Jerôme a écrit :
Je remercie Laurent Frédéric de sa réponse.
Puis je oser une hypothèse : est il possible que pour asseoir son autorité la nouvelle dynastie ait commis pas mal d'erreurs dans la sélection des comtes ? Dans ce cas les missi dominici auraient été un révélateur d'un problème récent ?
Les missi dominici ont eu leur heure de gloire pendant le règne de Charlemagne et la première partie du règne de Louis le pieux. Aprés la révolte des fils de Louis le Pieux j'ai l'impression que tout fout le camps et que la fonction se délite. Nominoë, noble breton est nommé missus imperatoris par Louis le Pieux, il devient Duc de Bretagne (ducatus ipsius gentis) et nomme à son tour des missi dominici.
A partir du milieu du IXème siècle l'homme fort est le marquis. Ou plutot le comte des marches . Pour les marches de Neustrie, on a successivement : Robert le Fort / Hugues l'Abbé / Henri de Babenberg / et Eudes de paris. La charge est non héréditaire puisqu'on passe pratiquement entre les mains de toutes les maisons nobles. Et on note à chaque fois une fidélité trés marqués au pouvoir en place à partir du moment ou cette marche est attribuée. On voit souvent les comptes des marches procéder à de l'arbitrage voire des sanctions lors de conflit entre potentat locaux et pouvoir royal. En bretagne, en provence, dans le nord sur les terres concédés au viking (qui sont considérés souvent à égalité avec les nobles francs).
Lorsque le pouvoir carolingien vacille, c'est bien les comtes des marches qui le soutiennent.
le fait que Eudes ne soit pas le premier capétien et abdique au profit de Charles le simple traduit quand même un certain respect de la fonction royale de la part de ces grands fonctionnaires.
Vellavius a écrit :
Nebuchadnezar a écrit :
Le clergé, dont les évêques sont nommés par le roi, agissent en support de l'administration civile.
Concernant les évêques, c'est oui quant aux fonctions civiles et leurs nominations (bien qu'officiellement, ils soient toujours élus; si les Mérovingiens respectent assez les formes, les Carolingiens ne s'en cachent plus).
C'est exact dans le royaume idéal de Charlemagne mais j'apporterai deux nuances :
1) Beaucoup de vrai Evèques (non Laïc) prennent les armes lors de l'effondrement carolingien : Walla de Metz, Gozlin de Paris pour ne citer qu'eux.
2) il y a une nette émancipation cléricale par rapport au pouvoir impérial à partir de la deuxième partie du règne de Louis II :
-la communauté des évèques va ammener la déchéance impériale
-les métropolites (Archevèques) sautant sur l'occasion et souhaitant se faire respecter dans le choix des évèques va oeuvrer pour que cesse cette gabegie (c'est le travail mené par Hincmar)
-De nouveaux canons hyper protecteurs pour les évèques apparaissent dans d'obscure abbaye (décrétales du pseudo Isodore)
-De nouveaux canons hyper protecteurs pour le Pape (Donation de Constantin) qui monte en puissance et qui va dicter les affaires matrimoniales des carolingiens.
Laurent Frédéric a écrit :
Les travaux de Régine Le Jan ont démontrés que la corruption (pour ne prendre que cette dimension) des comtes était partie prenante et donc consciente des formes d'exercice du pouvoir par les élites politiques dans le monde franc, avec l'appuie objectif de la royauté. C'est la nouvelle dimension du règne de Charlemagne à partir de la fin des années 780 qui va infléchir cette tendance, avec l'accroissement de l'entourage clérical autour du souverain et la recherche d'une action politique plus morale, ou disont plus proche d'une éthique chrétienne.
Entre 780 et 830 ok mais aprés 830, j'aurais tendance à dire ci dessus que les Evèques ont été autant corrompus que les autres. Queques auteurs comme Nithard ou Hincmar faisant figure d'exception et ce sont élevés contre cette corruption.