Jean-Mic a écrit :
Le plus étonnant de votre questionnement, c'est sur la nature du paganisme combattu par Parize/Patricius, et la religion druidique que vous supposez survivante au XI°s. Est-ce que vous ne confondez pas plutôt avec le syncrétisme romano-germanique contre lequel luttait déjà saint Martin, saint Germain et bon nombre d'autres apôtres des campagnes ?
Bonjour,
Comme c'est la première fois que je lis cette expression
Qu'est-ce que le
syncrétisme romano-germanique ?
Quelle idée peut-on se faire sur les modalités d'exercice de ce(s) culte(s) grâce à l'archéologie ?
Les témoignage écrits de l'époque tardo-antique (Sulpice Sévère, Venance Fortunat) sont assez partiales et mélangent pas mal le Diable avec le paganisme. C'est d'ailleurs aussi difficile que de connaitre les éléments cultuels de l'arianisme.
On retrouve énormément de références aux mythes gréco-romains chez les auteurs chrétiens sans pour autant avoir un liens avec le religieux c'est une constance depuis Sidoine Apolinaire jusqu'à Abbon (du siège de Paris), la référence culturelle reste les grands auteurs classiques (Virgile, Pline, Cicéron etc...). Il y a fusion entre le christianisme en tant que croyance et la culture classique pour l'éloquence.
Dans la vie des saints que j'ai consulté, il y a beaucoup de témoignage d'arbre sacrés abattu (St Martin, St Valery) ou de pierre retourné qui militerait pour un retour à une ancienne religion animiste peut être druidique et peut être même antérieure, dans les campagnes.
On retrouve aussi des éléments folkloriques de la persistance de pratique cultuelle de ce syncrétisme par exemple :
les Saturnales d'origine romaine deviennent le carnaval, La fête de Sol Invictus devient Noël (à moins qu'il s'agisse du
Neue Helle Tudesque, la nouvelle lumière), La Samain d'origine gauloise devient la Toussaint.
Il doit y avoir de nombreux autres exemples locaux de fêtes païennes christianisées avec des fois une même date, témoignant de l'ancienne unité de l'empire, mais des significations différentes liées à des cultes différents.
On retrouve peut-être aussi des cultes à Mystère comme celui de Mithra dans les courses de taureau.
Bref on sent bien que dans les campagne il y a un patchwork cultuel de syncrétisme romano-celte, mais aussi aquitain, italien (il reste des trace cultuelle Etrusque en Toscane), espagnol.
L'emmergence des royaumes barbares se fait à partir de germains déja convertit à l'Arianisme, avec peut être un syncrétisme Germano-arianisme dont on ne sait plus rien. La conversion des élites franques à la religion catholique à été à mon avis trop rapide pour créer un syncrétisme romano-germanique. Certes il y a eu des influences : par exemple de nombreux mythes que l'on se transmettait oralement ont été transcrits mais rapidement détruit par les rois les plus intégriste (l'exemple de Louis le Pieux) et probablement combattus par les
Je pense qu'il faut attendre les dernier soubressaut païens que sont les révoltes saxonnes sous les carolingiens et les invasions vikings qui en sont le prolongement pour voir rentrer finalement des éléments germaniques dans la cuture chrétienne. c'est en effet là qu'apparaissent les éléments de ce qui deviendra le roman médiéval, matière de Bretagne, matière de France, sagas nordiques etc...
Mais bon, j'aurais du peut être créer un fil spécifique sur ce sujet "le syncrétisme romano-germanique ".
Existe-t-il des recherches récentes à ce sujet ? je pense à Dumézil ?