Aigle a écrit :
Ne pas avoir introduit des concours à l'entrée des facs a eu finalement une conséquence cataclysmique....
Ne pas avoir fait la moindre réforme dans l'enseignement supérieur, où le nombre des étudiants avait décuplé en 15 ans est une erreur. (réduire le problème à celui de la sélection à l'entrée est un anachronisme : il y avait bien d'autres problèmes, qui ont disparu aujourd'hui. D'ailleurs le pays avait un tel besoin de cadres diplômés que la question de la sélection se posait autrement qu'aujourd'hui.)
De Gaulle estimait qu'en ce domaine les spécialistes "s'en tiendraient à des réformettes." Cette réflexion donne un éclairage intéressant sur l'idée qu'il se faisait des rôles respectifs du président et du premier ministre. Il s'en tenait à ce qu'on a baptisé "le domaine réservé" et laissait le premier ministre gouverner. Et l'Education Nationale ne lui paraissait pas être un domaine nécessitant son intervention personnelle. (le malheureux !) Il était alors occupé à promouvoir une politique étrangère d'équilibre entre les blocs, avec une ouverture à l'est... dont il ne reste rien, parce qu'elle avait 30 ans d'avance.
Dans le bilan de De Gaulle, il faut commencer par l'essentiel : à deux reprises, il a évité une catastrophe à la France : pendant la 2ème GM et pendant la guerre d'Algérie.
Le tour de force qu'il a réussi pendant la guerre, non seulement il a été le seul à le tenter, mais il est probable qu'il était également le seul à pouvoir le réussir. (Evidemment, il était fatal que le seul qui ose un coup pareil soit un original capable de penser haut, doté d'une volonté de fer et d'un caractère de cochon.)