Bonjour,

De tout temps les pigeons ont été considérés comme nuisibles pour les récoltes de céréales.
Dans la plupart des fermes du moyen âge se trouve un pigeonnier.
Ces 2 remarques semblent contradictoires; alors pourquoi construire un bâtiment pour accueillir des nuisibles ?

Cordialement

Jean

Pour recueillir la fiente qui sert ensuite d'engrais.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Evidemment ! c'était trop évident.

Merci

Jean

Bonjour.
L'engrais naturel est en effet une des raisons de l'élevage de pigeons dans tous les domaines ruraux. J'ajouterai celle qui me semble la principale: l'approvisionnement.
Reproduction rapide, élevage aisé, chair tendre....quelques mets saucés et grillés à la chair de pigeon ....hum!!

Cela laisse quand même un questionnement. Pourquoi laisser ces volatiles libres de piller les semailles ? Dans les minutes d'un procès du XVè on se plaint des dégâts provoqués par les pigeons. Alors, au lieu de construire de beaux pigeonniers de pierre (cher) pourquoi ne pas les élever au sol en leur coupant le bout des plumes d'une aile, comme on fait au poules.
Utiliser des volières (au fait, à quelle époque a été inventé le grillage ?)

Ce n'est pas une question primordiale, mais cela m'intrigue.

Cordialement

Jean

Posséder un pigeonnier (le droit de colombage) faisait partie des privilèges des nobles et était même un élément indispensable de l'identité seigneuriale, au même titre que le donjon.
Je pense que le seigneur se moquait comme d'une guigne des dégâts causés par ses pigeons... on trouve encore dans les cahiers de doléances en 1789 les plaintes des paysans contre les pigeons.

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Tous les désespoirs sont permis

En effet, dans beaucoup de châteaux médiévaux, on voit encore le pigeonnier.

Au château de Chinon, c'est d'ailleurs un des seuls batiments qu'on peut voir. On nous avait expliqué que le nombre de pigeons, donc le nombre de cases dans le mur du pigeonnier, était rigoureusement lié à la surface de terre que possédait le seigneur. De sorte qu'en visitant le pigeonnier, on pouvait mesurer instantanément sa richesse.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

Il doit quand même y avoir autre chose. La région qui m'intéresse était régie par 2 seigneurs. Or, d'après les divers baux presque chaque ferme avait son pigeonnier, et il y a au moins 6 fermes plus une, un peu spéciale, appartenant à une maladrerie, avec 2 pigeonniers.
Comme la plupart de ces bâtisses ont disparu, il est difficile d'estimer leur importance.

Cordialement

Jean

Les règles en matière de pigeonniers devaient varier selon le lieu. Il serait dès lors intéressant de savoir sur quelle région se porte votre intérêt.

Ensuite, pour avoir été déjà confronté à ce type de question, il me semble important de préciser que ce n'est pas tant le fait de posséder un pigeonnier qui constitue un privilège que la "nature" de celui-ci. Ce qui est réservé à la noblesse, au détenteur du droit de haute justice, c'est la possibilité de faire édifier un pigeonnier imposant, séparé des autres bâtiments et surélevé.

Les non-nobles pouvaient avoir le droit de posséder un pigeonnier, dont la capacité variait selon l'étendue de la propriété. Il est donc fort probable dans le cas de vos fermes que les pigeonniers aient été tout simplement intégrés au bâtiment principal...

Je n'ai pas précisé la région car il me semble qu'elle importe peu pour ma question.
Il ne s'agit pas de parler du droit à posséder un pigeonnier (bâti séparément en pierre car les volières situées au dessus d'un poulailler ont disparues depuis longtemps). Il s'agit de comprendre l'intérêt des pigeons et de comparer les avantages procurés par leur élevage avec les dégâts causés lors des semailles.

La région est le nord de l'Ile de de France, Généralité de Paris et la famille de Montmorency comme seigneurs à l'époque.

Cordialement

Jean

Le cas (et l'intérêt) des pigeons voyageurs entre-t-il dans le cadre de cette discussion? Droit de réponse aux colombophiles!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Je ne le pense pas. Le pigeon voyageur revient vers son pigeonnier ; il faut donc qu'il en ait été éloigné.
Où pouvaient bien partir nos seigneurs locaux et où habitaient-ils.
Quand ils partaient, s'ils amenaient des pigeons, c'étaient ceux de leur "Résidence principale".
La famille Montmorency ne séjournait pas ici.
Les familles de Trie et de Châtilllon qui succédèrent, non plus.
Jacques Danès a eu une maison à Marly-la-Ville, mais il habitait Paris avant de devenir évêque.
Guillaume Budet habitait Paris (il avait ici une très belle maison)
La famille de Hodicq a peut-être résidé ici. Mais nous sommes en 1700 et les postes existaient depuis Louis XI.
Si je n'ai aucun élément pour réfuter l'hypothèse des pigeons voyageurs (si ce n'est le nombre de pigeonniers), je n'ai rien non plus pour la soutenir.

Cordialement

Jean

Le pigeon s'élève tout seul, a besoin de relativement peu de nourriture, est à l'abri des prédateurs du style renard, est prolifique et se consomme rapidement. De plus, les bâtiments élevés sont relativement rares, et les greniers servent à entreposer les provisions, il faut donc être aisé pour pratiquer cet élevage. Je pense que c'est pour cela que seule une certaine couche sociale pouvait se permettre d'élever ce volatile.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)