Bonjour,

On parle beaucoup des cathares, ces "hérétiques" du Bas Moyen-Âge qui remettent en cause le dogme chrétien.
pourtant, on parle peu des Vaudois et autres groupes d’hérétiques. Quelqu'un pourrais-t-il m'informer sur ce point que je viens de découvrir (les cathares, ça va je situais, mais les vaudois m'étaient totalement inconnus).
Si quelqu'un pouvait me renseigner sur ces hérétiques (les Vaudois ou d'autres groupes s'il y en a), je suis preneur.

Hugues de Montigny

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"L'Histoire est imagination et contrôle de l'imagination par l'érudition"

A l'origine, on trouve un marchand lyonnais de la fin du XIIe s, Valdo (le prénom Pierre qu'on lui attribue est absent des sources originales) qui cherche à prêcher l'évangile en langue vulgaire. Pris dans le contexte lyonnais (luttes entre l'Archevêque et l'empereur du Saint Empire romain germanique puisque Lyon se trouve alors dans cet ensemble), il sera balloté et finalement déclaré hérétique au concile de Latran en 1215. Ce mouvement (appelé aussi les Pauvres de Lyon) est à rapprocher des Umiliati ou de la Pataria milanaise. Il s'agit d'une aspiration nette des laïcs à accéder plus directement à une vie évangélique (on pense aussi à François d'Assise). Ils remettent en cause l'Eglise en tant qu'institution car ils redoutent que son avaritia et sa superbia (orgueil et goût du lucre) rendent les sacrements moins efficaces, ce qui est une profonde angoisse au moyen âge. Ce ne sont pas des hérétiques en tant que tels (du reste, cela n'existe pas), et de toute façon, Valdo n'a pas la formation pour discuter du dogme. Les patarins milanais offrent une comparaison intéressante : comme ils contestent un archevêque nommé par l'empereur, le pape les soutient dans le cadre de la réforme grégorienne. Mais ils portent la même aspiration que les partisans de Valdo. Bref, il s'agit là d'un mouvement de réforme de l'Eglise né dans le laïcat, parallèle à la réforme dite grégorienne, que l'Eglise romaine peut choisir d'instrumentaliser, de soutenir ou de condamner au gré du contexte (souvent local). L'histoire protestante en a fait par la suite une des origines de la Réforme mais c'est évidemment un anachronisme.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Beaucoup de ces Vaudois se sont établis en Italie et dans le Luberon où ils ont adopté le protestantisme et été violemment persécutés. Leurs descendants sont encore très actifs (cherchez sur Internet "Vaudois Luberon", vous aurez un tas de sites et de références). Une partie a émigré en Afrique du Sud.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Bien entendu, mais cela va mieux en le disant : Vaudois = partisans de Valdo et non habitants du canton de Vaud ici ! Moi-même j'ai fait la confusion étant plus jeune

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

La confusion que vous faisiez vient de ce que le canton suisse de Vaud a été aussi un refuge pour de nombreux protestants étrangers au XVIIème siècle. Logiquement, les partisans de Valdo (ou Valdes) auraient dû être appelés Valdois ou Valdésiens.
http://www.yrub.com/histoire/protestch.htm

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Cette histoire de Vaudois continue à me tracasser : le canton de Vaud n'est pas ici en cause, ni le nom de Valdo. Il s'agit en fait des "habitants (métaphoriques) de la vallée" si on s'en tient à une étude du XIXe s (Monastier, Histoire de l'Eglise [des Vaudois], Lausanne, 1847) :


Cela pose toutefois un souci chronologique car la date de 1160 est trop précoce.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

En fouillant internet (je n'ai pas encore eu le temps de passer à la médiathèque et comme je l'ai dis en lançant ce sujet, je découvre les vaudois, alors je débroussaille quelques connaissances avant d'approfondir), je suis tomber sur un site qui expose les différentes étymologies du terme de "vaudois". Je ne sais pas du tout ce que vaut ce site (il commence par parler de pierre de Valdo, or il me semble que l'on n'est pas certain du tout de son prénom)

Voilà ce qu'en dit le site en début (http://www.info-bible.org/livres/Histoi ... e.1/08.htm) :

"Trois étymologies principales en ont été données. Selon quelques-uns, il dériverait de Valdo, dont les disciples ont été appelés pauvres de Lyon, et serait synonyme de cette dernière dénomination. Selon d'autres, Vaudois dériverait de vaux ou vallées, Comme Vallenses, du mot latin vallis, vallée, et Valdenses de plus généralement usité), de vallisdensa, vallée touffue. Pour d'autres, enfin, le nom de Vaudois serait une épithète injurieuse, synonyme de sorcier."

Calade, peut-être as-tu eu tes sources sur le même site que moi.

En tout cas, je ne savais pas qu'un tel sujet pouvait engendrer un tel débat étymologique.

Hugues de Montigny

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"L'Histoire est imagination et contrôle de l'imagination par l'érudition"

Comme beaucoup de questions religieuses, les controverses ont fait rage sur les Vaudois et leur nom. Pour ma part, je pense que l'affaire Pierre Valdo a été beaucoup minimisée par l'Eglise et le pouvoir, comme nombre de rébellions qui éclatèrent aux 12ème, 13ème, et14ème siècles. A Lyon en tout cas, son souvenir fut si durable que, pendant la "Grande Rebeyne" de 1529, on se réclama encore du "Pôvre", surnom médiéval de Valdo.
http://www.info-bible.org/livres/Histoire.Eglise.Vaudoise.1/08.htm
http://www.info-bible.org/histoire/vaudois/

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

On a la même source, le livre de Monastier.
http://www.info-bible.org/livres/Histoi ... /index.htm
Les sources que citent Monastier ont l'air convaincante mais il faudrait alors croire que le nom de Vaudès (Valdo) serait une pure coïncidence ? Ou que notre héros aurait reçu ce surnom qui courrait chez les hommes d'Eglise ? J'avoue caler sur le sujet.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Nos réponses se sont croisées. Personnellement, je penche pour un rattachement des Vaudois à Valdo, dont la vie est relativement bien documentée et dont on sait que ses partisans ont fui Lyon pour la Provence et l'Italie.

Un ouvrage qui fait la "soudure" entre Vaudois et protestants :
"L'hérésie des pauvres: vie et rayonnement de Pierre Valdo" par Bernard Félix

On le trouve sur Google Books

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Si on tappe sur Google " Vaudois en Wurtemberg ", on trouve plusieurs sites sur l'intéressante émigration de cette population dans trois villages de la région de Pforzheim où elle avait gardé ses pratiques religieuses et l'office en français jusqu'à il y a quelques années.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Pour ceux qui connaissent l'Allemand, il y a ausi des sites si on tappe " Waldenser in Württemberg ".

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Intéressant. Je me pose une nouvelle fois la question du nom en allemand. Le canton de Vaud se dit Waadt. Alors d'où vient ce Waldenser : allusion à la forêt (comme nos auteurs latins qui voient en eux des gens qui errent dans une vallée de larmes) ou germanisation de Valdo ? S'il s'agit de Vaudois au sens suisse, je ne pense pas que l'étymologie explique une telle déformation.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Vers l'an mil, il existait un Comitatus valdensis appartenant à l'évêque de Lausanne. Rien à voir avec les Vaudois, c'est bien antérieur.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)