Azur. Des écoutes réalisées en France, dans le cadre d'une opération ultrasensible, baptisée «Topaze», montrent que les associés de Berrahma redoutent son manque de diplomatie. «Si on l'écoutait, celui-là, il faudrait tuer tout le monde», se plaint ainsi Antoine Cossu au téléphone… On craint de nouvelles «bouillabaisses», des assassinats dans le jargon de la bande. En suivant la trace de sa fille, scolarisée près de Malaga, les policiers interpellent enfin Berrahma, à Torremolinos, le 30 novembre 2001. Il ne sera extradé en France qu'en 2004. Pendant sa mise au vert en Espagne, il a été condamné à dix ans d'emprisonnement. «Chaque fois que je l'ai défendu, il s'est montré d'une parfaite courtoisie envers les magistrats», se souvient l'un de ses avocats, Me Frédéric Monneret, l'un des meilleurs connaisseurs du milieu, qui parvient à faire annuler la procédure pour vice de forme.

Reste l'affaire Topaze, celle du trafic international de coke. Judiciairement, Berrahma n'y joue qu'un second rôle, ce qui lui permet d'obtenir une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Au mois d'août 2005, Farid Berrahma vit son retour de l'île d'Elbe: l'empereur des machines à sous et de la came compte bien reprendre son fief. Son contrôle judiciaire lui impose de pointer régulièrement à l'Evêché, le commissariat central de Marseille. Mais il craint d'être pris dans une fusillade dans les ruelles qui jouxtent le bâtiment. Ses avocats obtiennent donc sa mise à l'abri, en Haute-Savoie: Farid pointe désormais à la tranquille brigade de gendarmerie de Seynod…

Lorsqu'il passe à Marseille pour affaires, il choisit la discrète brasserie Les Marronniers comme quartier général. Ainsi, le 4 avril, il est attablé avec deux «amis» devant le téléviseur qui retransmet Milan AC/Lyon. Il ne connaîtra jamais l'épilogue de la rencontre: il est éliminé vers 21 h 30. Huit hommes, cagoulés et puissamment armés, se ruent hors d'une Audi et d'une BMW, et ouvrent le feu vers la tablée. Berrahma meurt sur le coup: touché par 12 projectiles, il n'a pas le temps de dégainer le pistolet automatique Glock qu'il garde au creux des reins. Ses deux amis sont également criblés de balles.
Devant le café, les enquêteurs sont intrigués par la flaque de sang laissée sur le parking. L'un des agresseurs a probablement été touché par une balle qui a ricoché sur le carrelage. Ils apprendront le lendemain qu'un homme, sans doute recommandé par un membre de la clinique Clairval, s'est présenté avec une plaie à la jambe. «Une chute de moto», a-t-il dit. Peu après, ce mystérieux monsieur «Simeoni», s'évanouissait dans la nature. Or ce quadragénaire, à la peau mate, dispose du même ADN que l'agresseur blessé aux Marronniers…

Les policiers ne misent pas seulement sur la science. La symbolique des chiffres vient aussi à leur secours. Berrahma n'aurait pas été descendu par hasard le 4 avril. Ce jour-là, un voyou marseillais aurait fêté ses 36 ans, s'il n'avait été assassiné, quelques jours plus tôt, sans doute par l'équipe Berrahma. Le 23 mars, vers 13 heures, Roch Colombani circule au volant de son 4 x 4 Mercedes, près de Marignane. Une 406 se porte à sa hauteur. Un kalachnikov crache une longue rafale. Trois hommes, armés de fusils de chasse et de 11,43, s'avancent pour la curée. «Le corps était méconnaissable», se souvient un enquêteur.

«Lorsqu'on a vu qui se trouvait aux obsèques, on a compris que les jours de Berrahma étaient comptés»

Roch Colombani, Marseillais pur sucre, était d'ascendance corse. «Son père dispose d'un solide relationnel en Haute-Corse, assure un enquêteur. Notamment chez les Costa, figures éminentes du gang de la Brise de mer». «Lorsqu'on a vu qui se trouvait aux obsèques, on a tout de suite compris que les jours de Berrahma étaient comptés», poursuit un commissaire. Colombani fut le mort de trop.

Ces décès seraient la conséquence des investissements supposés des Corses à Marseille, notamment dans des garages automobiles et le placement des machines à sous, une lèpre qui ronge les quartiers populaires.







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Message Publié : 29 Juil 2006 6:30 
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Grégoire de Tours
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si tu veux des renseignement sur le milieu ou la mafia d'avant guerre française (carbone spirito), d'aprés guerre((guérini,Runicci, franscici, venturi, paolini, salicetti, zampa, le belge, luperini,hoareau), ou sur la décénnie américaine, des kennedy, Jimmy Hoffa, de Mo giancana, Rosseli, marcello, Gambino,Bonano, Luciano Anasatasia, sinatra, dean martin, marilyn, Lansky, siegel, poses moi tes questions précises.


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Message Publié : 29 Juil 2006 6:33 
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Grégoire de Tours
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La Camorra n'a pa eu de lien directe avec la French connection, elle a surtout émergée dans le traffic international de stupéfiants aprés les années 1980. D'abord infoédée à la mafia sicilenne pour les traffics internationnaux, la Camorra peut à peut va s'émanciper et prendre à son compte de nombreux circuit de contrebandes. Ainsi la Cosa nostra aprés avoir sous traité les opérations les plus visibles et les plus dangereuses à la Camorra va se trouver directement en concurence avec celle-ci au niveau internationnal. Les liens de la Camorra avec le milieu méridional français et le banditismes corses vont se développer aprés les année 80, autour de la participation de la camorra dans des casinos français du sud de la France. (voir Michele Zaza)
La Camorra est une organisation basée à Naples et en Campagnie, elle se distingue de la Mafia sicilienne par plusieurs aspects notoires:
-la Camorra est d'origine urbaine, c'est une organisation horizontale (la Mafia sicilienne est pyramidale). Il y a des alliances temporaires entre différents clans, mais pas de commission régionale ou centrale, de coupole, comme en Sicile.
-Pour la Mafia on parle de "familles", pour la Camorra le terme de "clans" parait plus approprié.( le clan est une organisaton mixte à la foi familiale et politique plus ouverte que la "famille" mafieuse sicilenne)
-Les femmes jouent un grand role au plus au niveau dans les clans de la Camorra, la Mafia est exclusivement masculine.
-la Mafia et le mafieux cherche l'invisibilité et la discrétion, la Camorra et le camorriste sont visibles dans leurs fiefs et fiers de leur état. Le camorriste est le plus souvent un "cow boy" flamboyant, à la gachette facile, à mille lieu du mafieux sicilien calme, froid, silencieux et froid.

La camorra fait partie des 4 grandes mafias Italiennes (Camorra=Naples Campagnie, Cosa nostra=Sicile, Ndrangheta=Calabre, Sacra Corona Unita=Pouille, la Sacra Corona Unita est une dissidence relativement récente de la Camorra.). Le chiffre d'affaire cumulé de ses 4 organisations criminelles est évaluée de 1999 à 2002 à 42 milliards d'euros(sources gouvernementales Italienne).

Extrait du livre de Xavier Raufer "LA CAMORRA UNE une mafia urbaine edition La table ronde aout 2005":
:"Superbe et dangereuse machine criminelle, la camorra, secrète et méconnue, incarne une nouvelle forme de mafia urbaine. Une mafia anarchique, baroque. Mais aussi unr mafia virulente, vivace, volatile.
Car aux antipodes de la Cosa Nostra sicilienne qui demeure monarchique et invisible, masculine et impassible, la Camorra s'avère napolitaine en diable.
Ses "clans" naissent des bandes de quartiers. Ses "guerres" font rage en pleine rue. Ses "soldats" flinguent comme ils respirent. Ses "parrains" meurent jeunes. Et ses "marraines" assument la "vendetta"
Aujourd'hui, débordant d'Italie, elle s'illustre dans le pillage des institutions eutopéennes, les traffics internationnauxde drogues et d'armes, les alliances avec les autres grands réseaux mondialisés du crime organisé.
Elle voit surtout son flamboyant modèle subjuguer les capitales des pays pauvres comme les banlieux des pays riches.
Le modèle d'organisation camorriste s'impose désormais comme une menace planétaire du Brésil, au Nigéria en passant par les banlieux des grands pays occidentaux."


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Message Publié : 29 Juil 2006 6:35 
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Grégoire de Tours
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Interview : Planète mafia

Publié dans "L'actualité" (hebdomadaire d'information du Québec) du 15 octobre 2004


PAR MICHEL ARSENEAULT

Pendant que le monde a les yeux tournés vers al-Qaida ou l'"axe du mal", le crime organisé, lui, prolifère. Et représente la menace planétaire numéro un, dit le criminologue français Xavier RAUFER.

La Chine est un État "policier" ? Faux. Pour le plus grand bonheur des triades de Hongkong, c'est l'un des moins "policés" du monde. En Italie, la lutte antimafia est venue à bout du crime organisé? Faux. Les sociétés criminelles y extorquent encore 12 milliards de dollars annuellement aux entreprises. La pègre turque s'installera tôt ou tard en Europe? Faux. Scotland Yard estime qu'elle est déjà - depuis 2001 - "l'organisation la plus meurtrière" au Royaume-Uni.

Le Français Xavier Raufer, écrivain et chargé de cours à l'Institut de criminologie de Paris, affirme, dans Le grand réveil des mafias (JC Lattés), que le crime organisé est "la menace planétaire numéro un". Pourtant, les puissants de ce monde ne voient pas les choses du même oeil. Surtout depuis que les Etats-Unis ont d'autres priorités. Le FBI a récemment muté 600 (!) de ses agents vers la lutte antiterroriste. Et Raufer pense que la mafia italo-américaine a de beaux jours devant elle. "Malgré une répression parfois efficace, sous un vernis de moralisme, l'Amérique semble finalement s'accommoder de la mafia", écrit-il.

