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Message Publié : 08 Nov 2014 23:22 
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Narduccio a écrit :
ALEXANDRE 1ER a écrit :
Regardant la liste des rois ,je m'apercois ( si mes dates sont exactes) que les régnes sont longs pour l'époque :30 ans environ.De RobertII à Philippe II,Louis IX à Philippe IV. C'est meme une performance étant donné l'espérance de vie . Ce furent des règnes sinon stables du moins se traduisant par une autorité affermie du monarque et de l'extension du domaine .Puis de 1314 à 1328 trois rois.Toute malédiction à part c'est surprenant.Ne peux t'on penser que cette instabilité de règne fut une des causes du conflit avec l’Angleterre ?


Sur le forum, il doit y avoir plusieurs sujets qui parlent de cette fameuse espérance de vie moyenne à la naissance. La mortalité infantile étant très élevée à certaines périodes, il faut voir que parfois, 75% des enfants mourraient en bas âge... Du coup, les survivants avaient une espérance de vie assez comparable à la notre. Et comme on a rarement nommé un nourrisson roi, il est logique que les règnes soient longs.

Quand l'espérance de vie est de 20 ans, comme à certaines périodes, cela veut simplement dire qu'un nourrisson à 50% de risques de mourir avant cet age. S'il survit, il pourra vivre vieux et on a des exemples de gens qui ont 80 ou 90 ans et ce ne sont pas des exceptions.




Je crois qu’entre le chimérique chiffre des 20-25 ans d’espérance de vie souvent ânonné, et les confirmations par les chroniques, de vieillards ayant atteint un âge canonique (Joinville 93 ans, Enrico Dandolo 98 ans), il y’a sans doute un juste milieu.

Certes, les morts infantile, et le fameux cap des quatre ans, était un imposant péril pour un nourrisson de la période médiévale, mais, même celui-ci franchit, il ne faut pas être trop enthousiaste quand a l’espérance de vie d’un homme adulte. Le confort supérieur de la noblesse et une solide alimentation les conduit souvent à passer le cap des quarante ans, mais les épidémies et surtout la méconnaissance de l’hygiène de vie tel que nous la pratiquons (pas tant les bains, pratiquer régulièrement avant les édits du clergé devant la peste au 14ème incitant a s’en protéger par une saine couche de crasse) sans compter les guerres aux fortunes hasardeuses les conduit souvent à ne pas faire de vieux os, et, il est saisissant de voir que les trois quarts des souverains, des capétiens aux bourbons, et ce jusqu’à louis 14, meurt dans la tranche d’âge très resserré de 52 à 60 ans, seul louis 7 et louis 11 atteignent l’âge vénérable de soixante ans, bien que louis 7 y parvienne, sujet a une cachexie paralytique qui le confine près d’un an au Palais de la cité !

Les vies et les fortunes sont diverses. Il y aura donc toujours des contre-exemples. Même à l’aube des temps. Ainsi nous savons grâce à des analyses effectuées au carbone 14 sur sa momie, que Ramsès 2 est mort à l’âge de plus de 90 ans.
Les seules cas flagrants de souverains à la longévité importante dans un temps pérenne est celui de l’empire byzantin dans l’antiquité tardive.

Zénon 474 à 491 :66 ans env.
Anastase 491-518 : 88 ans
Justin 518-527 :77 ans
Justinien 527-565 :82 ans

Cependant. Sans trop m’avancer, cet liste de souverains a la longévité surprenante, n’est sans doute pas le fruit du hasard. Les romains nous ont prouvait que, quand les dynasties sont stables, que les empereurs ne succombent pas sous le coups des anarchies militaires et des complots de palais, ils atteignaient souvent un âge singulièrement supérieur à leurs homologues médiévaux, et ceux-ci grâce a une alimentation beaucoup plus saine et varié, l’emploi quotidien de services d’hygiènes remarquables tel que les thermes, et des médecins, souvent grecques, bien plus avisée dans leur traitements, que les charlatans qui sévissaient dans dans le Bas moyen-âge…


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Message Publié : 08 Nov 2014 23:33 
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bélissaire a écrit :
Je crois qu’entre le chimérique chiffre des 20-25 ans d’espérance de vie souvent ânonné, et les confirmations par les chroniques, de vieillards ayant atteint un âge canonique (Joinville 93 ans, Enrico Dandolo 98 ans), il y’a sans doute un juste milieu.


