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Les routiers pendant la Guerre de Cent Ans
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Auteur :  Dam [ 27 Nov 2006 16:42 ]
Sujet du message :  Les routiers pendant la Guerre de Cent Ans

bonjour,
étudiant en histoire j'ai un devoir a rendre sur les routiers pendant la guerre de Cent ans et plus particulièrement sur le bascot de Mauléon (il s'agit d'un commentaire de texte de Jean Froissart).
Avez-vous des conseils bibliographiques pour l'étude de ce sujet?
merci

Auteur :  220* ri [ 15 Déc 2006 9:23 ]
Sujet du message : 

Bonjour
Citer :
... j'ai un devoir a rendre sur les routiers pendant la guerre de Cent ans...

Le terme de "routier" est relativement récent, XIX, XX°S.
Le terme de "roulier" est plus éxact, du fait qu'il n'existait pas de route comme nous connaissons aujourd'hui.

A bientôt
220*RI

Auteur :  Dédé [ 15 Déc 2006 10:23 ]
Sujet du message : 

Selon le Robert Historique, le mot routiers (au pluriel) désigne depuis 1250
Citer :
"les soldats irréguliers organisés en bandes qui pillaient les provinces"

Le mot routiers est bien employé par Froissard.
Le roulier est le "transporteur", comparable au "routier" actuel.

Auteur :  220* ri [ 15 Déc 2006 13:58 ]
Sujet du message : 

Oups!
Confusion..
Désolé
220*RI

Auteur :  Roch de Coligny [ 21 Juil 2007 21:33 ]
Sujet du message : 

Au XIVe siècle (que vous évoquez), on employait le mot "route" dans le sens d'une "bande de soldats", qui par là étaient nommés "routiers".

Je précise que ce mot de "route" est différent de celui de la "route nationale 13" (qui vient du mot via rupta).

RdC

Auteur :  Hadrien [ 22 Juil 2007 1:00 ]
Sujet du message : 

Le mot route vient du latin rutta et désigne au XII è siècle une fraction de troupes, un petit groupe d'hommes. Ce mot est alors employé dès le XII è siècle pour désigner les unités de mercenaires employées par les seigneurs et les princes. A noter qu'on parlait aussi de "routiers" ( du latin ruptores)

Aux XIV è et XV è siècles, on usitait ce mot pour désigner les compagnies. Durant la guerre de Cent ans et plus précisément entre les années 1350 et les années 1370, on employait le mot "routiers" pour désigner les gens de guerres incontrôlés et incontrolables qui s'en prenaient directement à la population.

Deux références bibliographiques pour vous aider peut être::

Contamine Philippe, La Guerre au Moyen Age, Paris, PUF, 1992.

Contamine Philippe, Guerre, Etat et Société à la fin du Moyen Age. Etudes sur les armées du roi de France, 1337-1494, Paris-La Haye, 1972.

Voila....

Auteur :  Roch de Coligny [ 22 Juil 2007 9:50 ]
Sujet du message : 

sire Hadrien,

pouvez-vous me préciser le sens étymologique de "rutta", "ruptores" ?

Ce mot de "rutta" n'est-il pas la latinisation du mot français "route" ?

Quel rapport avec la "roture", que parfois on trouve écrit "ruptura" en latin ?

Merci.

RdC

Auteur :  Hadrien [ 22 Juil 2007 21:57 ]
Sujet du message : 

Roch de Coligny a écrit :
sire Hadrien,

pouvez-vous me préciser le sens étymologique de "rutta", "ruptores" ?

Ce mot de "rutta" n'est-il pas la latinisation du mot français "route" ?

Quel rapport avec la "roture", que parfois on trouve écrit "ruptura" en latin ?

Merci.

RdC


Appelez moi "Monseigneur" et non "Sire", voyons! :lol: :lol:

Ruta => ca vient du bas latin: la "route", terme dérivé du verbe rumpere (rompre)

Le mot roture quant à lui vient de "rompre une terre", au sens de défricher... c'est une terre nouvellement défrichée soumise à un cens donc non-noble...

Auteur :  Roch de Coligny [ 22 Juil 2007 22:08 ]
Sujet du message : 

sire Hadrien,

résumons ... :

1) la route (départementale 932) : vient de "via rupta", càd la voie qui casse tout sur son passage : qui comble les vallées et rompt les montagnes. C'est une voie droite.

2) la route (de soldats), "ruta" en latin médiéval. Ma question est : le mot latin ruta est-il une latinisation du français "route" ? (au moyen-age, c'est parfois le latin qui vient du français). Y a-t-il un lien entre "route" ou "ruta" et la racine latine rumpere, rupta ? Le mot route n'a-t-il pas une autre étymologie (germanique, gauloise etc.) ?

Gratis tibi ago.

RdC

Auteur :  Anne-aymone [ 17 Août 2007 22:25 ]
Sujet du message : 

Bonsoir,

Dédé a écrit :
Selon le Robert Historique, le mot routiers (au pluriel) désigne depuis 1250
Citer :
"les soldats irréguliers organisés en bandes qui pillaient les provinces"

Le mot routiers est bien employé par Froissard.