La situation n'est guère différente en Europe. En 1992, la hiérarchie de la mafia sicilienne s'écroulait en même temps que la Démocratie chrétienne, le parti politique le plus compromis avec elle. Dix ans plus tard, on dénombrait 190 familles mafieuses en Italie! "On ne sait pas comment tuer les sociétés criminelles, dit Raufer. Elles sont à peu près indestructibles. La seule méthode, c'est l'isolement. Comme avec le SRAS."

L'actualité a rencontré Xavier Raufer à Paris.

Comment expliquer l'impunité dont bénéficient les mafias ?

Il faut dissocier les individus criminels et les structures criminelles. Chaque jour, des mafieux sont arrêtés et mis en prison. Cela ne perturbe en rien le fonctionnement de la structure elle-même. Jusqu'à aujourd'hui, les grandes sociétés criminelles sont à l'abri de la répression. Même si on arrête la moitié de la famille Gambino, à New York, elle continuera à fonctionner. La mesure la plus sérieuse et la plus juste, en dehors de l'arrestation des individus, consisterait à confisquer les profits du crime. Si le crime ne paie pas, alors pourquoi le commettre? Aux Etats-Unis, champions de la confiscation d'argent criminel, on arrive à en récupérer à peine 25%. Les grandes sociétés criminelles - les yakusas, les triades chinoises, les mafias sicilienne, albanaise ou italo-américaine - sont "taxées" à des taux grotesques: 0,6% dans le cas de la mafia sicilienne !

Vous soutenez que la mondialisation rend la lutte antimafia encore plus difficile. Pourquoi ?

La mondialisation ne se fait pas partout au même rythme. Un exemple : on trouve depuis très longtemps des prostituées près de la place de l'Étoile, à Paris. Dans le passé, c'étaient souvent des dames plus toutes jeunes. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1989 est tombé le mur de Berlin. Et en décembre, de toutes jeunes Russes avaient déjà remplacé les dames d'un certain âge. En clair: trois semaines après la chute du Mur, la prostitution a changé de visage! J'ai demandé au préfet de police de Paris combien de temps il avait fallu aux policiers pour adresser la parole à leurs homologues russes. Réponse: trois ans! La différence entre les deux rythmes est là: trois semaines, trois ans. C'est la même chose pour la mondialisation économique. Elle va beaucoup plus vite que la mondialisation du droit. Voilà pourquoi la criminalité prospère.

Qui dit mafia dit d'abord criminalité économique...

Exactement. Voilà des gens qui brassent des fortunes colossales. Un petit clan de Naples, regroupant une quarantaine de camorristes, existait depuis près de 10 ans dans un quartier populaire : on lui a saisi récemment des millions d'euros, 66 voitures de luxe, des villas, des commerces, une douzaine d'entreprises qui étaient sous sa coupe, etc. L'activité criminelle est ce qui rapporte le plus d'argent le plus vite. Les bénéfices servent à corrompre. D'abord, on essaie de vous acheter et, après cela, de vous intimider. Cela tient en une seule phrase : "On sait où tes enfants vont à l'école..."

Vous écrivez que les hommes et les femmes politiques hésitent à s'attaquer à la mafia. Pourquoi ?

Les États démocratiques ont d'énormes avantages : ils ne vous cueillent pas en bas de chez vous à six heures du matin pour vous emmener vers une destination inconnue. Mais ils ont quand même un certain nombre d'inconvénients, dont l'énorme poids de l'opinion publique. Si quelque chose est très grave, mais que le public ne s'y intéresse pas, les hommes et les femmes politiques ont peu d'incitation à s'en occuper. Que veulent les Français? En gros, ils veulent pouvoir envoyer la petite à la boulangerie sans qu'il se produise de drame. Le ministre de l'Intérieur a donc une incitation très forte, s'il veut être réélu, s'il pense à une carrière politique future, à s'occuper de la délinquance des rues. La criminalité organisée, elle, est presque invisible.

On accepte la mafia, dans le fond...

On ne l'accepte pas : on ne la voit pas. Le trafic de déchets toxiques, par exemple, figure parmi les activités criminelles extrêmement graves pratiquées dans le sud de l'Italie. Pour une usine, faire détruire ces déchets dans les règles de l'art coûte cher. C'est plus intéressant de les donner à n'importe qui, de verser une somme en liquide et de ne pas trop poser de questions... Après cela, ces ordures, renfermant du plomb, des solvants, des métaux lourds et autres produits dangereux, seront déversées dans la nature. La camorra napolitaine l'a déjà fait en Campanie. Dans les cinq ans qui ont suivi l'implantation d'une décharge de déchets toxiques, on a vu les cas de cancer augmenter de 400% chez les enfants et les adolescents. Pourquoi? Parce que des métaux lourds étaient parvenus jusqu'à la nappe phréatique et qu'ils étaient entrés dans la chaîne alimentaire. Mais le lien entre la camorra et les cancers en question est invisible. Il a fallu des années pour le découvrir. Il n'y a pas de pression de l'opinion publique pour lutter contre le crime organisé.

Pourquoi les mafieux ont-ils encore l'image de Robin des Bois ?

Pour beaucoup de gens dans le sud de l'Italie, la camorra est quelque chose qui vous trouve un emploi. Quand on a un souci, on rend visite au capo [chef] du coin. On voit les petits avantages à court terme, mais pas les désastres à plus ou moins long terme, les dégâts pour l'environnement, les finances publiques ou l'emploi. Personne n'investira dans une ville contrôlée par des criminels. Pour beaucoup de gens, prier saint Antoine et aller voir le capo du coin, c'est du pareil au même. Dans les deux cas, on est exaucé. Les gens ont vu Le parrain et ça leur semble sympa, finalement, la mafia.

Avez-vous été étonné par les yakusas que vous avez rencontrés au Japon ?

J'ai été surpris de voir à quel point les sociétés criminelles au Japon sont légales. Quand vous rencontrez un chef yakusa, c'est dans ses bureaux. Au rez-de-chaussée, il y a une plaque avec le logo du clan. Quand il pleut, un portier vous raccompagne à votre voiture avec un parapluie qui porte le nom du clan ! Quand un chef sort dans sa grosse Mercedes, le policier au carrefour arrête la circulation ! Ce serait inimaginable partout ailleurs dans le monde.

Cela tient-il aux brèches juridiques que les yakusas ont su exploiter pour créer des façades légales ?

Le Japon est une société très organisée, très structurée. On ne laisse rien à l'improvisation. A partir du moment où ces gens-là se contentent de faire des choses dans les limites de ce qu'on leur permet de faire, on les supporte. Il y a un certain temps, des organisateurs ont fait une rave. Cela a été un désastre. Beaucoup de drogue circulait. Les parents étaient furieux. Et le préfet de police de Tokyo a été injurié. Les autorités ont donc décidé que désormais ce serait un clan de yakusas qui s'occuperait des raves ! Un chef yakusa m'a dit que, la fois suivante, les premiers vendeurs de drogue, photographiés et filmés, se sont fait mettre le pistolet sur la tempe et se sont fait dire: "La prochaine fois qu'on te trouve ici, t'es mort!" Les parents étaient heureux. Et il n'y a pas eu un seul blessé.

Et maintenant les autorités sont redevables aux yakusas de leur avoir rendu ce "petit service" ?

C'est un échange perpétuel. Le fils d'un ami français a récemment suivi un stage dans un commissariat de police au Japon. Un jour, le commissaire lui a dit: "Demain, tu mettras ton beau costume et ta belle cravate parce qu'on a une visite à faire..." Ils sont allés solennellement rendre visite au chef du clan yakusa du quartier. Ils ont pris le thé et le commissaire a réglé ses affaires avec le chef yakusa en disant: "Les deux gars de ton clan qui ont été libérés il y a trois mois, nos hommes les ont vus en train de vendre de l'héroïne. Tu sais pourtant qu'ils n'ont pas le droit." Le chef yakusa répond: "Je leur avais dit, pourtant. Du haschisch, à la limite, mais pas d'héroïne. Je vais les engueuler." C'était leur façon à eux de résoudre leurs petits problèmes. A la fin, ils se sont quittés en bons termes. Tout le monde est tenu par tout le monde. Il n'y a pas un calcul machiavélique des dirigeants nippons qui se disent: "Finalement, ça marche plutôt bien pour tout le monde..." Ils sont tenus. Si vous acceptez de la drogue ou des filles, les yakusas vous feront chanter. Le gouvernement japonais ne sait pas comment se tirer de cette affaire-là. Surtout que, dans sa culture, il ne peut même pas l'avouer. Ce serait perdre la face. Pourtant, les yakusas sont à l'origine du pire krach qu'ait connu le Japon. La bulle immobilière qui a gonflé à partir des années 1980, c'étaient eux. Ils achetaient des immeubles le matin pour les revendre le soir même. Et tout cela s'est effondré. En décembre 1989, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo était à 32 000 points. Il est tombé à 10 000 points. L'économie japonaise ne s'en est jamais remise.

Doit-on s'attendre à un rapprochement Tokyo-Palerme ?

Aucun rapprochement n'est possible. Cela ne fonctionne pas comme la diplomatie ! Il peut y avoir des deals, mais jamais d'alliance. Le long terme n'existe pas. On se met d'accord sur 400 kilos de cocaïne. Une fois que c'est livré, chacun reprend ses billes. Dans les sociétés criminelles, les gens se méfient terriblement les uns des autres.

L'esprit de clan est moins prononcé dans le crime organisé russe que dans la mafia sicilienne. Qu'est-ce que cela change?

Ni le crime organisé russe ni les cartels d'Amérique latine ne sont véritablement des mafias, parce qu'ils n'ont pas la dimension historique de la mafia sicilienne, l'"aristocratie" du crime organisé. En matière de répression, cela change tout. Une structure nouvellement constituée est plus facile à démanteler qu'une société criminelle qui existe depuis des siècles.

Ce serait plus facile de venir à bout des Russes que des Siciliens ?