Par exemple, les estimations faites par les archéologues d'après l'age des os ? Ou celle des généalogistes d'après les registres des églises ? Ben justement, c'est là-dessus que je m'appuie. Passé le gros pic de mortalité des premières années, la vie des survivants ressemble pas mal à la nôtre. Sauf durant les périodes où sévissent des épidémies. Il arrive parfois que des villages entiers soient décimés. Pas dans le sens romain du terme, 1 mort sur 10, mais plus dans le sens inverse, 1 survivant sur 10. Et là, parfois il n'y a plus personne pour tenir les registres.

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Message Publié : 09 Nov 2014 0:08 
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Narduccio a écrit :
bélissaire a écrit :
Je crois qu’entre le chimérique chiffre des 20-25 ans d’espérance de vie souvent ânonné, et les confirmations par les chroniques, de vieillards ayant atteint un âge canonique (Joinville 93 ans, Enrico Dandolo 98 ans), il y’a sans doute un juste milieu.


Par exemple, les estimations faites par les archéologues d'après l'age des os ? Ou celle des généalogistes d'après les registres des églises ? Ben justement, c'est là-dessus que je m'appuie. Passé le gros pic de mortalité des premières années, la vie des survivants ressemble pas mal à la nôtre. Sauf durant les périodes où sévissent des épidémies. Il arrive parfois que des villages entiers soient décimés. Pas dans le sens romain du terme, 1 mort sur 10, mais plus dans le sens inverse, 1 survivant sur 10. Et là, parfois il n'y a plus personne pour tenir les registres.


Une fois passée ce pic de mortalité, l’espérance de vie s’accroît sensiblement, sur cela nous nous rejoignons.
Cependant, les récentes études sur les causes de mortalité laisse supposer que l’espérance de vie -pour le moins chancelante- des gens au moyen-âge s’explique plus par une pluralité de maux, a l’incidence inéluctable dans une vie (crise d'appendicite, grossesse, rythme de travail exténuant, famines, fièvres, exactions de routiers) qu’a de grandes épidémies, qui en dehors des ravages tel que la peste aux 5-6ème et 14ème siècles, ont eu un impact a modérer, devant l’écrasante proportion de la population vivant en milieux ruraux, préservé en cela des préjudices de la promiscuité.


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Message Publié : 09 Nov 2014 1:51 
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Ben, vous semblez oublier que nous avons nos maux spécifique aux hommes modernes : burn-out, crise cardiaque, asthme et maladies pulmonaires dues la pollution, AVC, ...

En ce moment, dans certains départements on parle d'une "épidémie" d'AVC. Leur nombre a simplement doublé en 10 ans ...

PS : on réponds un peu plus précisément à cette question d'espérance de vie dans le fil suivant : Tables de mortalité avant le 18° siècle

Vous y apprendrez que l'espérance de vie moyenne d'un adulte était d'environ 60 ans. Actuellement, l'espérance de vie d'un adulte qui a vingt ans doit être d'environ 80 ans, donc, il lui reste 60 ans à vivre. A 40 ans, l'espérance de vie d'un fumeur est de 75 ans, celle d'un non-fumeur dépasse les 85 ans. En fait, plus on vis vieux, plus on a de chances de vivre encore plus vieux. ;)

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Message Publié : 09 Nov 2014 3:55 
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Concernant la période qui nous intéresse, il faudrait lire les analyses d'études archéologiques récentes pour avoir des tables de mortalité. Le paysan ne vit pas très longtemps, le travail est usant, le chaumières sont enfumées car il n'y a pas encore de cheminées, et on sait que le bois qui brûle n'est pas excellent pour les poumons. N'oublions pas les carences dues à une alimentation déséquilibrée. 60 ans après les mortalités infantiles, c'est plus tard que le MA, me semble t'il.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 09 Nov 2014 10:31 
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Jean-Marc Labat a écrit :
60 ans après les mortalités infantiles, c'est plus tard que le MA, me semble t'il.


