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Message Publié : 19 Juil 2002 23:09 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Mai 2002 23:54
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Localisation : N France / Haute-Normandie / Seine-Maritime / Rouen
Comme Gilles me l'a demandé je lui met le récit de la bataille de Bouvines, bataille qui consacre la supériorité de la chevalerie française au 13eme siècle ( avant les hécatombe de la guerre de cent ans), les chevaliers français vont remporter plusieurs victoires sur les chevalerie européennes à Muret, Bouvines, Benevente et Tagliacozzo .

Pourquoi une bataille à Bouvines ? Le roi d'Angleterre, Jean sans terre, veut à tout prix récupérer les territoires français que le roi de France, Philippe Auguste, lui a volé : Normandie, Bretagne, Maine etc.. Pour cela il décidé de former une coalition européenne contre le roi de France, l'Empereur d'Allemagne, Otton de Brunswick, se joint volontiers au roi d'Angleterre ( Philippe soutient le pape qui vient d'excommunier Otton car celui-ci a voulu s'emparer du royaume des Deux-Siciles), les autres ennemis du roi de France : Renault de Boulogne, Ferrand comte de Flandres, le duc de Brabant etc......

Je pense que la meilleur manière de raconter la bataille de Bouvines, c'est de la découper en trois parties,
La bataille de droite entre les français de Montmorency et du duc de Bourgogne et l'armée flamande ,
Ensuite la bataille de gauche, qui oppose les massiers français du terrible évêque de Beauvais face a l'armée anglaise du duc de Salisbury et les brabançons de Renault de Damartin .

Puis pour finir le combat du centre entre les français de Philipe auguste et Guillaume des Barres face au corps d'armée allemand d'Otton de Brunswick.

Je vous rappelle aussi que la bataille de Bouvines est un grand combat de cavalerie, ou toutes les meilleurs chevalerie d'Europe sont réunies!

Bataille de Bouvines :

Commençons donc par la bataille de droite, elle oppose les chevaliers français du duc de Bourgogne et les chevaliers français de la Garde de Montmorency face au corps flamand composé en grande partie de chevaliers flamands et de fantassins flamands provenant des milices local, ce corps est commandé par le conte de Flandres Ferant .

Le combat commence par un affrontement entre trois chevaliers flamands et trois chevaliers champenois, le petit engagement se termine par la capture des trois chevaliers flamands .

La bataille s'engage vraiment lorsque la chevalerie française d'élite du comte de saint Pol s'élance sur la chevalerie flamande, l'enfonce, la traverse, sur sa lancée , tourne bride, revient en arrière et recommence plusieurs fois sa charge impétueuse sans perdre de son souffle .

Les autres princes français s'en vont a leur tour à la charge, ils sont à la tête des chevaliers français de Bourgogne, d'Île de France, de Champagne . Ces princes français se nomment Montmorency, Beaumont, Melun, ils font des prodiges, surtout Montmorency qui avec sa garde de 50 chevaliers renverse tout sur son passage !

Une géante mêlée de cavalerie s'engage dans la plaine, le duc de Bourgogne à la tête de ses chevaliers sème le désordre dans les rangs flamands. Un moment il chute de cheval, on le relève ! Celui venge sa chute en assenant de terribles coups aux chevaliers flamands !

Les chevaliers français ont vite raison des chevaliers flamands, le conte Ferant de Flandres blessé d un coup d'épée préfère se rendre a Gilles d'Acy et aux frères Mareuil, les restes de l'armée flamande fuient à perte de vue . Les français ont fait de nombreux prisonniers de marque . Il en est fini de l'aile droite alliée, mais la bataille n'est pas finie!

Car en même temps à gauche, une autre bataille s'engage . Les massiers français de l'évêque de Beauvais ont pour mission de garder le pont de Bouvines. En face ce sont les chevaliers anglais de Guillaume Longue Epée, dit aussi Salisbury, et les redoutables fantassins brabançons de Renaud de Dammartin .

La seconde bataille s'engage, les chevaliers anglais emmenés par Salisbury chargent, renversent d'abord la première ligne française, ils arrivent au pont de Bouvines , mais la surprise! Ils sont arrêtés subitement et brutalement par les massiers de l'évêque de Beauvais, les massiers assomment a coups de masses les anglais, l'évêque rugit, fonce sur Salisbury, évite le coup d'épée de l'anglais, et riposte par trois magistral coups de massue.