Oui, sûrement. Il faut comprendre que la mafia sicilienne bénéficie d'une aura, même d'une mystique. Un exemple de cela m'a été raconté par un jeune magistrat qui venait d'être nommé à Palerme. Il descend de l'avion. C'est la première fois de sa vie qu'il met les pieds dans cette ville. Il se rend au tribunal. Comme il est presque midi, on lui demande de revenir à 14 h. Il décide d'aller se promener et s'arrête, au hasard, à une terrasse. Il commande un café. "Je vous dois combien?" demande-t-il au garçon, qui lui répond: "Monsieur le juge, c'est gratuit pour vous. Bienvenue à Palerme!" Il était en Sicile depuis moins d'une heure, mais avait déjà été repéré ! La mafia sicilienne, c'est la Rolls-Royce du crime organisé. Les Russes ne savent pas faire cela.


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Message Publié : 29 Juil 2006 14:09 
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Le livre le plus récent qui représente la panorama le plus actuel, de la grande criminalité française, avec les Corses, les gitans de monteuil, les quelques gangs les plus sérieux de cité (pas les lascards de pacotilles qui font peur dans les métro à 30 contre 1).
Lire absolument :

Frédéric Ploquin :Parrain et caids, la france dans l'oeil de la pj. Fayards.avril 2006.

c'est le who's who des milieux ethniques gravitant en France, des grandes mafia italo-corses (dont le destin est souvent liés), aux gangs plus récents, et aux équipes de l'est et des cités, avec les "ambassades des cartels étrangers.(triades, russes, colombiens)


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Message Publié : 29 Juil 2006 14:45 
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obiwan kenobi a écrit :
Le livre le plus récent qui représente la panorama le plus actuel, de la grande criminalité française, avec les Corses, les gitans de monteuil, les quelques gangs les plus sérieux de cité (pas les lascards de pacotilles qui font peur dans les métro à 30 contre 1).
Lire absolument :

Frédéric Ploquin :Parrain et caids, la france dans l'oeil de la pj. Fayards.avril 2006.

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c'est le who's who des milieux ethniques gravitant en France, des grandes mafia italo-corses (dont le destin est souvent liés), aux gangs plus récents, et aux équipes de l'est et des cités, avec les "ambassades des cartels étrangers.(triades, russes, colombiens)


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Message Publié : 29 Juil 2006 17:29 
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Plutarque
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Merci pour toutes ces références. J'en prends bonne note... :wink:


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Message Publié : 29 Juil 2006 19:09 
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Grégoire de Tours
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Deux liens si cela t'interresse :


http://thesopranoscrew.free.fr/forum/index.php

http://mafia-city.forum2jeux.com/index.forum


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Message Publié : 29 Juil 2006 19:22 
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Salvatore Maranzano
dit"Little Caesare"


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Salvatore Maranzano était un héros de la Mafia en Sicile avant qu'il débarque aux Etats-Unis en 1925.Il était né à Castellamare Del Golfo en Sicile.Maranzano a immédiatement été acceuilli par les groupes mafieux de Brooklyn (originaires de Castellamare Del Golfo).Certains indiquent que Maranzano fut envoyé à New-York par le Parrain sicilien Vito Cascio Ferro pour transplanter son organisation au nouveau monde.En très peu de temps , il fut reconnu comme chef par ses pairs et en 1930 , il affronta un autre Parrain Joe "Le Boss" Masseria pendant la guerre des Castellamarese.Il rencontra secrètement Lucky Luciano qui faisait partie de la famille Masseria pour éliminer ce dernier.Le 15 avril 1931 , Luciano invita Masseria à diner , puis proposa une partie de cartes.Quand les autres clients furent partis , Luciano se leva pour aller aux toilettes.Ben Siegel , Albert Anastasia , Joe Adonis et Vito Genovese firent irruption dans la salle et abattirent Masseria , à l'organisation duquel ils appartenaient tous les 4.Maranzano devint Parrain des Parrains et établit les 5 familles de New-York mais celui-ci se méfiait de Luciano et Genovese et voulut les assassiner.Lucky Luciano découvrit les intentions de Maranzano et le fit abattre par 4 tueurs juifs le 10 septembre 1931.


Salvatore Maranzano fut un mafieux sicilien sous les ordres de Vito Cascio Ferro. En émigrant aux États-Unis, il travailla sous les ordres de Peter Morello "The Clutching Hand" unique parrain de New-York. Aprés la mort de ce dernier, il se disputera violemment les territoires de New-York avec son éternel ennemi Giuseppe "Joe the Boss" Masseria (guerre de Castellammarese). Il sortira vainqueur de cette bataille (il élimine Masseria en 1931) et s'autoproclamera "boss of bosses" ou "capo di tutti capi".

C'est lui qui organise toute la Mafia moderne : il met en place les cinq familles New-Yorkaises avec un parrain à la tête de chacune : -la famille Luciano, parrain: Lucky Luciano, aujourd'hui famille Genovese -la famille Mangano, parrains: Phillip & Vincent Mangano, aujourd'hui famille Gambino -la famille Profaci, parrain: Giuseppe Profaci, aujourd'hui famille Colombo -la famille Bonanno, parrain: Joseph Bonanno, toujours du même nom -la famille Gagliano, parrain: Gaetano Gagliano, aujourd'hui famille Lucchese

Et une famille par métropole américaine. En qualité de "patron des patrons", tous les parrains auront des comptes à lui rendre.

Salvatore Maranzano dit "Little Caesare" car il voue une grande passion à la civilisation Romaine et notamment à César, est un catholique trés pratiquant qui a fait des études religieuses afin de rentrer dans les ordres (il souhaitait devenir prêtre).

Il sera trahis par son bras droit Anthony Strollo "Tony Bender", sur ordre de Charles Lucky Luciano.
Il est tué le 11 septembre 1931, dans son quartier général par de faux policiers d'un coup de couteau, à peine plus d'un an aprés avoir accédé au plus haut niveau hiérarchique jamais atteint dans la Mafia Italo-américaine.

Salvatore Maranzano restera comme le seul "Boss of Bosses" connus aux États-Unis, et comme un grand stratège. Après son règne (court mais influent), les cinq familles New-Yorkaises sont restées en place et rares sont les parrains à avoir tentés d'accéder au grade suprême de "Capo di Tutti Capi".


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Message Publié : 29 Juil 2006 19:23 
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Grégoire de Tours
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Joe Masseria
dit Joe The Boss




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Masséria Giuseppe arriva au Etats unis en 1902 suite à son implication dans l'assassinat d'un homme politique.Il servit au début comme tueur puis devient une légende le 11 aout 1922 en échappant à un contrat commandité par Rocco Valenti un truand de second ordre.Deux torpedos tirèrent douze balles de .38 mm qui allèrent se loger dans les parois de l'ascenseur,dans son chapeau(qu'il portait volontairement de taille inférieure pour se grandir...),deux balles touchèrent aussi la boite en fer qui contenait l'argent des "protections" qu'il portait contre sa poitrine...
Après avoir échappé de peu à la mort ,Masseria se précipita vers les tueurs et il se retrouva face à eux dans la rue,c'est alors qu'il s'aperçut que son arme n'était pas chargé,il courut dans un magasin de chapeau pour recharger son arme,il tua le premier gangster d'une balle dans la tete et tua le second d'une balle dans la poitrine alors qu'il essayait d'entrer par la porte de derrière.Rocco Valenti fut assassiné dans un petit restaurant italien de la douzième rue par les hommes de Masséria dont un certain Luciano.

Giuseppe Joe The Boss Masseria était l'un des cinq lieutenants (caporegime) de Peter Morello, alors seul et unique parrain a New-York. Ce dernier fut assassiné le 15 août 1930. Presque en même temps ,c'est trois de ses "capo" qui disparaissent :Alfred Mineo et Steve Ferrigno, qui dirigeaient ensembles l'une de ses équipes, et Gaetano Reina. Une guerre sans merci éclate alors entre les deux clans restant: la famille Masseria et la famille Maranzano (guerre de Castellammarese). Mais Salvatore Lucania alias "Charles Lucky Luciano" et Vito Genovese, devenus ses lieutenants, lassés par cette guerre ne tarderons pas à le trahir avec la complicité de Maranzano. Il sera tué le 10 Avril 1931, pendant qu'il déjeune en compagnie de Luciano, qui entre-temps a pretexté aller aux toilettes, par un groupe de Salvatore Maranzano comprenant notamment Benjamin "Bugsy" Siegel. Maranzano deviendra alors "Boss of bosses" ou "Capo di tutti capi".


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Lucky Luciano
de son vrai nom Salvatore Lucania dit "Charly luciano"


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Lucky Luciano, l'un des plus grands criminels que le monde ait jamais connu, est né sous le nom de Salvatore Lucania, à Lercara Friddi (en Sicile), en 1896, et est mort à Naples en 1962. Il fut certainement le criminel dont l'influence historique fut la plus considérable. Deux versions différentes expliquent l'origine de son surnom "Lucky" (le chanceux). La plus romancée le rattache à un passage à tabac, en 1926 (un "long tour" en argot, la victime étant emmenée en voiture dans un endroit tranquile). Selon les versions, il s'agissait des sbires d'un des deux principaux parrains new-yorkais, Masseria ou Maranzano. Il s'en était sorti miraculeusement vivant, et cela avait causé plusieurs cicatrices faciales, dont l'une endommagea une paupière, toujours à moitié fermée. La version la plus vraisembable indique qu'il misait souvent sur le bon cheval lorsqu'il jouait aux courses.


Jeunes années
Luciano immigra avec ses parents en 1906. Il commença très tôt par le vol à l'étalage et le racket des garçons juifs plus jeunes en échange de sa protection. C'est ainsi qu'il rencontra Meyer Lansky envers qui il conserva une indéfectible amitié. À 18 ans, Luciano fut arrêté alors qu'il livrait de l'héroïne et passa six mois en prison. Sa notoriété s'accrut au sein du Five Points Gang, dont il devint un membre important. En 1920, il était un bootlegger puissant, en association avec Frank Costello, Meyer Lansky et Bugsy Siegel, et accessoirement Joe Adonis et Vito Genovese. À la même période, Costello lui fit rencontrer Dutch Schultz et Arnold Rothstein.

