Narduccio a écrit :
bardal a écrit :
Par contre, le niveau de complexité et de finesse de cette approche scientifique n'a rien à voir avec les quelques exemples simplistes avancés ici; un sérieux effort de remise à niveau dans ce domaine s'impose pour certains intervenants de ce forum, qui brille souvent par le haut niveau des débats qui s'y tiennent. Désolé...
C'est pour cela que je demande une étude scientifique qui dise tel haplogroupe = telle ethnie. J'ai jeté un oeil sur certains des forums, j'avoue ne pas y être retourné depuis un moment. 0 l'époque, ce qui m'avait rebuté c'est une inversion courante et que je retrouve dans les cartes. Quand je lis une analyse génétique faite par des scientifiques, je lis que telle population porte X% de tel marqueur; Y% de tel autre, .... On y cherche souvent les populations proches qui ont des marqueurs en commun et cela permet de dire qu'il semble qu'un pourcentage de la population vienne plutôt de telle région limitrophe A et telle autre d'ailleurs, la région B. En tenant compte des cas marginaux, puisque les populations venant de A ou de B ne portyent pas non plus un seul marqueur. De cela, j'ai vu une simplification qui fait dire : tel haplogroupe, c'est la population A (même pas la population qui vit dans la région A, ce qui est déjà un biais) !
Une population, c'est un ensemble d'individus. La somme des histoires individuelles écrit l'histoire générale.
J'ai cherché, je n'ai pas trouvé une seule étude scientifique disant : telle population = tel haplogoupe.Mais, j'ai trouvé l'inverse : cet échantillon de telle population comporte X% de tels haplogroupes, puis Y% ... Mathématiquement, çà change tout.
Mais Narduccio, personne n'a jamais dit "tel haplogroupe= telle ethnie", sauf peut-être quelques amateurs mal intentionnés.... bien au contraire, les analyses génétiques montrent que tous les peuples ou presque sont métissés...
Par contre, ce qui me parait difficilement discutable, c'est le constat que si tel haplogroupe est là, il faut bien qu'il y ait été amené par des humains, et qu'il y a donc nécessité d'une migration et d'échanges; mais la génétique va bien plus loin que ce simple constat, elle est capable de mettre une datation, avec une marge d'incertitude certes, sur les diverses mutations qui ont touché tel ou tel haplogroupe, de situer géographiquement cette mutation, et donc de reconstituer le parcours de ces migrations, les traces qu'elles ont laissé dans les diverses régions, etc... donc des données extrêmement précieuses pour les historiens qui peuvent alors les mettre en confrontations avec les données d'autres disciplines, histoire, archéologie, anthropologie, linguistique.... que certains simplifient cette complexité est sans doute vrai, mais là n'est pas l'essentiel.
Par contre, permettez-moi Naduccio d'être en total désaccord avec votre affirmation " la somme des histoires individuelles écrit l'histoire générale"; aucun être humain n'échappe à une surdétermination imposée par la culture ou la civilisation qui l'a vu naître, qui l'a nourrit, éduqué, socialisé, et son libre-arbitre ne s'exerce qu'à partir de ce cadre, non choisi... L'histoire se nourrit de divers destins individuels, mais elle leur donne signification bien plus qu'elle n'en tire de sens...
Par contre, ce qui est illégitime, c'est d'inférer à partir d'une analyse génétique globale (donc statistique et probabiliste) une origine et une destinée individuelles... là dessus, nous sommes bien d'accord.