Effectivement. Mais, je m'insurge contre le réflexe : tous les gens mourraient avant 30 ans. C'est ce qu'on a parfois l'impression de lire. Or, ce n'est pas le cas. La mortalité est importante, mais il faut tenir compte de l'énorme mortalité infantile. Après, les choses redeviennent "plus normales" ou plutôt plus proche de ce qu'on peut connaitre chez nous.

Quant aux métiers ... Je pense que l'un des métiers les plus mortifère doit être celui de charbonnier. On reconnaissait un charbonnier à son teint pâle. Ce teint, il le devait au CO qu'il respirait en permanence quand il surveillait la carbonisation de ses tas de bois. On ne vit pas trop vieux dans ces conditions.

Concernant les maisons, la situation s'améliore dès le VIIIème-IXème siècle. L'habitat rural est durant l'époque gallo-romaine constitué souvent de maisons de type semi-enterré. C'est du moins ce que retrouvent souvent les archéologues. Le sol est creusé et on descend une ou deux marche pour pénétrer dans la maison. Or, le foyer étant au sol, cela ne favorise pas l'extraction des fumées. Sans compter que souvent il n'y a pas de cheminées ou il s'agit d'un simple trou dans le toit. Or, assez vite, aux périodes citées, on voit apparaitre des maisons où le sol n'est plus de type semi-enterré. Mieux, le foyer est souvent sur une dalle de briques, ce qui le sur-élève pas rapport au sol. De plus, le foyer va au bord d'une pièce et apparaissent des conduits de cheminées qui "viennent" chercher les fumées au plus près du foyer. En Alsace, de mémoire, les premiers habitats de ce type apparaissent au VIème siècle. Ça n'a l'air de rien, mais cela change pas mal de choses sur le plan sanitaire. Et surtout pour les enfants en bas-âge qui ne se retrouvent plus tellement exposés à de l'air vicié. De mémoire toujours, il me semble que dans certaines zones, le type d'habitat semi-enterré va perdurer assez tardivement.

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Message Publié : 09 Nov 2014 11:59 
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Narduccio a écrit :
Ben, vous semblez oublier que nous avons nos maux spécifique aux hommes modernes : burn-out, crise cardiaque, asthme et maladies pulmonaires dues la pollution, AVC, ...

En ce moment, dans certains départements on parle d'une "épidémie" d'AVC. Leur nombre a simplement doublé en 10 ans ...

PS : on réponds un peu plus précisément à cette question d'espérance de vie dans le fil suivant : Tables de mortalité avant le 18° siècle

Vous y apprendrez que l'espérance de vie moyenne d'un adulte était d'environ 60 ans. Actuellement, l'espérance de vie d'un adulte qui a vingt ans doit être d'environ 80 ans, donc, il lui reste 60 ans à vivre. A 40 ans, l'espérance de vie d'un fumeur est de 75 ans, celle d'un non-fumeur dépasse les 85 ans. En fait, plus on vis vieux, plus on a de chances de vivre encore plus vieux. ;)

Narduccio a écrit :
Jean-Marc Labat a écrit :
60 ans après les mortalités infantiles, c'est plus tard que le MA, me semble t'il.


Effectivement. Mais, je m'insurge contre le réflexe : tous les gens mourraient avant 30 ans. C'est ce qu'on a parfois l'impression de lire. Or, ce n'est pas le cas. La mortalité est importante, mais il faut tenir compte de l'énorme mortalité infantile. Après, les choses redeviennent "plus normales" ou plutôt plus proche de ce qu'on peut connaitre chez nous.