La guerre des Castellammarese
Lucky Luciano rejoignit ensuite la famille d'un des plus puissants parrains de New York, Joe Masseria. Alors que Luciano enrageait de voir de nombreuses opportunités de business s'envoler en raison du chauvinisme antisémite de la mafia, Masseria se méfiait de son ambition. Les épisodes suivant constituent l'épopée de la guerre des Castellammarese: les familles Masseria et celle de son rival Salvatore Maranzano s'affrontèrent de 1930 à 1931, avec pour conséquence plusieurs dizaines d'assassinats. Pour mettre fin à cette hécatombe et manigançant (avec Meyer Lansky) un plan pour prendre le pouvoir, Luciano passa un marché avec Maranzano, pour trahir Masseria, assassiné alors qu'il se trouvait avec lui au restaurant (Luciano était passé aux toilettes pour son alibi), avant de se retourner contre son nouveau patron.

La vision de Luciano, son projet de syndicat du crime, sa volonté de bousculer les vieilles traditions de la mafia, ses relations (en particulier Meyer Lansky) et son sens aigu de la stratégie, ainsi qu'un charisme indéniable, amenèrent Lucky Luciano, désormais parrain de l'une des cinq familles de la Cosa Nostra de New York, a devenir le chef criminel dominant de la Commission (la direction du Syndicat national du crime), à l'issue de la guerre des Castellamarese en 1931.

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L'emprisonnement
Tout comme Rothstein, Torrio, Costello et Lansky, Lucky Luciano restait sobre, tant pour l'alcool que pour le sexe (bien qu'ayant été victime de plusieurs MST). C'est pourtant de ces deux vices (en plus du jeu), qu'il tirait le plus fort de ses revenus au début des années 1930. Luciano aurait projeté d'organiser la prostitution selon des procédés d'optimisation industrielle. Cependant, en 1936, le procureur Thomas Dewey mit à jour son réseau de prostitution et Luciano fut arrété pour proxénètisme. Lors du procès, plusieurs prostituées et souteneurs furent appelés à témoigner, et Luciano écopa d'une peine de 38 ans d'emprisonnement. Son avocat parvint à le faire transférer à la prison de Dannemora (au lieu de la prison plus dure de Sing Sing). Grâce à ses accointances politiques, il put y bénéficier d'un traitement de faveur et recevoir régulièrement ses associés, ce qui lui permit de continuer à gérer son empire.

La Seconde Guerre mondiale
Lorque les États-Unis s'engagèrent dans la Seconde Guerre mondiale, Lucky Luciano sut tirer profit de la situation. L'ONI (services secrets de l'US Navy) fut intéressée par la capacité de Luciano de contrôler les docks de New York (par l'intermédiaire d'Albert Anastasia et du syndicat des dockers) contre d'éventuelles opérations de sabotage d'agents nazis. Ses services inclurent aussi des contacts avec le parrain de Palerme, Calogero Vizzini, pour faciliter le déroulement de l'invasion, par les troupes alliées, de la Sicile en 1943. Conformément au marché passé avec la marine, Luciano, après avoir bénéficié de conditions de détention plus clémentes, fut libéré une fois la guerre finie, mais il fut expulsé du territoire des États-Unis, dont il ne possédait pas la citoyenneté, en 1946. Il dut s'installer en Italie, pays d'origine où il n'avait vécu que six ans .

La Conférence de La Havane
En décembre 1946, poursuivant un voyage qui l'avait amené au Vénézuéla et au Mexique, Luciano se rendit à Cuba où il organisa (avec Meyer Lansky, Frank Costello et Joe Adonis) la conférence de La Havane, qui fut l'occasion pour lui de réaffirmer son leadership sur le Syndicat du crime. Albert Anastasia, Joseph Bonanno, Vito Genovese, Tommy Lucchese, Carlos Marcello, Willie Moretti, Joe Profaci et Santos Traficante étaient également présents. À cette occasion, des décisions de première importance furent prises, telles que l'investissement massif dans les casinos de La Havane, et l'assassinat de Bugsy Siegel, qui après ses investissements à Las Vegas, n'avait pas pu rembourser les sommes prêtées par la Commission. Par ailleurs il formula un arbitrage dans la rivalité entre Albert Anastasia (chef de l'une des cinq familles) et Vito Genovese. Ce dernier, ambitieux vindicatif souhaitant le retrait de Luciano (la gestion de sa famille, que convoitait Genovese, avait été confiée à Costello et Lansky), provoqua une vive altercation. En février 1947, Luciano fut de nouveau expulsé vers l'Italie suite à des pressions du gouvernement états-unien sur le gouvernement cubain de Fulgencio Batista.

Le trafic international d'héroïne
En 1947, Luciano s'installa à Naples (officiellement en tant que chef d'une entreprise d'import-export), où il tissa des liens avec les mafia italiennes, la Camorra, la N'dranghetta et les familles siciliennes. Considérant les énormes bénéfices potentiels d'un marché en pleine expansion, il souhaitait organiser un trafic international d'héroine, malgré les récriminations qu'il avait auparavant formulé envers Vito Genovese, précurseur contrarié sur ce terrain. En octobre 1957, il organisa au Grand Hotel des Palmes à Palerme une conférence à laquelle participèrent les principaux parrains siciliens ainsi que des représentants des cinq familles new-yorkaises, dont Joseph Bonanno et son consigliere (conseiller et bras droit) Carmine Galante. Il concrétisa ainsi des liens solides entre les mafias américaine et sicilienne et mit en place des filières de trafic d'héroïne : l'opium provenant de Turquie était raffiné en Italie. Il aurait également forgé des liens déterminants avec les trafiquants corses et la pègre marseillaise, notamment Antoine Guérini, dont les réseaux de trafic de drogue furent connu sous l'appellation de French Connection.

La fin
En 1959, il piégea Vito Genovese lors d'une transaction d'héroïne dont furent averties les autorités fédérales. Au début des années 1960, il entra en conflit avec Meyer Lansky, qu'il soupçonnait de détourner des sommes qui lui étaient dues, mais renonça à agir. En janvier 1962, Lucky Luciano fut terrassé par une crise cardiaque à l'aéroport de Naples. Il a été supposé qu'il a pu être empoisonné. Il a été enterré aux États-Unis, la loi américaine ne considérant pas qu'un cadavre ait une nationalité quelconque.


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Lucky Luciano
de son vrai nom Salvatore Lucania dit "Charly luciano"


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Lucky Luciano, l'un des plus grands criminels que le monde ait jamais connu, est né sous le nom de Salvatore Lucania, à Lercara Friddi (en Sicile), en 1896, et est mort à Naples en 1962. Il fut certainement le criminel dont l'influence historique fut la plus considérable. Deux versions différentes expliquent l'origine de son surnom "Lucky" (le chanceux). La plus romancée le rattache à un passage à tabac, en 1926 (un "long tour" en argot, la victime étant emmenée en voiture dans un endroit tranquile). Selon les versions, il s'agissait des sbires d'un des deux principaux parrains new-yorkais, Masseria ou Maranzano. Il s'en était sorti miraculeusement vivant, et cela avait causé plusieurs cicatrices faciales, dont l'une endommagea une paupière, toujours à moitié fermée. La version la plus vraisembable indique qu'il misait souvent sur le bon cheval lorsqu'il jouait aux courses.


Jeunes années
Luciano immigra avec ses parents en 1906. Il commença très tôt par le vol à l'étalage et le racket des garçons juifs plus jeunes en échange de sa protection. C'est ainsi qu'il rencontra Meyer Lansky envers qui il conserva une indéfectible amitié. À 18 ans, Luciano fut arrêté alors qu'il livrait de l'héroïne et passa six mois en prison. Sa notoriété s'accrut au sein du Five Points Gang, dont il devint un membre important. En 1920, il était un bootlegger puissant, en association avec Frank Costello, Meyer Lansky et Bugsy Siegel, et accessoirement Joe Adonis et Vito Genovese. À la même période, Costello lui fit rencontrer Dutch Schultz et Arnold Rothstein.

La guerre des Castellammarese
Lucky Luciano rejoignit ensuite la famille d'un des plus puissants parrains de New York, Joe Masseria. Alors que Luciano enrageait de voir de nombreuses opportunités de business s'envoler en raison du chauvinisme antisémite de la mafia, Masseria se méfiait de son ambition. Les épisodes suivant constituent l'épopée de la guerre des Castellammarese: les familles Masseria et celle de son rival Salvatore Maranzano s'affrontèrent de 1930 à 1931, avec pour conséquence plusieurs dizaines d'assassinats. Pour mettre fin à cette hécatombe et manigançant (avec Meyer Lansky) un plan pour prendre le pouvoir, Luciano passa un marché avec Maranzano, pour trahir Masseria, assassiné alors qu'il se trouvait avec lui au restaurant (Luciano était passé aux toilettes pour son alibi), avant de se retourner contre son nouveau patron.

La vision de Luciano, son projet de syndicat du crime, sa volonté de bousculer les vieilles traditions de la mafia, ses relations (en particulier Meyer Lansky) et son sens aigu de la stratégie, ainsi qu'un charisme indéniable, amenèrent Lucky Luciano, désormais parrain de l'une des cinq familles de la Cosa Nostra de New York, a devenir le chef criminel dominant de la Commission (la direction du Syndicat national du crime), à l'issue de la guerre des Castellamarese en 1931.

