Merci d'avoir rectifié. La mort prématurée d'Hugues va faire disparaitre ce nom du stock de noms royaux capétiens.

Exact. Il ne sera plus porté que par Hugues de Vermandois, frère de Philippe 1er. Après cela, sauf erreur de ma part, ce vieux prénom Robertien disparaitra, tout comme celui de Eudes, de la famille royale. Il est vrai que l'éventail va s'élargir avec l'apparition de Philippe et bientôt de Louis puis de Charles.

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"Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu et que tu fusses La Hire !"

Comme je l'ai déjà dit, la raison officielle de l'éviction de Jeanne n'était pas sa possible bâtardise mais le fait qu'elle était une fille. C'est pour cela que les filles de Philippe V et de Charles IV ont été exclues de la succession française elles aussi.
En fait, ce qui est étrange, c'est que Philippe V et Charles IV aient été rois de Navarre. J'avoue ne pas avoir la moindre idée de comment ils ont justifié ça.
La même chose s'est produite avec Louis XVIII et Charles X qui furent rois de France et de Navarre alors que le trône de Navarre aurait dû revenir à leur nièce, la fameuse Madame Royale.
Il y a aussi eu la même chose avec la Bretagne. Elle a été rattachée à la France par le mariage de François Ier et Claude de France mais aurait dû en être séparée à la mort de Charles IX puis y être a nouveau rattachée à la mort de la princesse Marie-Elisabeth et en être à nouveau séparée à la mort d'Henri III.

Eh bien, pour cela au moins je peux répondre: Philippe V et Charles IV (tout comme leur frère aîné Louis X qui a transmis ce droit à sa fille Jeanne) avaient pour mère l'unique héritière légitime du trône de Navarre, Jeanne Ire, fille d'Henri Ier de Navarre. Il est donc assez normal qu'elle ait transmis ses droits, légitimes et indiscutés, au trône de Navarre à ses fils.
Après, que les deux cadets soient montés sur le trône alors que leur aîné avait une fille qui en était l'héritière légitime en vertu des lois du royaume de Navarre (qui ne reconnaissait pas la loi salique), c'est bien ça qui m'intrigue depuis le début du débat: la légitimité ou non de Jeanne et les droits qu'on lui a reconnus ou non sont pour le moins flous et fluctuants... un coup elle n'est pas légitime, un coup elle l'est, un coup elle n'a droit à aucun trône, un coup elle a droit au trône de Navarre mais toujours pas de France... un peu confus. C'est pour ça que je parlais d'arguments qui ne tiennent pas debout et se contredisent d'eux-mêmes.

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-Qui suis-je pour discuter avec l'Histoire ?

Donc dans l'idée que en 1180 c'était Marie qui hérite du royaume de son père qui aurait gouverner le royaume ? Elle ou son mari Henri Ier Comte de Champagne ?

Est-ce très étonnant que Jeanne ait été "doublée" par ses deux oncles au sujet de la couronne de Navarre ? (Et je ne parle même pas de celle de France)

Premièrement, à l'époque, c'est une enfant. Mis à part son oncle, le duc de Bourgogne (qui se verrait sans doute bien exercer le rôle de protecteur ou de régent), personne n'en tient pour elle. Elle est trop jeune et, surtout, c'est une jeune fille qui n'est pas mariée donc qui ne peut pas réellement gouverner.
Deuxièmement, on oublie souvent que le royaume de Navarre est, à la mort du Hutin, rattachée au puissant et proche comté de Champagne. Politiquement, il n'y aucun intérêt à laisser aller cet héritage sur lesquels Philippe puis Charles ont des droits plus que fondés.

L'argument de la légitimité n'importe vraiment que si il permet de faire pencher le rapport de force d'un côté ou de l'autre. A partir du moment où deux hommes peuvent légitimement lui contester le droit à la couronne navarraise pour des motifs dynastiques et que Jeanne n'a pas les moyens politiques voire militaires de soutenir ses droits, le fait qu'elle soit fille de roi n'importe même pas. C'est une fille, une enfant, elle est quantité négligeable. D'autant que sa famille maternelle est très vite retournée par Philippe le Long et qu'il y a toujours l'espoir de la marier avec l'héritier mâle de Philippe (quand il naîtra) pour arranger le tout.
Pour le coup, la question navarraise aurait sans doute pu se poser avec plus d'acuité en 1322 quand Charles monte sur le trône de France mais, pareil, les droits de Charles sur l'héritage qui lui vient de sa mère ne sont pas plus faibles que ceux de Jeanne.

Cela change à partir de l'avènement de Philippe VI de Valois. Jeanne est mariée au cousin d’Évreux, elle a un clan derrière elle pour réaffirmer ses droits. Et comme son mari descend lui aussi de Philippe III, il convient de la, ou plutôt de le, ménager. D'où tractation, restitution de la Navarre, tout en conservant la Champagne à la France contre dédommagement. Et, à vrai dire, le Valois y est obligé vu que lui n'a aucun droit sur l'héritage Navarre-Champagne, même si il se sort plutôt bien des négociations.

Aaah, d'accord! Merci Ruyven, cette analyse explique tout. J'ignorais ces éléments, maintenant je comprends mieux.

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-Qui suis-je pour discuter avec l'Histoire ?

De rien Camille
Je ne connais pas grand chose à la période mais j'apprécie de pouvoir partager le peu que j'en sais.