Le pauvre Salisbury, qui a le crane martelé s'écroule à terre, ce n'est pas la dernière victime du terrible évêque, puisque celui-ci assomme d'autre chevaliers anglais. Les anglais ayant perdu pas mal des leurs et surtout leur chef, s'enfuient du champ de bataille, on ne les verra plus de l'après midi ! Le pauvre Salisbury est fait prisonnier!

Il reste a éliminer les brabançons de Renaud de Damartin, celui-ci a perdu la plupart de ses chevaliers lors d'une charge face aux massiers de l'évêque de Beauvais .

Il forme ses brabançons en carré et se réfugie au milieu du carré avec six chevaliers, Philipe Auguste envoie ses chevaliers français et les fantassins français de Saint Valery pour les exterminer.

Renaud plein de rage fait l'erreur de sortir du carré brabançons, il se fait renverser par un sergent a cheval français, il échappe de peu au massacre grâce a l'intervention heureuse de frère Guérin qui le fait prisonnier. Les prisonniers furent nombreux à Bouvines!

Les brabançons n'ont plus le moral, ils ne veulent pas se rendre, alors les français les chargent, le plus triste c'est que les brabançons ne se défendent plus, ces braves meurent à petit feu face aux coups des chevaliers français de saint Valery. La bataille de gauche est aussi gagnée, mais celle du centre se déroule en même temps, et celle ci dégage une intensité tré forte!

La bataille du centre oppose le corps de Philippe Auguste face au corps allemand d'Otton de Brunswick . Très vite les chevaliers allemands chargent, repoussent les fantassins des communes qui sont d'ailleurs mal équipés.

L'infanterie allemande passe à son tour, Philippe Auguste resté un moment seul est tout d'un coup encerclé par une horde de fantassins allemands, ceux-ci le renversent de son cheval, les allemands lui assénent des coups, mais Philippe est protégé par une solide cote de mailles, et surtout le chevalier français Pierre Tristan arrive et se jette tel un brave sur Philippe pour recevoir les coups des allemands à sa place.

C'est ce qui sauve le roi de France d'une mort certaine, au même moment les chevaliers français arrivent à la rescousse, abattent les fantassins allemands à coups d'épée avec une grande rage!! Le roi de France est il sauvé? Non pas encore!

Le roi allemand Othon voyant un moment Philippe Auguste en difficulté s'est élancé avec 50 chevaliers allemands ( chevaliers saxons de la Garde) pour essayer de capturer Philippe Auguste, alors surgit de nulle part le magnifique chevalier français Guillaume des Barres, celui-ci, voyant au loin l'escorte d'Otton de Brunswick charger vers le roi de France, réunit une poignée de chevaliers français, contourne le champ de bataille, s'élance vers Otton, la fureur des chevaliers français calme très vite les chevaliers allemands, ceux ci sont fauchés, abattus .

Guillaume des Barres arrive comme un fou furieux sur Otton, Guillaume l'attrape par le heaume, et lui assène de terribles coups, d'autres chevaliers allemands arrivent, Otton est relâché un moment par Guillaume car celui-ci doit se défendre contre les nouveaux chevaliers allemands .

Otton se réfugie totalement écoeuré vers sa garde saxonne, il n'en sortira plus! Guillaume des Barres souffle un moment, puis il confie aux différents princes français, Barthelimy de Roye, Guillaume de Garlande, Gautiers de Nemours, la mission de veiller sur le roi, Guillaume des Barres organise également la contre offensive, le bouquet final, il charge à la tête de la chevalerie d'île de France.

Les autres princes, Gérard la Truie et Pierre Mauvasoin, l'accompagnent, c'est la charge final ! Les chevaliers français emmenés par Guillaume des Barres renversent les chevaliers saxons de la Garde de Otton, étripent les chevaliers allemands des contes allemands( les contes de Dortmund, de Tecklhenburg, de Hortsmar, de Randeradt), Mauvoisin assène un terrible coup d'épée dans le bouclier d'Otton, celui ci fuit encore, les chevaliers saxons reviennent à la charge pour protéger leur empereur, les chevaliers français les exterminent .