Image

L'emprisonnement
Tout comme Rothstein, Torrio, Costello et Lansky, Lucky Luciano restait sobre, tant pour l'alcool que pour le sexe (bien qu'ayant été victime de plusieurs MST). C'est pourtant de ces deux vices (en plus du jeu), qu'il tirait le plus fort de ses revenus au début des années 1930. Luciano aurait projeté d'organiser la prostitution selon des procédés d'optimisation industrielle. Cependant, en 1936, le procureur Thomas Dewey mit à jour son réseau de prostitution et Luciano fut arrété pour proxénètisme. Lors du procès, plusieurs prostituées et souteneurs furent appelés à témoigner, et Luciano écopa d'une peine de 38 ans d'emprisonnement. Son avocat parvint à le faire transférer à la prison de Dannemora (au lieu de la prison plus dure de Sing Sing). Grâce à ses accointances politiques, il put y bénéficier d'un traitement de faveur et recevoir régulièrement ses associés, ce qui lui permit de continuer à gérer son empire.

La Seconde Guerre mondiale
Lorque les États-Unis s'engagèrent dans la Seconde Guerre mondiale, Lucky Luciano sut tirer profit de la situation. L'ONI (services secrets de l'US Navy) fut intéressée par la capacité de Luciano de contrôler les docks de New York (par l'intermédiaire d'Albert Anastasia et du syndicat des dockers) contre d'éventuelles opérations de sabotage d'agents nazis. Ses services inclurent aussi des contacts avec le parrain de Palerme, Calogero Vizzini, pour faciliter le déroulement de l'invasion, par les troupes alliées, de la Sicile en 1943. Conformément au marché passé avec la marine, Luciano, après avoir bénéficié de conditions de détention plus clémentes, fut libéré une fois la guerre finie, mais il fut expulsé du territoire des États-Unis, dont il ne possédait pas la citoyenneté, en 1946. Il dut s'installer en Italie, pays d'origine où il n'avait vécu que six ans .

La Conférence de La Havane
En décembre 1946, poursuivant un voyage qui l'avait amené au Vénézuéla et au Mexique, Luciano se rendit à Cuba où il organisa (avec Meyer Lansky, Frank Costello et Joe Adonis) la conférence de La Havane, qui fut l'occasion pour lui de réaffirmer son leadership sur le Syndicat du crime. Albert Anastasia, Joseph Bonanno, Vito Genovese, Tommy Lucchese, Carlos Marcello, Willie Moretti, Joe Profaci et Santos Traficante étaient également présents. À cette occasion, des décisions de première importance furent prises, telles que l'investissement massif dans les casinos de La Havane, et l'assassinat de Bugsy Siegel, qui après ses investissements à Las Vegas, n'avait pas pu rembourser les sommes prêtées par la Commission. Par ailleurs il formula un arbitrage dans la rivalité entre Albert Anastasia (chef de l'une des cinq familles) et Vito Genovese. Ce dernier, ambitieux vindicatif souhaitant le retrait de Luciano (la gestion de sa famille, que convoitait Genovese, avait été confiée à Costello et Lansky), provoqua une vive altercation. En février 1947, Luciano fut de nouveau expulsé vers l'Italie suite à des pressions du gouvernement états-unien sur le gouvernement cubain de Fulgencio Batista.

Le trafic international d'héroïne
En 1947, Luciano s'installa à Naples (officiellement en tant que chef d'une entreprise d'import-export), où il tissa des liens avec les mafia italiennes, la Camorra, la N'dranghetta et les familles siciliennes. Considérant les énormes bénéfices potentiels d'un marché en pleine expansion, il souhaitait organiser un trafic international d'héroine, malgré les récriminations qu'il avait auparavant formulé envers Vito Genovese, précurseur contrarié sur ce terrain. En octobre 1957, il organisa au Grand Hotel des Palmes à Palerme une conférence à laquelle participèrent les principaux parrains siciliens ainsi que des représentants des cinq familles new-yorkaises, dont Joseph Bonanno et son consigliere (conseiller et bras droit) Carmine Galante. Il concrétisa ainsi des liens solides entre les mafias américaine et sicilienne et mit en place des filières de trafic d'héroïne : l'opium provenant de Turquie était raffiné en Italie. Il aurait également forgé des liens déterminants avec les trafiquants corses et la pègre marseillaise, notamment Antoine Guérini, dont les réseaux de trafic de drogue furent connu sous l'appellation de French Connection.

La fin
En 1959, il piégea Vito Genovese lors d'une transaction d'héroïne dont furent averties les autorités fédérales. Au début des années 1960, il entra en conflit avec Meyer Lansky, qu'il soupçonnait de détourner des sommes qui lui étaient dues, mais renonça à agir. En janvier 1962, Lucky Luciano fut terrassé par une crise cardiaque à l'aéroport de Naples. Il a été supposé qu'il a pu être empoisonné. Il a été enterré aux États-Unis, la loi américaine ne considérant pas qu'un cadavre ait une nationalité quelconque.


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Al Capone
de son vrai nom Alphonse Caponi dit "Scarface"


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Al Capone
est le plus célèbre des gangsters américains des années 1920 et années 1930. Personnage emblématique de l’effondrement de l’état de droit dans les États-Unis de la prohibition, son œuvre criminelle a conféré à Chicago la triste réputation d’une ville sans foi ni loi.

Al Capone né Alphonse Caponi le 17 janvier 1899 à New York, dans le quartier à majorité afro-américaine de Brooklyn. Adolescent, il rejoint la bande des Brooklyn Rippers, puis celle des Forty Thieves Juniors. Plus tard, on le retrouve à Manhattan, dans le gang des Five Points dirigée par Frankie Yale. Celui-ci l’engage comme barman et videur au Harvard Inn. C’est au cours d’une dispute avec un client qu’il reçoit sur la joue le coup de rasoir qui lui vaudra son surnom « Scarface », le « Balafré » en français.

En 1918, il épouse une irlandaise du nom de Mary Coughlin. Il commet au moins deux meurtres avant de partir s’installer à Chicago et se mettre au service de Johnny Torrio, un patron de la pègre. En 1922, ayant fait la preuve de ses bonnes dispositions, Capone devient le bras droit de Torrio.

En 1925, Torrio est grièvement blessé au cours d’une fusillade et décide de prendre sa retraite dans son Italie natale, abandonnant les commandes à Capone. La guerre impitoyable que celui-ci livre alors à ses adversaires Bugs Moran et Hymie Weiss, ainsi que l’instauration, sous sa férule, d’une corruption organisée des autorités locales lui assurent une renommée internationale.

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Al Capone a surtout laissé un nom dans l’histoire du grand banditisme pour avoir été, de 1925 à 1930, au plus fort de la Prohibition, le patron de l’industrie du vice à Chicago. Il a amassé une fortune immense (ses revenus annuels ont atteint 100 millions de dollars de l’époque) grâce à l’exploitation de speakeasies (bars clandestins), de tripots, de bordels, de boîtes de nuit, de distilleries et de brasseries, et à ses activités dans le milieu hippique. Ses méthodes d’intimidation étaient telles que, faute de témoins à charge, il ne fut jamais poursuivi, même pour des crimes notoires.

Al Capone est l’instigateur du massacre de la Saint-Valentin (« Valentine massacre ») (14 février 1929), au cours duquel ses principaux adversaires sont abattus, alors que lui-même se trouve en Floride.

En 1931, il est condamné pour fraude fiscale, finalement trahi par un train de vie exagérément supérieur à ses revenus officiels.

Le gouvernement fédéral ayant en effet renforcé la répression en matière fiscale, Eliot Ness, agent du bureau de la Prohibition, secondé de ses fameux « Incorruptibles », ainsi que Frank Wilson, agent du service des impôts, peuvent enfin entrer en action.

Ayant à répondre d’accusations de fraude fiscale et d’infraction aux lois sur la Prohibition, Al Capone plaide d’abord coupable, espérant se tirer d’affaire grâce au paiement d’une caution. Mais après que le juge eût rejeté la requête de l’avocat et l’échec d’une tentative de subornation du jury, l’« Ennemi public N°1 » est déclaré coupable et condamné à onze années de prison, à 50 000 dollars d’amende, et à 30 000 dollars de frais de justice.

Al Capone est d’abord envoyé dans une prison d’Atlanta d’où il peut continuer à gérer ses affaires, avant d’être transféré dans la célèbre prison d’Alcatraz, soumis à un régime très sévère et placé à l’isolement.

Avec la fin de la Prohibition et privé de son chef, l’« Empire » qu’Al Capone a édifié est englouti par ses successeurs. Mal soigné d’une syphilis et ne représentant plus une menace, il est relaxé en 1939, et libéré. Le 21 janvier 1947, alors qu’il vit en Floride, il est victime d’une apoplexie, probablement liée à sa syphilis, et perd connaissance. Il reprend connaissance mais est victime d’une pneumonie, le 24 janvier de la même année : il meurt le lendemain, victime d’un arrêt cardiaque.

Al Capone est d’abord inhumé sur le Mount Olivet Cemetery (« Mont Olivier ») à Chicago, auprès de son père Gabriele et de son frère Frank. Mais en mars 1950, il est inhumé au Mount Carmel Cemetery.


Al Capone vers 1917-1918
Les années 1920 aux États-Unis
Le début du XXe siècle dans l’histoire américaine sont marquantes. C’est en 1920 que les femmes obtinrent le droit de vote (19e amendement de la Constitution américaine). C’est aussi dans les mêmes années que le Sénat américain refuse d’adhérer à la Société des Nations, société qui était au départ une idée du président Wilson. Contre celui-ci, Warren Harding fut élu à la présidence dans ces années.

C’est dans ces années de changement que commence le règne d’Al Capone sur Chicago. C’est en effet dans ce contexte sociopolitique que la mafia américaine (dirigée en majorité par des italo-américains) put émerger en puissance dans les villes importantes des États-Unis. Le sénat américain vota en faveur de l’amendement 18 de la Constitution américaine, qui posait les bases de ce qu'on a appelé la Prohibition. C’est donc dans l’objectif de réduire l’alcoolisme, d’augmenter la productivité dans les usines par cette réduction de l’alcoolisme, et de diminuer la violence conjugale que la prohibition entrera en vigueur le 17 janvier 1920. Le nom de l’amendement est « Volstead Act » (décret Volstead), du nom de Andrew J.Volstead qui rédigea le décret.