Quant aux métiers ... Je pense que l'un des métiers les plus mortifère doit être celui de charbonnier. On reconnaissait un charbonnier à son teint pâle. Ce teint, il le devait au CO qu'il respirait en permanence quand il surveillait la carbonisation de ses tas de bois. On ne vit pas trop vieux dans ces conditions.

Concernant les maisons, la situation s'améliore dès le VIIIème-IXème siècle. L'habitat rural est durant l'époque gallo-romaine constitué souvent de maisons de type semi-enterré. C'est du moins ce que retrouvent souvent les archéologues. Le sol est creusé et on descend une ou deux marche pour pénétrer dans la maison. Or, le foyer étant au sol, cela ne favorise pas l'extraction des fumées. Sans compter que souvent il n'y a pas de cheminées ou il s'agit d'un simple trou dans le toit. Or, assez vite, aux périodes citées, on voit apparaitre des maisons où le sol n'est plus de type semi-enterré. Mieux, le foyer est souvent sur une dalle de briques, ce qui le sur-élève pas rapport au sol. De plus, le foyer va au bord d'une pièce et apparaissent des conduits de cheminées qui "viennent" chercher les fumées au plus près du foyer. En Alsace, de mémoire, les premiers habitats de ce type apparaissent au VIème siècle. Ça n'a l'air de rien, mais cela change pas mal de choses sur le plan sanitaire. Et surtout pour les enfants en bas-âge qui ne se retrouvent plus tellement exposés à de l'air vicié. De mémoire toujours, il me semble que dans certaines zones, le type d'habitat semi-enterré va perdurer assez tardivement.


Je suis bien allé sur le topic susmentionné et je n’y ai pas compris qu’une fois atteint l’âge de 20 ans, un individu pouvait espérer vivre jusqu’à 60 ans. J’ai lu ceci :

"C'est juste un aperçu car ma base n'est pas forcément représentative de l'ensemble d'une population.
Les pyramides des âges au décès sont sur l'ensemble de la période 1600-2000 mais avec beaucoup plus de personnes ayant vécus au XVII et XVIIIe
Les graphiques de l'évolution de l'âge moyen est calculé par siècle (c'est l'année de décès qui est pris en compte pour le calcul)

D'après mes calculs, avant le XIX, un bébé sur 5 qui naissait atteignait 70 ans.
C'est effectivement très loin de 1 pour 100!
Et 1 personne sur 3 qui atteignait l'âge de 20 ans, pouvait espérer atteindre l'âge de 70 ans!
Je suis moi-même surpris de ces chiffres!

Comme on nous dit que l'espérance de vie était de 35/40 ans, alors, lorsqu'une personne meurt à 77 ans comme Louis XIV, on pense que c'est exceptionnel.
Alors que c'était plutôt banal, bien certe, mais rien d'exeptionnel

Au passage, je profite pour rectifier une erreur que j'ai écrite plus haut: dans ma base, la mortalité infantile (avant l'âge de 10 ans) est de l'ordre de 33%
(source:Tables de mortalité avant le 18° siècle/ Hierosnimus)"


Pour ma part, je m'insurge contre le réflexe de dire tous les gens mourraient avant 30 ans, mais aussi selon laquelle tout le monde, une fois passer les premiers périls de la petite enfance, finissait sexa ou octogénaire !

Je continue de dire qu’il doit y avoir un juste milieu. À ce titre louis 14, bien que jouissant d’un confort rare pour l’époque, peut, par exemple être mis en exergue par le fait que de nombreux périls de santé ont entaché sa jeunesse :

-10 nov 1647 : À 9 ans, le, il est atteint de la variole. Dix jours plus tard, les médecins n’ont plus aucun espoir mais le jeune Louis se remet « miraculeusement ».

-1655 : Blennorragie : tenue secrète, cette maladie le tenaille régulièrement depuis sa jeunesse (1655 époque de ses premières liaisons).