Il faudrait revoir la définition du Robert historique. On trouve en effet dans l'inventaire de la bibliothèque d'Aurillac, dressé par le baron Delzons, une note signée de la main de Ramonet de Sort, capitaine périgourdin, datée de 1388, qui commence par : "Sapien totz que jo, Ramonet de Sort, cappitani d'une rote de gens d'arme per lo rey d'Angleterre mosenhor ..."

Ce brave garçon emploie lui-même le terme de "rote", et il ne se considère pas comme un pillard irrégulier, mais bien comme un capitaine au service du roi d'Angleterre. Le-dit roi ordonnant d'ailleurs aux routiers gascons de respecter la trève signée à la même époque, en s'abstenant de franchir le seuil de leurs châteaux en ennemis, sous peine de leur tête.
Très officiel, donc.

A-A

Auteur :  Loïc bonal [ 17 Août 2007 23:18 ]
Sujet du message : 

Une "route" est effectivement une bande de soldats, quel que soit son niveau de discipline et d'obéissance (souvent, d'ailleurs, des troupes mercenaires soldées par le roi ou un grand seigneur commettront autant voire plus de dégâts que des "irréguliers").

Le nom "routier", d'abord non-péjoratif, désignait des soldats appartenant à ces bandes. Avec la mise sur le pied de paix des armées belligérantes après la paix de Brétigny de 1360, de nombreux "routiers" servant les deux rois ennemis et leurs féodaux se sont retrouvés "routiers" sans embauche, et pillards pour survivre. De là une assimilation péjorative du terme, qui s'est peut-être faite d'ailleurs postérieurement. On parle également des "grandes compagnies", en référence je crois à la crainte qu'elles inspiraient (ah, le souvenir de Brignais fut longtemps cuisant pour la bonne noblesse de France...) et à leur taille.

Il me semble que l'on a ici une altération dans le sens d'un terme qui est jusqu'alors usité sans connotation négative, comme on l'a avec le terme de "brigand" (qui est contemporain il me semble) et qui désigne initialement le soldat porteur de la brigandine (protection de cuir rembourrée qui protège le haut du corps). Vu le haut niveau de discipline des armées qui parcourent la France entre Poitiers en 1356 et l'introduction des compagnies de l'ordonnance en 1445 (et même un peu avant et un peu après...), il n'est pas étonnant que les populations aient très tôt assimilé des soldats à des pillards et utilisé le vocabulaire qui servait à désigner les premiers (les soldats "soldés" et employés) pour désigner ce qu'ils étaient devenus, c'est-à-dire les seconds (des pillards).

Il est vrai que dans les années 1440, le terme sera plus parlant, puisque ces soldats sans emploi ravageant le pays s'appelleront des "écorcheurs" (et la recette de Najera ayant plutôt fait ses preuves, le dauphin la rééditera à Saint-Jacques-sur-la-Birse avec un succès mitigé).

Loïc Bonal

Auteur :  Loïc bonal [ 17 Août 2007 23:20 ]
Sujet du message : 

Je rajoute aux lectures conseillées ci-dessus celle de Jean FAVIER, La Guerre de Cent Ans, chez Fayard. Un livre synthétique plutôt clair que j'avais bien apprécié (comme les livres de cet auteur en général).

Loïc Bonal

Auteur :  Escalibure [ 17 Août 2007 23:24 ]
Sujet du message : 

Les routiers sont souvent les deux à la fois, soldats officiels et pillards. Quand un prince, un seigneur les emploient au court d'une guerre ce sont des soldats ou plutôt des mercenaires car ils travaillent pour le plus offrant. Quand la guerre est finie ou qu'ils ne sont plus payés, ils poursuivent souvent la guerre à leur compte et se transforme en bande de pillards.

On peut trouver à leur tête des seigneurs locaux.

Auteur :  Cleon de b. [ 31 Août 2007 16:23 ]
Sujet du message : 

Pour méler mon grain de sel, j'ajouterai comme lecture intéressante, la bio de Charles VII de Georges Minois qui fait allusion aux écorcheurs (routiers de l'époque) et à la façon qu'a eu Charles VII de s'en débarrasser.
A savoir il les a envoyé "écorcher" chez les voisins.

Auteur :  Jean-Marc Labat [ 31 Août 2007 16:57 ]
Sujet du message : 

Cleon de b. a écrit :
Pour méler mon grain de sel, j'ajouterai comme lecture intéressante, la bio de Charles VII de Georges Minois qui fait allusion aux écorcheurs (routiers de l'époque) et à la façon qu'a eu Charles VII de s'en débarrasser.
A savoir il les a envoyé "écorcher" chez les voisins.


Ce n'était pas une idée neuve. Charles V en avait fait autant en les envoyant en Espagne, sous le commandement de Du Guesclin.

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