Adolescence de Capone
Contrairement aux rumeurs colportées sur son lieu de naissance en Sicile, Al Capone est né à Brooklyn le 17 janvier 1899. Alphonsus Capone déménagea plusieurs fois avec sa famille (originaire de la région de Naples) au cours de son enfance, restant néanmoins toujours à New York. Il quitta l’école à 14 ans après avoir frappé un professeur et commença peu de temps après à accomplir de petites missions pour un de ses voisins, Johnny Torrio, qui contrôlait la loterie du quartier italien ainsi que plusieurs bordels et tripots.

L’avant Parrain
Image:Torrio2.jpg
Johnny Torrio, L’homme qui donna sa chance à CaponeIl faisait donc des sales boulots pour Torrio. « Torrio présenta Capone à Frankie Yale, un des maîtres de la pègre new-yorkaise; ce dernier donna du travail là Capone au Harvard Inn qu’il dirigeait sur Coney Island. C’est lors d’une bagarre au sujet d’une fille de l’établissement que Capone reçut les trois coups de rasoir au visage qui lui valut le surnom de « Scarface », le balafré. En 1918, Capone quitta son travail et s’enfuit pour Baltimore. Quand son père mourut en 1920, Torrio le contacta, lui indiquant que Chicago était un terrain quasiment libre l’invitant à le rejoindre sur place. C’est à Chicago collaborant avec Torrio, que Capone commença son ascension vers les plus hautes sphères du crime organisé. »

Quelques faits sur la carrière de Capone afin de montrer la manière de monter les échelons de la « famiglia ». « À l’arrivée de Capone l’organisation de Torrio était déjà une affaire très rentable, rapportant 10 millions de dollars par an grâce à la bière, le jeu et la prostitution. Le gang comptait entre 700 et 800 hommes. Capone commença en bas de l’échelle comme rabatteur à l’entrée d’une maison close. C’est probablement là qu’il rencontra Jack Guzik, un membre d’une famille juive de proxénétisme. Ils se lièrent rapidement, et Guzik devint le trésorier de l’organisation. L’estime que Capone portait à Guzik fut démontrée en 1924, quand un braqueur nommé Jow Howard fit une remarque antisémite en leur présence. Capone l’abattit de six balles, devant témoins, dans un saloon de South Wabash Avenue. Capone fut interrogé par le procureur adjoint de l’État, William McSwiggin, mais relâché faute de preuve, tous les témoins semblaient soudainement souffrir de troubles de la mémoire. En 1922, Capone fut rejoint par son frère Ralph. Al devint patron du Quatre-Deux, et associé de Torrio, recevant un salaire de 25 000 dollars par an. En 1923, poussés par l’élection de William E. Dever un maire peu coopératif qui avait fait fermer 7000 bars clandestins, Torrio et Capone déplacèrent leur quartier général du Quatre-Deux jusqu’à l’Hawthorne Inn, à Cicero, dans la banlieue de Chicago, et donc hors de la juridiction du maire.

Le secteur était dominé par la centrale Western Electric, qui employait 40 000 personnes et payait bien, la population avait donc beaucoup d’argent à dépenser dans les officines de paris et les bars de Capone. Cicero avait aussi une importante communauté tchèque, habituée à la bière bohémienne fournie par les O’donnell du quartier Ouest, qui n’avaient pas rejoint le syndicat de Torrio, et considéraient Cicero comme faisant partie de leur territoire. Sans les en informer, ce que la plus élémentaire courtoisie professionnelle aurait dicté, Torrio testa l’étendue de leur pouvoir en installant une maison de passe sur Roosevelt Road. La police locale, à la demande des O’Donnell, la fit promptement fermer : les O’Donnell désapprouvaient la prostitution. Ils autorisaient le jeu, par contre, mais uniquement sous la forme de machines à sous, contrôlées par un élu local nommé Eddie Vogel. Torrio pour venger la fermeture de son bordel, envoya le shérif du comté de Cool confisquer les machines à sous de Vogel. Torrio organisa ensuite une rencontre avec Vogel et les O’Donnell et négocia une trêve.

Les machines furent rendues, et Torrio accepta de ne pas ouvrir de maisons closes à Cicero. Il permettait aussi aux O’Donnell de continuer la distribution de bière dans certains quartiers de la ville. En échange le Syndicat obtenait l’autorisation de vendre de la bière dans le reste de la ville, et d’ouvrir des casinos et des cabarets ou il voudrait. Ayant pris pied dans Cicero, Torrio laissa les affaires à la charge de Capone et repartir pour l’Italie avec sa mère et quelques millions de dollars. Il acheta une villa pour la vieille femme, mit le reste de l’argent dans une banque italienne, et repartit pour Chicago. »

Al Capone maître de Cicero
Un événement tragique se déroula dans la vie d’Al Capone. La mort de son frère Frank… Le premier défi auquel Capone eut à faire face fut la prise en main de la municipalité de Cicero. L’opportunité s’en présenta à l’occasion de l’élection municipale de 1924, opposant le démocrate Rudolph Hurt et le républicain Joseph Z. Klenga l’élection eut lieu le 1er avril. Capone mit tout le poids du Syndicat dans la balance pour favoriser Klenga. Capone avait installé toute sa famille à Chicago, et ses frère Ralph et Franck, ainsi que son cousin Charly Fischetti aidèrent à la campagne musclée en faveur de Klenha et des autres candidats soutenus par les gangs. Ils étaient assistés par 200 hommes de main installés autour dans bureaux de vote pour terroriser les électeurs. Dans les circonscriptions votant traditionnellement démocrates, ils allèrent jusqu’à vider les urnes pour les bourrer de bulletins de leurs candidats. La violence de ces opérations et la rumeur de la fraude remontèrent jusqu’au juge du comté, Edmund J. Jarecki, qui déploya une force de 70 policiers en civil et en voitures banalisées ayant ordre d’aller chercher les responsables à Cicero. La première personne qu’ils virent en passant devant la centrale électrique fut Frank Capone. Ils freinèrent et sortirent de leurs voitures. Croyant à l’attaque d’un gang rival, Frank tenta de sortir son arme, mais fut coupé en deux par la décharge de plusieurs fusils. Les policiers vidèrent leurs armes sur son cadavre, et le laissèrent là. Il avait 29 ans. Le gang lui organisa de superbes funérailles, dans un cercueil plaqué argent, et la petite maison Capone sur South prairie avenue fut décorée avec 20 000 dollars de fleurs. Al Capone avait perdu un frère, mais il avait remporté l’élection et était à présent le maître de Cicero.

A suivre


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L’empire Capone
Pour continuer l’histoire Capone, ce parrain bâtit un véritable empire à la suite de tout cela. La base d’opérations de Capone à Cicéro était L’Hawthorne Inn, au 4833 de la 22e rue. L’attaque qui avait coûté la vie à son frère lui fit renforcer la sécurité, et il fortifia l’endroit, postant des hommes armés dans le hall et faisant poser des volets blindés aux fenêtres. Capone contrôlait à présent 161 bars clandestins à Cicero et 150 tripots. L’un d’entre eux, l’Hawthorne Smoke shop, situé dans Hawthorne Inn, rapportait 50 000 dollars par jour. Capone possédait aussi 22 maisons de passe, ne se sentant plus lié à l’accord passé avec les O’donnell. C’étaient des établissements de dernière catégorie, où les filles se vendaient pour 5 dollars, et où les clients attendaient assis sur des bancs de bois. Le chiffre d’affaires de l’empire de Capone avoisinait les 105 millions de dollars par an mais les coûts de fonctionnement étaient élevés. Les pots-de-vin à la police représentaient 30 millions à eux seuls. Mais malgré tout, les bénéfices restaient colossaux. Les hommes travaillant pour Capone gagnaient 250 dollars par semaine. Comparés aux employés de la Western Electric, ils étaient riches. Capone portait des costumes à 5000 dollars, et n’avait que 25 ans. Capone continue donc à prospérer des années durant. Éliminant sur son passage plusieurs adversaires tel O’Bannion et Weiss. Il continua sa vie de pacha dans le crime. Tous les meurtres qu’il fit restèrent impunis. Tous les procès contre les coups qu’il porta furent abandonnés soit faute de preuve, soit faute de témoin… En 1927 suite au procès opposant Sullivan (un gangster opérant dans la vente d’alcool illicite) au ministère public des États-Unis, la Cour suprême fit passer une loi autorisant le fisc à taxer les revenus de la vente illicite d’alcool au même titre que n’importe quel autre revenu. Même si la loi pouvait sembler absurde à première vue – pourquoi quelqu’un gagnant illégalement de l’argent irait-il le déclarer ?- elle devint vite une arme puissante contre les trafiquants. Ils pouvaient à présent être envoyés en prison pour fraude fiscale s’ils ne déclaraient pas la totalité de leurs revenus. Et s’ils la déclaraient, ils admettaient eux-mêmes leur participation à des activités illégales. Le bureau du procureur fédéral à Chicago estima à 105 millions de dollars le chiffre d’affaire de l’organisation de Capone, au titre du trafic d’alcool, du jeu, du proxénétisme et des rackets. Sur lesquels personne n’avait payé d’impôts. Une loi qui pourrait bien défaire l’empire Capone. Bien que Capone eut un train de vie très dispendieux, il empruntait souvent de fausses identités donc difficile de l’inculper.