-30 juin 1658 : L'alerte la plus sérieuse pour le roi a lieu le: le roi est victime d’une grave intoxication alimentaire (à cause de l'infection des eaux) et de fièvre typhoïde, diagnostiquée comme un typhus exanthématique

-En 1676, la santé du roi est soumise à une rude épreuve ; il a un ulcère perforant de la voûte du palais, une sinusite maxillaire gangreneuse. (Et j’en passe. Maux de dents, fistule anale, ennuis urinaires : accompagnés de probables calculs, goutte) source wikipédia

Ce ne sont pas là les bistouris hasardeux qui sauvent à chaque fois le roi mais une constitution physique exceptionnelle ! Nombreux sont les chroniqueurs qui insisteront sur le fait qu’il avait une constitution digne d’en faire un centenaire, d’ailleurs, il ne s’est pas éteint a la veille de ses 77 ans, a proprement parler de vieillesse, mais d’une gangrène.

Nous devrions aussi nous détacher de nos livres quelques instants, et nous dire simplement que la génétique, par devant quelque fortune, joue pour beaucoup dans ces destins favorables, nous connaissons tous quelque Churchillien, octogénaire, s’empiffrant de venaisons et d’élixirs François…si je puis dire :wink:


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Message Publié : 09 Nov 2014 12:29 
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bélissaire a écrit :
Je suis bien allé sur le topic susmentionné et je n’y ai pas compris qu’une fois atteint l’âge de 20 ans, un individu pouvait espérer vivre jusqu’à 60 ans.


Je parle, dans la plupart de mes posts d'espérance de vie moyenne. Ce terme a une définition précise. Il veut dire que c'est l'age que peut atteindre environ la moitié de la population. Voici par exemple, la courbe pour les 260 dernières années.

Image

L'espérance de vie moyenne en 1750 était d'environ 25 ans pour les hommes. A peu près la même de celle des époques médiévales sans épidémies ou guerres. Nous sommes bien d'accord, tous les hommes ne mourraient pas au lendemain de leur 25ème anniversaire ? Il me semble qu'il y eut même quelques centenaires à l'époque. Mais, la moitié des enfants mourait avant l'age de 10 ans. En fait, tous les spécialistes rapportent que l'espérance de vie à ces époques reculée reflète surtout la mortalité infantile. Si celle-ci diminue, l'espérance de vie augmente. Et on peut voir des bonds assez spectaculaires d'une année sur l'autre. On peut le voir si on trouve des courbes sur l'évolution de l'espérance de vie dans certains pays du tiers monde.

Depuis qu'au néolithique nous avons commencé à vivre entourés d'animaux, notre espérance de vie en a pâti. La plupart de nos maladies modernes proviennent du monde animal. Depuis cet instant, il y eût une très grande mortalité infantile. Sur le plan sanitaire, en ce qui concerne la morbidité, avant l'invention des techniques médicales et pharmaceutiques modernes, les différences sont assez faibles.

Voici comment on calcule l'espérance de vie moyenne d'une population (ce qu'on nomme couramment espérance de vie) : Ined Animation comment on calcule l'espérance de vie.

Ce n'ai que depuis environ 50 ans que l'espérance de vie en France augmente parce que le nombre de personnes âgées augmente et qu'il y a de plus en plus de personnes qui vivent de plus en plus vieux. http://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/fiches-pedagogiques/la-longevite-humaine/

Pour ceux qui étudient les populations, c'est un constat courant. Quand l'espérance de vie d'une population augmente, dans un premier temps, c'est généralement parce que que la mortalité infantile diminue. La mortalité pour le reste de la population reste globalement identique. Ensuite, la mortalité à chaque ages diminue. Puis, pour terminer, la population vit de plus en plus vieux. Dans nos populations moderne commence a apparaitre un nouveau phénomène : l'espérance de vie cesse d'augmenter, voire commence à diminuer de nouveaux. Il y aurait 2 explications à cela, mais les spécialistes sont divisés. La première serait qu'on aurait atteint un moment où c'est la société qui nous rend malade et qui fait augmenter la morbidité. La seconde serait que les gens ont moins peur de la mort. Du coup, ils se protègent moins et prennent plus de risques. Les spécialistes débattent pour savoir quelle est la bonne explication et si ce n'est pas un mix des deux.

