Il reste à voire si c'est pour la même période, et si la différentiation existe bien ( certains cimetières vont du proto-mérovingien jusqu'aux toutes dernières années de la dynastie, je pense qu'essayer de globaliser une mortalité infantile ou en couches avec des cimetières "très étendus" chronologiquement pour certains, et "étendus" pour une majorité risque de faire de sérieux biais.
Après, il est indéniable qu'en ville, on aura peut être plus la chance d'avoir n médecin, reste à le payer.. (là dessus la thèse du Dr P.Lanotte: Médecins, médecine et hospitalité au HMA par l'exemple de Reims" est assez contributive, même si elle démarre dans un HMA bien avancé et christianisé si je me souviens bien).
Par contre, se dire que ville= galloromains et villages= mérovingiens est peut être aussi une erreur. Rien que les villae et les seges regiae pausent soucis: ce ne sont ni des villes, ni des villages! Comment alors traduire les défunts inhumés non loin?
Comment ensuite juger du degré d'habitation d'une ville, quant on ne dispose que de quelques tombes retrouvées, les autres ayant étés soit incinéras, soit "perdus" ou non encore découverts?
Une chose est par contre surprenante: on note énormément de maladies, quelque soit les squelettes étudiés ( sarcoidose, diabète avancé, tuberculose osseuse, arthroses et autres), mais aussi des squelettes de personnes qui auront certainement joui d'une bonne alimentation.
Là dessus, autant de "romains" que de "germains" doivent avoir accès à une vie correcte, ou à une belle misère. Il faudrait alors comparer ( ce qui est difficile vu le statut féminin romain et leur mode d'inhumation) selon la classe sociale et les objets retrouvés, en mettant de côté l'énorme acculturation des objets qu'il y a pu avoir.. autant dire impossible?
Je ne cherche pas à critiquer l'idée, ou le fait de se demander si les mérovingiens/germains/autres immigrés ont étés responsables d'une baisse du niveau de vie d'un point de vue hygiène/santé, mais entre la tâche titanesque et pleine de pièges des trouvailles archéologiques d'une part, et les textes parfois "romancés" d'auteurs romains d'autre part, j'ai bien l'impression qu'a part énumérer des faits, aucune conclusion ne peut être donnée, et que mettre en avant une simple hypothèse du style "une fois les germains au pouvoir, on note un accroissement des mortalités parmi les nourrissons et les parturientes" est déjà une prise de position personnelle..
(quant on voit de nos jours les informations que l'on a sur la population et le travail que cela représente d’évaluer son état de santé, j'imagine pas la galère pour un archéologue ou un historien sur une population dont il ne reste que quelques os et objets en métaux
)