Le massacre de la Saint-Valentin
Image:Bugsmoran2.jpg
Bugs Moran, la victime principale du massacre, mais qui en échappaComment parler de Capone sans revenir sur le 14 février 1929? Un massacre célèbre dans l’histoire américaine. Capone avait plusieurs adversaires. L’un d'eux, dirigeant un gang à majorité irlandaise, était particulièrement insistant. C’est pourquoi l’équipe de Capone mit en place une opération probablement imaginée par Jack McGurn, dans le but d’éliminer George Moran et les membres clés de son gang des quartiers nord. Capone quitta Chicago pour la Floride, laissant l’exécution du plan à la charge de Mcgurn, se taillant pour sa part un alibi parfait. Le quartier général de Moran était le garage de la SMS Cartage Company, au 2122 North Clark Street. Capone devait être certain que Moran et ses hommes soient tous réunis avant d’agir. Pour amorcer le piège il demanda à un braqueur de cargaison de Detroit de proposer à Moran de lui vendre un camion de whisky de contrebande (du Canada). Moran accepta d’acheter et demanda qu’on lui amène le camion au garage à dix heures et demie du matin, le 14 février jour de la Saint-Valentin.

À l’heure dite, en lieu et place du camion ce furent trois hommes portant l’uniforme de la police de Chicago et des mitraillettes Thompson qui se présentèrent accompagnés de deux hommes en civil. Leur voiture traversa la porte du garage. Il y avait là 7 personnes, 6 membres du gang et un respectable oculiste de Chicago, dont le seul crime était d’aimer fréquenter les gangsters. Les membres du gang ne s’inquiétèrent pas outre mesure, pensant à une simple descente de police. On leur ordonna de s’aligner face au mur. Puis les « policiers » (des hommes de Capone) ouvrirent le feu, les tuant tous. Les experts en balistique retrouvèrent par la suite entre 80 et 100 balles de calibre 45. Bugs Moran, le chef du clan, visé par l'attaque mais qui y avait miraculeusement échappé, déclara : « Seul Capone tue des gens comme cela »


Ennemi public numéro 1

La première arrestation d’Al Capone se fit arranger. Il fut décidé qu’à cause de la publicité du massacre de la Saint-Valentin il serait plus sage de calmer l’opinion publique et de lui donner une peine d’au moins un an. Donc Capone et Hoff le chef d’un poste de police de Chicago se mirent d’accord pour qu’il soit arrêté pour cause de port d’arme illégale. Il fut donc condamné à un an de prison où il fit arranger sa cellule luxueusement (moquette et meuble antique). Il ne fut libéré après dix mois de prison. Fait amusant chaque policier procédant à l’arrestation de Capone reçut 10 000 dollars pour sa capture.

Plusieurs manifestations anti-prohibition se faisaient sentir et l’opinion publique suite au massacre de la Saint-Valentin avait changé face à la mafia. Effectivement, avant le massacre les syndicats du crime jouissaient d’une popularité inouïe. Procurant de l’alcool au gens contre la prohibition ils avaient le soutien populaire. Mais le massacre sanglant et immoral pour certains, choqua l’opinion publique. La mafia n’ayant plus l’appui du public devait se faire plus discrète. Et les manifestations anti-prohibition et anti-mafia se succédèrent, l’amendement 18 de la constitution semblait de plus en plus en passe de disparaître.

En 1930, alors que l’abrogation de la Prohibition devenait probable, un associé de Capone, Murray Llewellyn Humphreys, suggéra une autre source de revenus. Il avait remarqué que les marges sur le lait étaient plus importantes que sur le whisky de contrebande, et le marché plus grand, puisque les enfants en consommaient. Capone adora l’idée. Humphreys fit enlever le président du syndicat local des livreurs de lait, touchant une rançon de 50 000 dollars, qu’il utilisa pour monter sa propre entreprise de livraisons, Meadowmoor Dairies, et mina la concurrence en employant des chauffeurs non syndiqués. Les prix baissèrent, et bientôt Meadowmoor détint un monopole de fait sur ce marché, rare exemple de prise en main d’un marché par un gang à avoir bénéficié au public.

La soupe populaire
À 31 ans Capone était l’homme le plus puissant de Chicago. Son revenu net tiré des rackets et du proxénétisme était estimé à 6 millions de dollars la semaine. Pourtant on était au début de la Grande Dépression. On voyait partout dans le pays des entreprises faire faillite et des sommes folles être englouties par la bourse qui s’effondra le 29 octobre 1929, entraînant à sa suite les marchés financiers du monde entier. Début 1931, alors que la crise s’aggravait, des milliers de chômeurs se retrouvèrent dans les rues de Chicago. Capone saisit l’opportunité de combattre son image d’ennemi public numéro 1 en ouvrant une soupe populaire sur South State Street pendant les mois d’hiver. Le jour de Thanksgiving, il nourrit plus de 5000 personnes. Ces preuves de bonne volonté aidèrent à améliorer son image auprès du peuple américain. Mais ne fit rien pour calmer le fisc, qui se demandait d’où sortait l’argent.

La fin de Capone

Alcatraz, où Capone fut incarcéréLe fisc qui s’acharnait toujours sur « Scarface » n’était pas capable de prouver ni ses meurtres, ni ses trafics d’alcool et ses rackets, les enquêteurs se concentrèrent donc sur les dépenses de ce dernier, les comparant méticuleusement à ses revenus déclarés. Le fisc enquêta dans les boutiques de Chicago et de Miami pour calculer le prix de ses meubles, de sa vaisselle et même de ses sous-vêtements. Après des centaines d’interrogatoires, il était clair que ses revenus étaient bien plus importants que ce qui était déclaré. On chiffra ses revenus nets en 1924 et 1929 à 1 035 654 dollars et 84 cents, représentant 215 080,48 dollars d’impôt. On lui laissa une chance de payer, il refusa. Le 5 juin 1931 il fut inculpé pour fraude fiscale, fut jugé le 7 octobre et condamné a 11 ans de prison et 80 000 dollars d’amende. Il passa d’une prison du comté de Cool à la prison d’État d’Atlanta puis en 1934 à Alcatraz. En 1939 attaqué par la syphilis, il fut envoyé à Terminal Island, près de Los Angeles, puis rendu à sa famille. Capone mourut chez lui, d’une crise cardiaque, le 25 janvier 1947.

L’après Capone
Quand Capone était arrivé à Chicago en 1921, la ville était un méli-mélo de gangs ethniques combattant pour un territoire. Dix ans plus tard, quand il fut envoyé en prison la situation avait bien changé. Quand la prohibition fut abrogée le 5 décembre 1933 par le 21e amendement de la constitution des États-Unis. Les vieux gangs avaient disparu, absorbés par l’organisation de Capone. Les autorités et le peuple américain croyaient qu’en éliminant Capone, en le confinant à Alcatraz, que son gang s’effondrerait. La presse avait donné du gangster l’image du génie du crime, seul responsable de la corruption politique et de la violence qui tenait la ville. Mais tous étaient dans l’erreur. Bien sûr Capone a instauré un modèle de choix dans les organisations criminelles mais lors de sa mort l’organisation ne disparut pas. Capone avait fait de l’organisation de Torrio une entreprise moderne destinée à survivre à ses créateurs. La prohibition lui avait permit d’amasser assez d’argent pour pouvoir diversifier et créer un réseau la liant à d’autres groupes criminels, à New York, dans le New Jersey, à Buffalo, à Cleveland, à Kansas City au Canada et dans les Caraïbes qui tous avaient été impliqués dans la production et la logistique de la contrebande d’alcool. Ces groupes au départ indépendants étaient maintenant en contact permanent. Toute la technologie moderne (téléphone, voiture, autoroute) leur permirent de faciliter les contacts et de créer un réseau très étendu du crime organisé.

Culture populaire
Al Capone est sans aucun doute le plus célèbre et le plus populaire des gangsters américains du XXe siècle. C’est à ce titre qu’il a fait l’objet de nombreux articles, livres et films. Les interprètes d’Al Capone au cinéma sont nombreux : citons en particulier Wallace Beery, Paul Muni, Rod Steiger, Neville Brand, Jason Robards et Robert De Niro.

À la télévision, la légende d’Al Capone constitue l’un des thèmes de la série des Incorruptibles, commencée en 1959 et adaptée par la suite au cinéma, qui a donné naissance au mythe d’une rivalité personnelle entre le tristement célèbre Balafré et l’incorruptible Eliot Ness.

Mentionnons, pour finir, une apparition d’Al Capone dans l’album d’Hergé Tintin en Amérique, unique exemple dans les Aventures de Tintin où l’on peut voir l’intrépide reporter affronter un personnage ayant vraiment existé.


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Message Publié : 29 Juil 2006 19:27 
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Grégoire de Tours
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L’empire Capone
Pour continuer l’histoire Capone, ce parrain bâtit un véritable empire à la suite de tout cela. La base d’opérations de Capone à Cicéro était L’Hawthorne Inn, au 4833 de la 22e rue. L’attaque qui avait coûté la vie à son frère lui fit renforcer la sécurité, et il fortifia l’endroit, postant des hommes armés dans le hall et faisant poser des volets blindés aux fenêtres. Capone contrôlait à présent 161 bars clandestins à Cicero et 150 tripots. L’un d’entre eux, l’Hawthorne Smoke shop, situé dans Hawthorne Inn, rapportait 50 000 dollars par jour. Capone possédait aussi 22 maisons de passe, ne se sentant plus lié à l’accord passé avec les O’donnell. C’étaient des établissements de dernière catégorie, où les filles se vendaient pour 5 dollars, et où les clients attendaient assis sur des bancs de bois. Le chiffre d’affaires de l’empire de Capone avoisinait les 105 millions de dollars par an mais les coûts de fonctionnement étaient élevés. Les pots-de-vin à la police représentaient 30 millions à eux seuls. Mais malgré tout, les bénéfices restaient colossaux. Les hommes travaillant pour Capone gagnaient 250 dollars par semaine. Comparés aux employés de la Western Electric, ils étaient riches. Capone portait des costumes à 5000 dollars, et n’avait que 25 ans. Capone continue donc à prospérer des années durant. Éliminant sur son passage plusieurs adversaires tel O’Bannion et Weiss. Il continua sa vie de pacha dans le crime. Tous les meurtres qu’il fit restèrent impunis. Tous les procès contre les coups qu’il porta furent abandonnés soit faute de preuve, soit faute de témoin… En 1927 suite au procès opposant Sullivan (un gangster opérant dans la vente d’alcool illicite) au ministère public des États-Unis, la Cour suprême fit passer une loi autorisant le fisc à taxer les revenus de la vente illicite d’alcool au même titre que n’importe quel autre revenu. Même si la loi pouvait sembler absurde à première vue – pourquoi quelqu’un gagnant illégalement de l’argent irait-il le déclarer ?- elle devint vite une arme puissante contre les trafiquants. Ils pouvaient à présent être envoyés en prison pour fraude fiscale s’ils ne déclaraient pas la totalité de leurs revenus. Et s’ils la déclaraient, ils admettaient eux-mêmes leur participation à des activités illégales. Le bureau du procureur fédéral à Chicago estima à 105 millions de dollars le chiffre d’affaire de l’organisation de Capone, au titre du trafic d’alcool, du jeu, du proxénétisme et des rackets. Sur lesquels personne n’avait payé d’impôts. Une loi qui pourrait bien défaire l’empire Capone. Bien que Capone eut un train de vie très dispendieux, il empruntait souvent de fausses identités donc difficile de l’inculper.

