Pierre II a essayé d'améliorer sensiblement ses relations avec Raymond VI
de Toulouse, contrairement à leurs pères respectifs qui se faisaient la guerre.
D'une part, une soeur
de Pierre II a été mariée à Raymond VI et une autre
de ses soeurs au futur Raymond VII et d'autre part, sa politique conjugale "offensive" en Occitanie
(et parfois même rocambolesque, comme l'atteste son étrange mariage avec Marie
de Montpellier) prouvent qu'Aragon avait à coeur
de se rapprocher
de Toulouse.
L'affaire albigeoise lui offrira l'occasion rêvée. En 1213, en posant en médiateur dans l'affaire opposant Raymond VI au Saint-Siège, Pierre II propose un règlement politique audacieux lui permettant à terme
de se poser en suzerain supérieur
de toutes les possessions
de Toulouse, jusqu'au marquisat
de Provence.
C'était bien joué, car en effet, il y avait communauté
de culture sur toute cette région,
de l'Ebre au Rhône.
Innocent III acceptera ce projet, permettant pour quelques mois la naisance d'un grand Etat occitano-catalan, arrachant au passage (et subtilement, en raison
de la "mise sous tutelle"
de la maison
de Toulouse) l'allégeance
de Toulouse au Roi
de France.
Mais la Croisade (Arnaud-Amaury en tête) fera tout pour faire capoter ce projet, et y parviendra, "grâce" au retournement
de veste d'Innocent III
qui mènera au désastre
de Muret et mettra fin aux rêves
de grandeur
de ce souverain...