footsteps a écrit :
les historiens ont tendance à penser le Xe s comme une germination du féodalisme de la deuxième moitié du XIe s
Bonjour footsteps, je suis en train de lire Jean Pierre Devroey "Puissants et misérables système social et monde paysan dans l'europe des francs VIe-IXe" académie royale de Belgique. C'est une de vos référence que vous avez mis en lien dans le topic sur la renaissance carolingienne.
Le VIIIe-IXe siècle, c'est là qu'est la germination du féodalisme : avec le système social mis en place sous les carolingiens, et l'accélération de la fragmentation de l'espace public due à l'effondrement de l'empire.
Il y a bien une continuité, tout cela se met en place entre VIe-IXe, la stratification sociale, la vassalité, la naissance de l'aristocratie, de la chevalerie (ou plutot préfigure de façon incomplète celles qui se cristalise au XIe) le statut des libres et des non libres.
L'auteur utilise les textes, non au pied de lettre car ils décrivent une réalité vue uniquement par les clerc et les puissants, mais en négatif pour voir ce qui se passe au niveau des paysans. Le résultat est assez saississant puisqu'il décrit l'émergence de la maison-famille des paysans, puis assez rapidement les groupement d'égaux en Guildes (Dès 779 Charlemagne fait prohiber les sacramenta per gildonia) et la vie associative qui se met en place va être systèmatiquement freinée par les puissants et récupéré par l'odre paroissial, mais elle va petit à petit aboutir à une coagulation de la famille au clan puis du clan au village. Finalement l'organisation sociale du monde paysan francs et assez proche de l'organisation sociale que l'on retrouve chez les paiens scandinaves ou domine les rapport d'homme à homme, d'égaux à égaux pour contrebalancer les rapport de dominations féodaux en train de se metre en place.
Tout cela donne une impression de grande continuité non ?