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Message Publié : 09 Nov 2014 14:34 
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Narduccio a écrit :
bélissaire a écrit :
Je suis bien allé sur le topic susmentionné et je n’y ai pas compris qu’une fois atteint l’âge de 20 ans, un individu pouvait espérer vivre jusqu’à 60 ans.


Je parle, dans la plupart de mes posts d'espérance de vie moyenne. Ce terme a une définition précise. Il veut dire que c'est l'age que peut atteindre environ la moitié de la population. Voici par exemple, la courbe pour les 260 dernières années.

Image

L'espérance de vie moyenne en 1750 était d'environ 25 ans pour les hommes. A peu près la même de celle des époques médiévales sans épidémies ou guerres. Nous sommes bien d'accord, tous les hommes ne mourraient pas au lendemain de leur 25ème anniversaire ? Il me semble qu'il y eut même quelques centenaires à l'époque. Mais, la moitié des enfants mourait avant l'age de 10 ans. En fait, tous les spécialistes rapportent que l'espérance de vie à ces époques reculée reflète surtout la mortalité infantile. Si celle-ci diminue, l'espérance de vie augmente. Et on peut voir des bonds assez spectaculaires d'une année sur l'autre. On peut le voir si on trouve des courbes sur l'évolution de l'espérance de vie dans certains pays du tiers monde.

Depuis qu'au néolithique nous avons commencé à vivre entourés d'animaux, notre espérance de vie en a pâti. La plupart de nos maladies modernes proviennent du monde animal. Depuis cet instant, il y eût une très grande mortalité infantile. Sur le plan sanitaire, en ce qui concerne la morbidité, avant l'invention des techniques médicales et pharmaceutiques modernes, les différences sont assez faibles.

Voici comment on calcule l'espérance de vie moyenne d'une population (ce qu'on nomme couramment espérance de vie) : Ined Animation comment on calcule l'espérance de vie.

Ce n'ai que depuis environ 50 ans que l'espérance de vie en France augmente parce que le nombre de personnes âgées augmente et qu'il y a de plus en plus de personnes qui vivent de plus en plus vieux. http://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/fiches-pedagogiques/la-longevite-humaine/

Pour ceux qui étudient les populations, c'est un constat courant. Quand l'espérance de vie d'une population augmente, dans un premier temps, c'est généralement parce que que la mortalité infantile diminue. La mortalité pour le reste de la population reste globalement identique. Ensuite, la mortalité à chaque ages diminue. Puis, pour terminer, la population vit de plus en plus vieux. Dans nos populations moderne commence a apparaitre un nouveau phénomène : l'espérance de vie cesse d'augmenter, voire commence à diminuer de nouveaux. Il y aurait 2 explications à cela, mais les spécialistes sont divisés. La première serait qu'on aurait atteint un moment où c'est la société qui nous rend malade et qui fait augmenter la morbidité. La seconde serait que les gens ont moins peur de la mort. Du coup, ils se protègent moins et prennent plus de risques. Les spécialistes débattent pour savoir quelle est la bonne explication et si ce n'est pas un mix des deux.


Sur une stabilisation inéluctable de l’espérance de vie j’ai lu les même rapports accablants que vous, toujours causée par les mêmes facteurs, une fois abaissé a des proportions minime le taux de mortalité infantile, démocratisé l’alimentation, les services de santé; les existences, ainsi étirée jusqu’à la lie, engendre des «déviances» tel qu’un régime alimentaire « glucoseux » (on se comprend :wink:) des habitudes de vies exécrables (tabagisme, consommation d’alcool, sédentarité a des degrés inédits) l’égalité établie des sexe, ouvre un rythme de vie homme-femme comparable, qui pourrait aussi compromettre la préséance des femmes quand à l’âge de décès.
Les exemples les plus accablants sont les populations russes et américaines, deux nations aussi antinomique sur le point des mœurs qu’ils ne sont semblables sur le point des excès, réciproquement Dionysien et gargantuesque :

