darkvador a écrit :
je vous remercie de votre réponse. Concernant les diplomes royaux, pourriez vous m'indiquer qui les rédigeaient vraiment à l'époque carolingienne (pour Charles III le Simple par exemple), était ce le roi lui même?
L'aphorisme "le roi décide..." est encore plus faux en ce qui concerne le chancelier dans la période dite du haut-moyen-age. Pour répondre a votre double question une double observation : ne parlez pas de " diplomes" royaux mais d'actes royaux . Le roi carolingien n'écrit bien sûr pas les actes et je m'étonne que vous posiez cette question qui e requiert pas ( pour sa solution) de connaissances historiques spéciales mais du simple bon sens.
Il est inexact de parler de "chancellerie" et de " diplomatique" carolingienne. L'Empereur puis la succession des rois carolingiens disposent bien evidemment d'une chancellerie impériale puis royale qui , dans une première période au moins, se confond avec la " chapelle" royale ( ou impériale. Les missions qui incombent au chancelier ( ou à l'archichancelier selon les royaumes et les époques) sont extrêmement variables. Bien sur l'activité fondamentale est d'assurer la rédaction des "diplomes" ( aussi appellés
préceptes qui sont des actes "gracieux" qui sont intitulés au nom du souverain reconnus en chancellerie et validé par le sceau royal) le " formulae" les missives privées généralement regroupés sous la désignation artificielle de " capitulaires" ( cela concerne aussi les actes "politiques" pactes traités circulaires ordonnances etc). La question centrale pour cette période est qu'il faut se défaire d'une vision " moderniste" des institutions et pratiques du M-A et
surtout du haut M-A. Le palas n'est pas un ensemble de services ayant des attributions fixes alors que els institutions de cette periode ont des compétences floues fondées sur le pragmatisme, la fidélité personnelle et de "familiarité". Reste que si la période mérovingienne connait des "référendaires" des " gardiens du sceau" directement hérités du bas empire romain, les pipinnides disposent d'un bureau d'écriture où s'affairent quelques clercs qui rédigent les " préceptes" et les jugements royaux ils sont 3 ou 4 écrivent les actes eux memes ou les font écrire par des scribes qu'ils emploient. C'est en 760 que les actes sont "reconnus" par un seul perosnnage o par un de ses collaborateurs en son nom (
in vice); Il ne porte aps le titre de chancelier mais de
Liber pontificalis ou
capellanus et notarius il est assisté de "notaires". C'est donc bien l archi-chapelain qui tient la chancellerie ( il y a débat entre les diplomatistes allemands les français étant plus réticents v l'article de Bautier " la chancellerie et les actes royaux dans les royaumes carolingiens" in bilbiotheque de l'Ecole des Chartes vol 142 n°1). Charlemagne place a la tete de sa chancellerie un lettré ( Fridugisus) qui est le
magister des notaires qui intervient pour faire ecrire des actes ou pour les faire valider voire dicter lui-même. La hiérarchie est molle les notaires agissent fréquemment
in vice sont dépositaires du sceau, bref ils se partagent les tâches d'un chancelier et garde du sceau.Mais il arrive que l'archichapelain soit un personnage politique de premiere importance comme l'Abbé Hugues sous le règne de Louis II le bègue ( 877) qui a la haute main sur l ensemble de la politique royale. Pour synthétiser à partir du règne de Louis le pieux l'archichapelain ou archichancelier a sous ses ordres un chancelier qui dirige la "gestion" de la chancellerie et peut être lui-même un personnage politique considérable. On se rend compte de la montée en puissance de la chancellerie quand les formules des actes après consultation ou conseil des palatins se vident de leur contenu pour devenir des formules diplomatiques les affaires etant instruites par l archichncelier , l'archichapelain, le chancelier qui commandait l'acte à un notaire par délégation royale. Si a la fin de la période se dégage bien une chancellerie et un chancelier doté de prérogatives ( et non de pouvoir) sur la rédaction des actes et l apposition du sceau il ne faut pas entretenir la confusion avec les périodes postérieures où le chancelier acquiert des pouvoirs ( certes toujours délégués en régime monarchique) mais il en va du Chancelier comme du connétable, le roi ne peut rien faire sans leur "aveu" mais le roi peut toujours changer de connétable ( sauf durant la réunion d'un "ost") et exiler son chancelier sans le remplacer