Le massacre de la Saint-Valentin
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Bugs Moran, la victime principale du massacre, mais qui en échappaComment parler de Capone sans revenir sur le 14 février 1929? Un massacre célèbre dans l’histoire américaine. Capone avait plusieurs adversaires. L’un d'eux, dirigeant un gang à majorité irlandaise, était particulièrement insistant. C’est pourquoi l’équipe de Capone mit en place une opération probablement imaginée par Jack McGurn, dans le but d’éliminer George Moran et les membres clés de son gang des quartiers nord. Capone quitta Chicago pour la Floride, laissant l’exécution du plan à la charge de Mcgurn, se taillant pour sa part un alibi parfait. Le quartier général de Moran était le garage de la SMS Cartage Company, au 2122 North Clark Street. Capone devait être certain que Moran et ses hommes soient tous réunis avant d’agir. Pour amorcer le piège il demanda à un braqueur de cargaison de Detroit de proposer à Moran de lui vendre un camion de whisky de contrebande (du Canada). Moran accepta d’acheter et demanda qu’on lui amène le camion au garage à dix heures et demie du matin, le 14 février jour de la Saint-Valentin.

À l’heure dite, en lieu et place du camion ce furent trois hommes portant l’uniforme de la police de Chicago et des mitraillettes Thompson qui se présentèrent accompagnés de deux hommes en civil. Leur voiture traversa la porte du garage. Il y avait là 7 personnes, 6 membres du gang et un respectable oculiste de Chicago, dont le seul crime était d’aimer fréquenter les gangsters. Les membres du gang ne s’inquiétèrent pas outre mesure, pensant à une simple descente de police. On leur ordonna de s’aligner face au mur. Puis les « policiers » (des hommes de Capone) ouvrirent le feu, les tuant tous. Les experts en balistique retrouvèrent par la suite entre 80 et 100 balles de calibre 45. Bugs Moran, le chef du clan, visé par l'attaque mais qui y avait miraculeusement échappé, déclara : « Seul Capone tue des gens comme cela »


Ennemi public numéro 1

La première arrestation d’Al Capone se fit arranger. Il fut décidé qu’à cause de la publicité du massacre de la Saint-Valentin il serait plus sage de calmer l’opinion publique et de lui donner une peine d’au moins un an. Donc Capone et Hoff le chef d’un poste de police de Chicago se mirent d’accord pour qu’il soit arrêté pour cause de port d’arme illégale. Il fut donc condamné à un an de prison où il fit arranger sa cellule luxueusement (moquette et meuble antique). Il ne fut libéré après dix mois de prison. Fait amusant chaque policier procédant à l’arrestation de Capone reçut 10 000 dollars pour sa capture.

Plusieurs manifestations anti-prohibition se faisaient sentir et l’opinion publique suite au massacre de la Saint-Valentin avait changé face à la mafia. Effectivement, avant le massacre les syndicats du crime jouissaient d’une popularité inouïe. Procurant de l’alcool au gens contre la prohibition ils avaient le soutien populaire. Mais le massacre sanglant et immoral pour certains, choqua l’opinion publique. La mafia n’ayant plus l’appui du public devait se faire plus discrète. Et les manifestations anti-prohibition et anti-mafia se succédèrent, l’amendement 18 de la constitution semblait de plus en plus en passe de disparaître.

En 1930, alors que l’abrogation de la Prohibition devenait probable, un associé de Capone, Murray Llewellyn Humphreys, suggéra une autre source de revenus. Il avait remarqué que les marges sur le lait étaient plus importantes que sur le whisky de contrebande, et le marché plus grand, puisque les enfants en consommaient. Capone adora l’idée. Humphreys fit enlever le président du syndicat local des livreurs de lait, touchant une rançon de 50 000 dollars, qu’il utilisa pour monter sa propre entreprise de livraisons, Meadowmoor Dairies, et mina la concurrence en employant des chauffeurs non syndiqués. Les prix baissèrent, et bientôt Meadowmoor détint un monopole de fait sur ce marché, rare exemple de prise en main d’un marché par un gang à avoir bénéficié au public.

La soupe populaire
À 31 ans Capone était l’homme le plus puissant de Chicago. Son revenu net tiré des rackets et du proxénétisme était estimé à 6 millions de dollars la semaine. Pourtant on était au début de la Grande Dépression. On voyait partout dans le pays des entreprises faire faillite et des sommes folles être englouties par la bourse qui s’effondra le 29 octobre 1929, entraînant à sa suite les marchés financiers du monde entier. Début 1931, alors que la crise s’aggravait, des milliers de chômeurs se retrouvèrent dans les rues de Chicago. Capone saisit l’opportunité de combattre son image d’ennemi public numéro 1 en ouvrant une soupe populaire sur South State Street pendant les mois d’hiver. Le jour de Thanksgiving, il nourrit plus de 5000 personnes. Ces preuves de bonne volonté aidèrent à améliorer son image auprès du peuple américain. Mais ne fit rien pour calmer le fisc, qui se demandait d’où sortait l’argent.

La fin de Capone

Alcatraz, où Capone fut incarcéréLe fisc qui s’acharnait toujours sur « Scarface » n’était pas capable de prouver ni ses meurtres, ni ses trafics d’alcool et ses rackets, les enquêteurs se concentrèrent donc sur les dépenses de ce dernier, les comparant méticuleusement à ses revenus déclarés. Le fisc enquêta dans les boutiques de Chicago et de Miami pour calculer le prix de ses meubles, de sa vaisselle et même de ses sous-vêtements. Après des centaines d’interrogatoires, il était clair que ses revenus étaient bien plus importants que ce qui était déclaré. On chiffra ses revenus nets en 1924 et 1929 à 1 035 654 dollars et 84 cents, représentant 215 080,48 dollars d’impôt. On lui laissa une chance de payer, il refusa. Le 5 juin 1931 il fut inculpé pour fraude fiscale, fut jugé le 7 octobre et condamné a 11 ans de prison et 80 000 dollars d’amende. Il passa d’une prison du comté de Cool à la prison d’État d’Atlanta puis en 1934 à Alcatraz. En 1939 attaqué par la syphilis, il fut envoyé à Terminal Island, près de Los Angeles, puis rendu à sa famille. Capone mourut chez lui, d’une crise cardiaque, le 25 janvier 1947.

L’après Capone
Quand Capone était arrivé à Chicago en 1921, la ville était un méli-mélo de gangs ethniques combattant pour un territoire. Dix ans plus tard, quand il fut envoyé en prison la situation avait bien changé. Quand la prohibition fut abrogée le 5 décembre 1933 par le 21e amendement de la constitution des États-Unis. Les vieux gangs avaient disparu, absorbés par l’organisation de Capone. Les autorités et le peuple américain croyaient qu’en éliminant Capone, en le confinant à Alcatraz, que son gang s’effondrerait. La presse avait donné du gangster l’image du génie du crime, seul responsable de la corruption politique et de la violence qui tenait la ville. Mais tous étaient dans l’erreur. Bien sûr Capone a instauré un modèle de choix dans les organisations criminelles mais lors de sa mort l’organisation ne disparut pas. Capone avait fait de l’organisation de Torrio une entreprise moderne destinée à survivre à ses créateurs. La prohibition lui avait permit d’amasser assez d’argent pour pouvoir diversifier et créer un réseau la liant à d’autres groupes criminels, à New York, dans le New Jersey, à Buffalo, à Cleveland, à Kansas City au Canada et dans les Caraïbes qui tous avaient été impliqués dans la production et la logistique de la contrebande d’alcool. Ces groupes au départ indépendants étaient maintenant en contact permanent. Toute la technologie moderne (téléphone, voiture, autoroute) leur permirent de faciliter les contacts et de créer un réseau très étendu du crime organisé.

Culture populaire
Al Capone est sans aucun doute le plus célèbre et le plus populaire des gangsters américains du XXe siècle. C’est à ce titre qu’il a fait l’objet de nombreux articles, livres et films. Les interprètes d’Al Capone au cinéma sont nombreux : citons en particulier Wallace Beery, Paul Muni, Rod Steiger, Neville Brand, Jason Robards et Robert De Niro.

À la télévision, la légende d’Al Capone constitue l’un des thèmes de la série des Incorruptibles, commencée en 1959 et adaptée par la suite au cinéma, qui a donné naissance au mythe d’une rivalité personnelle entre le tristement célèbre Balafré et l’incorruptible Eliot Ness.

Mentionnons, pour finir, une apparition d’Al Capone dans l’album d’Hergé Tintin en Amérique, unique exemple dans les Aventures de Tintin où l’on peut voir l’intrépide reporter affronter un personnage ayant vraiment existé.


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