Guillaume des barres rejoint Otton, et comme lors de leur première rencontre, Guillaume sème la terreur chez l'allemand! Il le saisit encore par la coiffe de son haubert, et lui tue son cheval d'un furieux coup d'épée, Otton s'écroule à terre, un chevalier saxon se sacrifie et lui donne un cheval, Otton terrorisé s'enfuit en poussant des cris d'épouvante, il arrache ses insignes d'empereur au passage, Guillaume des Barres est passé par la! Mais ce n'est pas tout a fait fini puisque les 4 contes allemands reviennent a la charge !

Les chevaliers français foncent au galop pour les faire capituler pour de bon. S'ensuit une terrible mêlée de cavalerie, sous le soleil qui chauffe, les chevaliers tourbillonnent, les épées s'entrechoquent, les chevaux complices de mordent entre eux! A la fin, les chevaliers allemands sont abattu définitivement, les 4 comtes allemands sont fait prisonniers, l'aigle allemand est détruit, la bataille est cette fois gagné pour de bon!La France est sauvé .

La bataille de Bouvines fut une géante mêlée de cavalerie, et nous eûmes à déplorer la perte de 10 chevaliers tués seulement, dont un d'une rupture d'un névrisme, ce qui en dit long sur la valeur des chevaliers français au corps à corps .

La liste des chevaliers ou seigneurs prisonniers anglais, allemands, flamands ou autres est très grande, cette liste de prisonniers est la preuve de l'existence même de la bataille .

Dans les prisonniers on peut notamment souligner Salisbury, Ferrand de Flandres, Renault de Damartin!

Pour faire mon récit je me suis servi de divers sources dont celle que nous a laissé Guillaume le Breton, chroniqueur du moyen âge .

_________________
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court.

Charles Baudelaire


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Message Publié : 20 Juil 2002 0:38 
merci Charly,
bon récir agréable à lire ,
Gilles


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 Sujet du message : Chevaliers !
Message Publié : 20 Juil 2002 14:18 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 01 Mai 2002 9:45
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Merci cher Charlie, l'audace des Chevaliers Français n'est pas sans rappeller le courage de leurs succésseurs de l'époque Napoléonienne !

_________________
VIVE L'EMPEREUR !!!
Hypolite.


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Message Publié : 14 Oct 2002 11:14 
Je vais essayer d'apporter ma contribution aux évênements de 1214.

Tout d'abord, reposons le contexte, les conquêtes de Philippe Auguste en Normandie et dans la loire et les réalignements de grands feudataires qu'elles entraînent donnent de solides raisons de s'opposer à l'avancée capétienne. Jean est résolu à recouvrer ses possessions continentales, le neveu de Jean, Otton de Brunswick et en conflit ouvert avec Philippe Auguste (celui-ci a contesté son election au trône impérial en soutenant son rival : Frédéric de Hohenstaufen). Renaud, l'inconstant Comte de Boulogne qui vient d'être dépossédé et Ferrand, depuis peu comte de Flandre et de Hainaut, vexé de ne pas avoir obtenu Saint-Omer et d'Aire sont en également hostile au capétien.

Le catalyseur de la futur coalition est le comte de Boulogne, qui complote de longue date contre Philippe. Il réunit l'ensemble des opposants, ainsi qu'un grand nombre de mercenaires tels : Eustache le moine et dans une moindre mesure le duc de Brabant.

Le roi Anglais lève un impôt féodal en juin 1212 pour recourir aux frais d'une future campagne militaire, Philippe riposte en capturant tous les navires anglais dans ses ports, Jean fait de même. C'est ainsi que débute les hostilités qui vont conduire à Bouvines.

Cependant, des faits nouveaux intercède en faveur du Roi de France (premier à ce nommer ainsi). En 1209, Jean est personnellement excommunier par le Pape en raison de son refus d'élire Etienne Langton à l'archevéché de Canterbury. Au début de 1213, Le Pape (Innocent III) demande au roi français de conduire une croisade contre l'anglais. Cet évênement a pour conséquence d'ébranler la loyauté des barons laïques. cette croisade est un échec et Philippe se prépare à recevoir l'attaque des coalisés.

