Bonjour à tous. Nouveau venu sur ce forum, je me présente. "Très anciennement" médecin, je me suis depuis toujours intéressé à l'histoire de la médecine et au moyen-âge. La vision que j'en ai, suite à mes lectures est d'une certaine façon assez caléidoscopique, par exemple "beau ou sombre Moyen-âge" ?, j'en sais pas plus qu'avant mes lectures. Imaginez, entre Dieu et sorcelleries, ciel et enfer, transgression et pardon les peurs , les jongleries possibles ! Ce qui me parait certain c'est qu'on avait alors cette faculté, aujourd'hui perdue, de jouir intensemment du moindre bonheur, tant on savait probable un malheur ou la mort prochaine. Et quelle mort ! sans soulagement anesthésique véritable, la moindre écharde sans antibiotiques dans la saleté ambiante et c'était réglé. Alors le moyen-âge sombre ou lumineux ? c'est une fausse question. Moi, je le ressens essentiellement surtout très dangereux à vivre et très proche pour la plus part des gens de cette "vallée de larmes" qui a tant profité à nos religieux d'alors. Les cathédrales et ce qu'elles renferment ne sont jamais que le fruit de nos peurs d'alors ! Difficile de transférer nos actuelles notions de bonheur "tranquille" en ces périodes sans "assurances de rien", nous qu'on veut se protèger de tout. Mais à rêver par contre, quel époque idéale. On peut y fourrer tout ce qu'on veut. Alors, très dur de trier le vrai du faux. Pour en venir au sujet à proprement parler, un des livres qui m'a le plus marqué, rapport à cette époque, avec (et pas après) "la guerre de cent ans" de Favier, c'est un ouvrage d'une américaine, je crois: Barbara W. Tuchman intitulé : Un lointain miroir, le XIVème, siècle de calamités. D'une certaine manière "complémentaire" du Favier le livre traverse le XIVème siècle dans sa globalité, tout en prenant comme fil conducteur la vie Enguerrand VII, sire de Coucy, personnage réel qui participe à Poitiers, otage en Angleterre épouse une fille du roi Edouard etc... "Mais le sujet principal reste le XIVème... L'auteur est parti de l'idée que le XIVème, avec ses désordres, remises en causes de l'ordre établi dans tous les domaines, sa licence exacerbée par la proximité constante de la mort, était un "lointain miroir de notre temps".
Et dire qu'il a été écrit avant que le sida, le retour possible des "grippes améliorées" nous promettent des "pestes noires et bien avant que notre "crise économique" nous promette des ravages bien pires que 1000 "guerre de cent ans".
Vivement salué par la critique anglo-saxonne à sa sortie, je ne sais pas si ce livre a eu ou non un grand succès en France. Il m'est tombé entre les mains, tout simplement parce qu'à l'époque j'achetais tout ce qui sortait sur le moyen-âge et là, je peux dire qu'à coté, il n'y a pas grand chose qui tienne la route. A mettre parmi les "tout meilleurs" Seul problème, datant de 1979, je ne sais s'il a été réédité en français.
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