Bonsoir,

Etudiante en histoire je planche actuellement sur un extrait du cartulaire de l'abbaye Saint-Père de Chartres.
J'ai déjà bien avancé sur le texte et fait la première ébauche du plan mais je bloque un peu sur certains concepts .

Le texte est en fait une charte écrite par les moines et détaillant les différentes terres en leur possession, qu'elles aient été données par le seigneur et celles partagées avec celui-ci ainsi que les taxes et le type de justice qui s'y appliquent. Cette charte date du milieu du XIIème siècle.

J'aurais voulu savoir si le concept de co-seigneurie était répandu à cette époque et particulièrement entre un seigneur laïc et un seigneur ecclésiastique.
De plus je bloque sur le contexte historique, notamment sur la situation des seigneuries et de Chartres au XIIème siècle.

Merci d'avance.
Bonne soirée.

Le contexte général de cette charte est celui des grandes entreprises de défrichement des XIe-XIIIe siècles. En Chartrain, le niveau de richesse de la grande noblesse est moindre que dans d'autres régions. Les seigneurs locaux doivent s'associer aux établissements ecclesiastiques voisins (le chapitre de Chartres, les abbayes de Saint-Père, de Saint-Jean-en-Vallée, de Notre-Dame de Josaphat, etc...), mais aussi des régions périphériques (Saint-Denis et Saint-Martin-des-Champs pour le Parisis ; Saint-Benoît et Marmoutier pour la Loire) afin de créer des communautés de défricheurs originaires de régions plus peuplées.

Le livre incontournable pour ce commentaire reste la thèse d'André CHEDEVILLE, Chartres et ses campagnes (XIe-XIIIe siècles), Paris, 1973, rééd. Chartres, 1991.

Pour plus d'information, à quel lignage appartiennent les laïcs cités dans ce texte, quelles sont les villages nommés dans cette charte ?

Tout à fait ! cette thèse est d'ailleurs remarquable ! par contre j'ai entendu dire que certains résultats avaient été contestés pour Marmoutier... intox ou info ?

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Il n'y a pas de littérature sans liberté politique

Memoriam quoque ipsam cum voce perdidissemus, si tam in nostra potestate esset oblivisci quam tacere

Les laïcs cités sont le seigneur Urson et son fils nivelon. Un seul village est cité celui du bois-ruffin ainsi que son défrichement par les moines de tirson.

Merci pour ses informations et indications de recherches précieuses.

Bois-Ruffin, commune d'Arrou (28), abritait une motte castrale, remplacée au XIIIe siècle pour une tour maçonnée, toujours visible.

Ursion est le seigneur de Fréteval, château situé sur le Loir, à mi-chemin entre Châteaudun et Vendôme. Je te conseille donc d'aller jeter un coup d'oeil sur la thèse de Dominique BARTHELEMY, La société dans le comté de Vendôme de l’an mil au XIVe siècle, Paris, 1993.

Cette donation doit surement y être cité et commenté. La famille des seigneurs de Fréteval descend par les femmes d'une importante famille chartraine, celle des Vivien-Foucher. S'adresser à des moines chartrains dans une partie du Dunois qui connait l'influence de ceux de Marmoutier de Tours, ou de la Trinité de Vendôme est un choix délibéré.