La Flandre est le lieu stratégique où ce situe l'essentiel des combats. La région est décimée, les adversaires se rendant coup pour coup. Les Anglais débarquent à La Rochelle le 15 février 1214. Jean commence sont expédition dans le Sud-Ouest, mais est stoppé devant La Roche-aux-Moines. Philippe ne pouvant être présent sur les deux ronts, fait intervenir son fils Louis dans le Sud. L'approche de ces puissantes troupes, provoque de nombreux désistements chez les alliés de Jean (comte de La Marche et d'Eu, Aimery de Thouars), ils ne veulent pas combattre contre le seigneur. Pris de panique, Jean quitte le champs de bataille et s'enfuit à La Rochelle (il envoie un message à Otton lui demandant de passer à l'offensive).

A la fin du mois de juillet, l'affrontement en tre les coalisés menés par Otton et Philippe prend forme. Plutôt qu'une guerre normale qui se livre généralement autour de châteaux, sans résultats décisifs, Les opposants sont déterminés à livrer une vraie bataille. Sorte de pari sur une victoire ou une défaite totale, la bataille est considérée comme le jugement de Dieu. Elle aura lieu à Bouvines

Prendre référence auprès du récit de Guillaume le Breton est indispensable, il était un témoin occulaire de la scène, posté juste derrière le roi. Mais il s'agit de l'historiographe royal des capétiens, il faut donc le prendre avec sa part de récit épique. Chose invraisemblable pour l'époque, Philippe décide de livrée cette grande bataille un dimanche. Le Roi en appelle au jugement de Dieu pour vaincre (Otton est excommunier par le Pape pour son intervention dans le Sud). Philippe harangue ses troupes en rappelant qu"elles combattent pour Dieu et son Eglise contre des ennemis qui ont été excommunier.

Passons au récit de la bataille proprement dite, notre chère c.douville en apporte le détail, je ne vais pas aller à son encontre, bien que la scène fut difficilement perceptible : les tonnes de poussières chariées par les cavaliers cachaient la bataille des observateurs. L'intervention des troupes à pied après les assauts de cavalerie des chevaliers contribuèrent également à faire pencher la victoire vers le camp français. Mais en définitive, la victoire est allée vers Philippe car il a su déployer un plus grand nombre de troupes. En effet, arrivée plus tôt sur le champs de bataille et précipitant l'affrontement, la lutte est le reflet du succès tactique du Roi (les coalisés n'ont pas eu le temps de s'organiser), et stratégique (un grand nombre de coalisés n'a pas participé au combat).

En définitive, cette victoire confirme les conquêtes réalisées par Philippe. Jean retourne en Angleterre pour ne plus jamais quitter cette île. Philippe est libérré pour le restant de son règne de l'inquiétante présence des rois angevins d'Angleterre.


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Message Publié : 23 Déc 2002 11:31 
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Hérodote
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Inscription : 22 Déc 2002 20:09
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je voudrais juste signaler qu'il existe un débat entre G. Duby et G. Lardreau et qu'ils y abordent la bataille de Bouvines. Je n'ai pu visionner cette k7 qu'une seule fois et je n'en possède pas de copie.

Si vous souhaitez plus de renseignement, faite-moi signe.


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Message Publié : 26 Sep 2008 21:39 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 21 Sep 2008 16:42
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Localisation : Seine et Marne
Et n'oubliez pas que Ferrand bien ferré sortit bien enferré du champ de bataille, s'il m'est permis de plaisanter un peu à propos de Ferrand de Portugal, mari de la comtesse Jeanne de Flandre.

_________________
"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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Message Publié : 19 Nov 2008 22:29 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 12 Avr 2008 16:23
Message(s) : 6
la meilleure analyse sur la bataille de Bouvines causes, réelles et profondes et les conséquences reste le dimanche de Bouvine de Georges Duby


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Message Publié : 07 Août 2014 12:51 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
Message(s) : 15842
Localisation : Alsace, Zillisheim
Le dimanche 27 juillet, on a fêté les 800 ans de cette victoire. C'est une victoire décisive a plus d'un titre. Pour certains historiens, elle est l'une des fondations de la Nation française. Elle marque aussi un certain déclin du SERG. Le titre d'Empereur Germanique sera de plus en plus un titre honorifique, les diverses composantes du SERG étant de plus en plus indépendantes entre elles. Elle est aussi un tournant pour Jean Sans Terre, roi d'Angleterre qui devra concéder la Magna Carta à ses barons, ce qui est le début de l'évolution de la royauté anglaise vers ce qu'elle est devenue par la suite : une royauté parlementaire.