« La faible espérance de vie en Russie attribuée à la vodka
Une étude confirme que la forte consommation d'alcool en Russie est à l'origine d'une surmortalité anormale chez les hommes de moins de 55 ans.
L'alcoolisme fait des ravages en Russie. Ce fléau connu vient d'être confirmé par une étude montrant que l'alcool, notamment la vodka, est à l'origine de la mort d'un quart des hommes de moins de 55 ans. Ces résultats sont publiés ce vendredi dans la revue scientifique The Lancet .

Pour évaluer l'impact de l'excès d'alcool sur la population, des chercheurs du Centre russe contre le cancer de Moscou ont interrogé entre 1999 et 2008 plus de 151.000 hommes et femmes âgés de 35 à 74 ans, dans trois villes industrielles typiques du nord de la Russie. S'étant aperçus que les consommateurs d'alcool les plus importants étaient des fumeurs, les chercheurs se sont dans un second temps concentrés sur ce groupe d'individus.
Plus de 2 fois plus de décès

Parmi les 57.361 fumeurs qui ne présentaient aucune maladie au début de l'étude, le risque de mourir entre 35 et 54 ans était de 16 % pour les hommes consommant moins d'un demi-litre de vodka par semaine, contre 20 % pour une consommation entre 1 et 3 demi-litres et de 35 % pour 3 demi-litres ou plus. Pour les plus de 55 ans (55-74 ans), les risques étaient respectivement de 50 %, 54 % et 64 %. Des taux de mortalité prématurée extrêmement élevés qui confirment, d'après l'étude, la responsabilité de l'alcool et de la vodka sur ces décès précoces.
En une dizaine d'années, plus de 2000 hommes de la population étudiée sont morts de maladies favorisées par la consommation d'alcool, comme les cancers du foie et de la gorge, la tuberculose, la pneumonie ou les maladies du pancréas, sans oublier l'empoisonnement à l'alcool (souvent frelaté), les accidents, les violences ou les suicides. Source : Le Figaro»

« L'espérance de vie recule aux Etats-Unis

Pour la première fois depuis 25 ans, l'espérance de vie aux États-Unis a diminué. Une rupture notable avec l'idée que l'espérance de vie ne pourrait plus s'arrêter d'augmenter. En cause : le passif du tabagisme et l'obésité.

Le poids historique du tabagisme aux États-Unis : Selon une étude du Conseil National de Recherche (National Research Council - NRC), les États-Unis ont une espérance de vie plus faible que les autres pays à revenus élevés à cause du lourd passif de consommation de tabac.

Le poids de l'obésité dans la mortalité :Selon l'étude du NRC, l'obésité contribue de plus en plus à la faible augmentation de l'espérance de vie aux États-Unis. Bien qu'il existe encore des incertitudes sur l'ampleur de la relation entre obésité et mortalité, l'obésité pourrait être responsable, à hauteur d'un cinquième ou d'un tiers, du déficit de l'espérance de vie américaine par rapport aux autres pays comparables. Et si la tendance à l'obésité aux États-Unis se poursuit, cela devrait compenser les gains obtenus par ailleurs sur la réduction du tabagisme. Toutefois, les données récentes suggèrent que la prévalence de l'obésité aux États-Unis s'est stabilisée, et certaines études indiquent que le risque de mortalité associé à l'obésité a diminué.

