isatis a écrit :
Au début, elle a frappé avec 2 ou 3 vagues assez rigoureuses, puis elle est devenue "endémique" avec des retours de +/- 5 ans, puis 10 ans, moins meurtrière: microbe affaibli et/ou une population restante n'ayant gardé que les personnes résistantes au microbe? (l'un n'exclut pas l'autre).
Non, pas que des personnes résistantes aux microbes puisqu'elle tue encore pendant plus de trois siècles. Cependant, il y a de ça, oui. En 1348, cela faisait six ou sept cents ans (je crois) que la peste avait quitté l'Europe (en admettant que la peste de Justinien soit de la même veine, mais il me semble que cela a été prouvé). Plus personne ne connaissait cette maladie. Plus personne n'avait d'anticorps efficaces. De plus, l'hygiène en vigueur n'arrange pas les choses. Ce sont les rats noirs qui propagent l'épidémie via leurs puces, toutes les couches de la population y étaient exposées.
Après 1348, les personnes deviennent naturellement plus résistantes (mais la peste continue quand même à faire des ravages, j'ai au moins deux listes de "morts de la peste en 1632" qui le prouvent) et certaines savent peut-être mieux s'en prémunir en s'isolant pendant la période propice (de mai / juin à fin novembre environ). C'est aussi la seule maladie épidémique qui est reconnue comme telle.
J'ai lu quelque part aussi, mais je ne sais pas si c'est avéré, que les personnes de groupe sanguin B étaient naturellement résistantes au bacille et que c'est pour cette raison que la Hongrie, où ce groupe sanguin est prédominant, a été beaucoup moins touchée que les autres pays d'Europe.
La disparition de la peste (toute relative, car elle est encore endémique dans quelques points du globe, notamment dans un secteur très précis des USA) est due à plusieurs facteurs convergents : progrès de l'hygiène domestique et mutation des espèces murines principalement (le rat noir ayant disparu au profit du rat gris). Par ailleurs, la peste n'est pas de source "européenne" à la base, mais asiatique, et "apportée" à Caïffa par la Horde d'Or qui s'en servait comme arme bactériologique. Il était donc prévisible qu'à plus ou moins long terme, le virus s'épuise quasiment de lui-même, contrairement à d'autres, bien plus locaux et tout aussi meurtriers, qui n'ont réculé que grâce à la médecine moderne (paludisme, variole, ...).