Voici deux articles sur le sujet.
Il y a 800 ans, le roi de France remportait la bataille de Bouvines

800 ans après : pourquoi il ne faut pas oublier la bataille de Bouvines

Citer :
Victoire en 1214, Bouvines serait-elle en train de perdre en 2014 sa bataille contre l’oubli ? Si cette année est avant tout marquée par le centenaire de la Grande Guerre, elle est, aussi, celle des 800 ans de la bataille de Bouvines : c’est lors de la victoire de Philippe II, le dimanche 27 juillet 1214, qu’aurait surgi un « premier sentiment de la nation France », selon l’historien et académicien Max Gallo. Son 7e centenaire, justement à la veille de la Première Guerre mondiale, avait été célébré en grande pompe. Cet été, des festivités sont certes organisées localement autour de cette bataille, aussi capitale dans l’histoire de France que Marignan et Waterloo. Mais la commémoration officielle prévue aujourd’hui, où le Premier ministre Manuel Valls s’est décommandé, peine à avoir un écho national…


Citer :
Le choc a donc lieu à Bouvines, près de Lille. Dans un premier temps, l’aile gauche des armées impériales est défaite par les chevaliers champenois et bourguignons commandée par le duc Eudes de Bourgogne et ses lieutenants tandis que les hommes emmenés par Robert de Dreux et le comte Guillaume de Ponthieu font céder la colonne des mercenaires brabançons.

Au centre, les combats sont d’abord dominés par l’infanterie d’Otton IV qui n’a qu’un objectif : tuer Philippe Auguste, qui est en première ligne. Mais l’attaque française sur le flanc droit crée une brèche, ce qui permet aux troupes du roi de France de prendre leurs adversaires à revers. C’est le début de la débandade qui annonce la victoire de l’armée royale. Si l’empereur parvient prendre la fuite, les comtes de Boulogne et de Flandre sont faits prisonniers. Le premier mourra en prison en 1217 et le second sera libéré 10 ans plus tard.

Étant « l’une des batailles décisives et symboliques de l’histoire de France », selon Jean Favier, Bouvines aura plusieurs conséquences. D’abord, elle marque le début de l’unité nationale française tandis qu’au contraire, elle retardera pour des siècles l’unification de l’Allemagne, Otton IV ayant été déposé par les « barons » locaux dont les descendants se diviseront en principautés et autres comtés. Pour Jean sans Terre, cette défaite aura été celle de trop : lui aussi doit faire face au mécontentement des nobles anglais, qui le contraindront à accepter la Magna Carta (la Grande Charte des libertés, devant limiter l’arbitraire du pouvoir royal), qui est le fondement aujourd’hui du droit britannique.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 09 Août 2014 17:41 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 09 Déc 2013 19:33
Message(s) : 543
Localisation : Mon blason devrait vous en donner une petite idée...
Aaah, ça fait rêver...
Il est bien dommage que la France aujourd'hui n'accorde plus d'attention à la commémoration de ce genre de grands faits historiques fondateurs de son identité.
Un jour, j'écrirai un roman sur Philippe Auguste! Oui, un jour.

On pourra l'intituler ad augusta...

_________________
-Qui suis-je pour discuter avec l'Histoire ?


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Message Publié : 26 Août 2014 3:35 
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Salluste
Salluste

Inscription : 02 Oct 2009 11:13
Message(s) : 206
Duby dans son beau livre "le dimanche de Bouvines" laisse le récit des événements en préambule et analyse son parcours dans la mémoire et l'historiographie au fil des siècles. C'est un cas d'école des annales!
Ce jour de Juillet 1214 est un "frémissement de surface" qui fait resurgir des structures plus profondes de la société.Il est à la fois révélateur et révélateur des mutations en cours(affermissement du roi). Toutefois le sentiment national n'existe qu'à l'état d'ébauche.C'est une guerre privée si fréquente alors.On se querelle entre grands : peu de morts,on négocie,enlève contre rançon,grappille des dominii,noue des alliances et les défait le lendemain,épouse un beau parti,répudie,bref on place ses pions.La guerre féodale est toute privée.Mais avec Bouvines,on voit enfin ce qui se préparait en profondeur:la lente émergence d'un État.
( Duby op cité,Contamine la guerre au m/a).


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