Pédro a écrit :
Je suis d'une nullité stupéfiante en mathématique et autre géométrie mais en tout cas ils faisaient sans doute de cette façon :
http://www.aqueducs-romains.fr/ecole_de ... /groma.phpVoila un problème intéressant, mais le système que vous présentez ne résout pas tout.
Ce système permet de garantir un alignement en ligne droite, en reportant de proche en proche une ligne perpendiculaire à la route. (C'est le petit schéma géométrique tout en bas à gauche sur l'image n°2) Pour donner une image, ça vous permet de tracer un passage clouté à respecter tous les 100 m, et d'aligner la route sur ces repères.
Une chose est de savoir tracer des routes en ligne droite, une autre de connaître la direction à respecter. Comme ils ne disposaient pas de boussoles, je suppose qu'ils prenaient une direction générale en prenant un repérage sur les étoiles, ou une méthode de ce genre, ce qui nécessitait un autre équipement, évidemment, mais sans doute assez simple. (le problème consiste à positionner le premier "passage clouté" avec la bonne orientation, et à vérifier de loin en loin, mettons tous les 3 ou 4 km, qu'on ne dérive pas trop de l'orientation initiale. ) Ce qui permet par ailleurs de retrouver la direction souhaitée après avoir fait des virages pour contourner un obstacle. (colline ou autre.)
Outillage assez simple : En gros, il faut disposer d'un rapporteur, ou simplement d'une équerre découpée avec le bon angle, ce qui permet de conserver une direction, du style "15 degrés" à gauche de la direction de l'étoile polaire, par exemple.
Savoir respecter tout du long la direction choisie ne résout pas le problème de base : quelle est l'orientation nécessaire pour aller d'Amiens à Abbeville ? Comment déterminaient-ils cette direction sur de pareilles distances - mettons 50 km ? Là je dois dire que je ne vois guère que des méthodes empiriques, comme par exemple de faire des essais piétons avec des angles légèrement différents, pour trouver celui qui tombe pile sur Abbeville. En plaine, on peut aussi allumer un feu qui serait visible à grande distance, mais 50 km ça fait loin, malgré tout. J'imagine aussi qu'il s'agissait le plus souvent d'améliorer un chemin existant, ce qui simplifie le problème : il suffit d'éliminer un maximum de détours.
Au total, je doute que les voies romaines aient été parfaitement rectilignes, mais après tout nos autoroutes actuelles ne le sont pas non plus, pour des raisons topographiques évidentes : la plus grande partie du territoire n'est pas parfaitement plate, loin de là. Mais on comprend bien que les Romains aient cherché la ligne droite, vu l'ampleur des travaux que représente l'empierrage et le pavage d'une voie romaine. Problème identique à celui des autoroutes, dont le coût au km est effrayant. (avec les ouvrages d'art, c'est plusieurs millions d'euros par km)
Est-ce que les Romains ont été les premiers à se soucier de tracer les routes les plus courtes ?