ALMAYRAC a écrit :
Sur le plan géographique on assiste à une implosion romaine impressionante. A partir du IVéme siècle, la ville se recroqueville sur son centre (Paris sur l'Ile de la cité, Périgueux sur ses arènes...) on détruit les forum et les temples pour en faire du ciment pour fortifier la ville en une muraille épaisse (d'ou on peut voir dépasser des colonnes). On note aussi un abandon des grosses maisons aristocratiques.
Comme cela serait simple si c'était universel. Or les villes bâtissent effectivement des murailles défensives mais rien ne dit encore de façon probante que c'était le seul endroit encore peuplé. On sait très peu de chose sur le suburbium des cités antiques et pour l'époque tardive c'est encore plus le cas. On note des abandon de l'ancien centre urbain et la composition de nouveaux habitats plus centré sur l'aspect défensif... mais sans que cet aspect soit seulement fait avec du vieux recyclé. Les anciens bâtiments détruits sont très anciens, plus vraiment en adéquation avec les réalités politiques du temps (l'ont-ils vraiment été partout d'ailleurs?) et servent surtout de fondation comme c'est le cas à Périgueux par exemple. Mais les murailles en elles-mêmes sont autre chose qu'un tas de gravas assemblés :
En somme prudence et laissons l'archéologie nous donner plus de matière à l'interprétation. Déjà chez Dupâquier, Histoire de la population française, en 1988, on invitait à la mesure sur cette question du repli de l'habitat.
ALMAYRAC a écrit :
Et surtout on assiste à l'explosion des petit villages paroissial qui se crée à partir des Villae mais aussi à partir de nouvelles colonies et souvent assez loin du reseau de voies romaines, comme s'ils voulaient échapper à l'impots ou aux maraudeurs.
C'est vrai seulement en parti puisque le système des villae reste très présent jusqu'au VIIe siècle de notre ère. Échapper à l'impôt en s'installant loin des routes me semble un peu spécieux... ce sont les autorités locales qui sont chargées la plupart du temps de les prélever et la fuite me semble largement plus efficace quand elle s'accompagne d'une entrée dans les ordres religieux. Et puis bon fuir l'impôt est souvent un "problème de riches"... Les maraudeurs plus sûrement par contre.
ALMAYRAC a écrit :
J'exagère peut être et cette transformation s'est peut-être étalée sur 2ou 3 siècles mais il y a bien eu une implosion de la civitas romaine et une explosion paroissiale (peut-on la qualifier de barbare?). Il reste à expliquer économiquement et sociologiquement ces deux mouvements contraire de population.
Clairement non ; des mutations sont déjà en route dès avant l'intrusion barbare qui amena le système vers encore une autre forme de gouvernance. Si vous prenez en parallèle le monde byzantin vous vous rendez compte que la civitas traditionnelle a également disparut et qu'elle a été remplacé il me semble également par une floraison de villages, si quelqu'un pouvait confirmer ou infirmer... En tout cas la structure traditionnelle ne s'y est pas non plus maintenu.