Terre de contact et donc d'affrontement avec les Maures, la Castille a bénéficié de l'attention des princes chrétiens qui, pour coloniser ces terres, ont tenté d'attirer les colons en leur offrant divers avantages (absence de féodalité, villes qui se gèrent elles-mêmes...).
En lisant un article de Joseph Pérez sur Clio, un passage m'a particulièrement intéressé:
Citer :
Mais ici rien n'est figé : il est possible de sortir de sa condition, de devenir un rico hombre quand on est simple hidalgo ou hidalgo si l'on est paysan. C'est ce que montre une institution étonnante, la caballeros villanos ou chevalerie populaire, formée de paysans suffisamment riches pour entretenir un cheval de combat et des armes. Il y a une autre façon de devenir chevalier : c'est de prendre un cheval à l'ennemi au cours d'une bataille. Le cas revient fréquemment dans le Poème du Cid, la première épopée de la littérature espagnole qui raconte comment les vainqueurs se partagent le butin après la victoire ; alors ceux qui combattaient à pied, la piétaille, deviennent chevaliers. L'aventure personnelle du Cid illustre ce qu'est la Castille de la fin du XIe siècle. Au départ, le Cid n'est qu'un gentilhomme situé au dernier degré de l'échelle nobiliaire, un infanzón ; à la fin du poème, il est au faîte des honneurs : « Aujourd'hui les rois d'Espagne sont ses parents ».
Quelqu'un pourrait-il m'en dire plus? Cette accession à la chevalerie - donc à la noblesse - était-elle monnaie courante?
Plus généralement, cette liberté associée à l'idée de Castille (ou cette Castille associée à l'idée de liberté) a-t-elle eu des conséquences plus profondes sur l'Espagne (Les Cortés? L'autonomie régionale qui serait une reproduction de l'autonomie des villes castillanes de la première époque?).