Le manque d'accès aux soins joue différemment suivant l'âge, le manque d'accès universel aux soins de santé aux États-Unis a également augmenté la mortalité et réduit l'espérance de vie bien que cela soit un facteur moins important pour les plus de 65 ans qui ont accès au programme Medicare.
Source : notre-planete.info »


Parmi ces excès sociétaux, vous citiez précédemment les « burn-out, crise cardiaque, asthme et maladies pulmonaires dues la pollution, AVC » qui font le lot de notre société actuel. je pense qu’il n’y a pas contradiction mais conséquence de notre espérance de vie accrue, les excès tel que la mauvaise alimentation, ou même (sans sortir le violon décadentiste :wink: ) Le tabagisme et la surconsommation d'antidépresseurs sont le lot inéluctable (pour une fraction de la population) d’une longue existence. Le « formol » contemporain est assez efficace pour nous permettre de subsister un temps confortable, mais la conséquence de cette espérance de vie inédite sera une durée de travail repoussée à des degrés très contraignants, entraînant comme vous le faisiez remarquer, une lassitude et une défiance vis-à-vis de la mort, et leurs conséquences…

Ps : bien que tout cela soit lié dans le cadre des atermoiements d’une existence et son issue, je crois que nous allons gravir l’échelon de l’histoire, pour rejoindre celui, plus cornélien et philosophique, des mœurs civilisationnelles ! :wink:


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Message Publié : 09 Nov 2014 14:47 
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Inscription : 15 Avr 2004 22:26
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Localisation : Alsace, Zillisheim
Certains excès eurent lieux de tout temps. A tel point qu'une maladie comme la goutte fut un marqueur social à certaines périodes. C'était une maladie de riches. C'est devenue une maladie qui touche tous les milieux. Sciences & Avenir : La goutte un marqueur de réussite sociale

Citer :
Louis XIV, Charles Quint, Darwin, Newton, Jacques Chirac... Voici quelques "goutteux" célèbres ayant connu les douloureuses crises de "cette maladie des rois", nommée ainsi en raison de son association avec les repas riches en gibier et copieusement arrosés.
L'arthrite du riche

"La goutte a longtemps été considérée comme un marqueur de réussite sociale, le prix à payer de l'opulence", écrit le Pr Jean-Louis Schlienger, de la Faculté de médecine de Strasbourg (Médecine des maladies métaboliques, avril 2014). Connue des Égyptiens dès 2640 avant J.-C., elle a été décrite par Hippocrate au Ve siècle avant notre ère comme l'arthrite du riche.

_________________
Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 12 Nov 2014 8:02 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
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sauf que la goutte ne fait pas mourir...Je constate que certains conviennent que l'espérance de vie n'est pas unique.Certes les monarques avaient l'avantage de conditions de vie meilleure mais devant les grands fléaux ils étaient égaux cf tuberculose de Charles neuf ,les disparitions tragiques des fils et petit fils de Louis XIV par la rougeole,la scarlatine.
N'oublions pas aussi la consanguinité des génerations:on se marie dans son village ou chacun est parent à l'autre etc...
Pour revenir au sujet initial,je maintiens que la longévité des capétiens (1 ere branche) est remarquable pour l'époque.


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Message Publié : 29 Nov 2014 19:54 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 24 Jan 2012 23:20
Message(s) : 183
Camille l'uchronique a écrit :
@ Ingelrii:
Pour ce genre de questions, Ce topic avait déjà pas mal débroussaillé, mais je vous engage vraiment à vous procurer l'ouvrage de Michel-André Lévy. Ce n'est pas pour lui faire de la pub, mais il a parfaitement cerné la question, et pour ma part ce livre m'a beaucoup intéressée, c'est une mine d'informations.


M. L'Uchronique, merci pour vos conseils
M. Levy, votre livre me plaît beaucoup

:P


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Message Publié : 30 Nov 2014 9:59 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 09 Déc 2013 19:33
Message(s) : 543
Localisation : Mon blason devrait vous en donner une petite idée...
Non, moi pas Monsieur! :rool:

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-Qui suis-je pour discuter avec l'Histoire ?


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Message Publié : 30 Nov 2014 12:12 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 24 Jan 2012 23:20
Message(s) : 183
Oh pardon 8-|


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Message Publié : 13 Jan 2015 21:50 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 06 Sep 2009 18:15
Message(s) : 51
Ingelrii a écrit :

M. Levy, votre livre me plaît beaucoup

:P
[/quote]

Merci beaucoup pour votre compliment, je suis sincèrement touché.


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