Bonsoir à tous . Je suis très heureux d'avoir découvert ce merveilleux site et je tiens à féliciter les passionnés qui le font vivre .
J' ai débuté depuis peu une étude ( pour le plaisir ) de l' histoire des monastères et j' ai cru comprendre que pépin le bref était à l'origine de l'unification des liturgies et des règles monastiques . Ai-je bien compris ? Quel aurait été pour lui l' intérêt de cette entreprise ?
Je remercie d'avance celui ou ceux qui me répondront .

Je sais que les rois carolingiens et surtout l'administration carolingienne avaient la main mise sur l'économie, en tout cas un certain pouvoir de contrôle sur la puissance économique des monastères, pour preuve l'étude des polyptyques et des capitulaires.
Cependant, Charlemagne, sous l'influence du moine Alcuin, avait lancer une vaste campagne d'évangélisation des campagnes et plaçait la religion au cœur de ses préoccupations.

Cordialement

Merci pour votre réponse .
Si je comprend bien , l'état taxait l'église mais participait en retour à la propagation de la religion . C'était un échange de bons procédés si l'on peut dire . Cependant je ne comprend toujours pas pourquoi la puissance royale tenait à unifier les liturgies et les règles monastiques .

Vous avez raison, mais je rentrerais un peu plus dans les détails :
L'administration carolingienne et l'Eglise marchaient très bien "main dans la main",

avec d'un côté cette administration (comtes, "missi dominici", etc) qui assurait l'encadrement, la surveillance, la protection et la propagation de cette Eglise (l'agrandissement des territoires carolingiens à l'est c'est accompagné de la naissance de nouveaux évêchés)

et de l'autre une église, qui par son réseau de plus en plus croissant de monastères et d'abbayes
délivre la bonne parole (la religion chrétienne touche à tous les aspects de l'existence, et chacun est concerné par ses principes et ses lois. Le désir des souverains carolingiens d'unifier leur royaume passe donc également par une politique religieuse : pour que les populations aient conscience d'appartenir au même Empire, il faut qu'elles vivent avec les mêmes principes, les mêmes règles) , ramène les brebis égarées dans le droit chemin (voir "édit saxon") et assure une économie stable.

Il me semble aussi qu'à l'époque de Pépin le Bref, l'Eglise était tombée bien bas, avec de nombreux écclésiastiques illettrés, ne connaissant pas la liturgie, menant une vie dissolue, et n'étant évèque ou abbé que dans le but de profiter du bénéfice. La chrétienté était en grand désordre, or d'une part Pépin avait besoin politiquement de l'alliance du Pape, mais surtout, il avait besoin d'un relai efficace de l'Eglise pour administrer le royaume. D'où les projets de réformes, qui seront repris par Charlemagne ; leur motivation était à la fois spirituelle, politique et administrative.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Capables de vivre en autarcie, ces abbayes sont aussi tournées vers l'ensemble de la chrétienté ; et le rôle des missionnaires est essentiel dans le processus d'évangélisation progressive de ce qui s'apprête à devenir l'empire carolingien.

Les grandes abbayes, elles, sont autant de mondes socialement structurés qui jouissent de privilèges importants, comme l'immunité (cette pratique née à l'époque mérovingienne leur accorde une certaine autonomie, et notamment des exceptions fiscales importantes), mais assurent localement un grande activité économique.

Les monastères et les abbayes servent de modèle pour les "villae" carolingiennes, par leur système de gestion, d'exploitation et de production.

Pour finir après cette petite digression :

Le désir des souverains carolingiens d'unifier leur royaume passe donc également par une politique religieuse, une unité religieuse et donc par une unité liturgique dans tout le territoire carolingien, en premier, puis dans tout l'empire, quand Charlemagne deviendra " Carolus Magnus Impértaus Augustus Rex".

Cher Huyustus

Certes, la fin de l'empire mérovingien était marqué par l'absence de moral et de rigueur dans les rangs de l'église du "regnum francorum", mais n'est-ce-pas à cette même période que la papauté traverse une crise appelé "pornocracie" ( le pouvoir aux mains des femmes) ? A vérifier. (je digresse encore...)

Cordialement

Non, non, la pornocratie, que les Allemands appellent du terme beaucoup plus imagé de Hurenregiment date de la première moitié du Xème siècle. Ah pour les non germanistes, Huren signifie putes.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Merci pour vos réponses .
Je crois que cà résume tout .