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Les temps modernes marquent le déclin de la chevalerie, quand bien même jamais chevaliers ne furent si bien protégés. Après les guerres de Bourgogne, de Souabe et d'Italie, les chevaliers n'apparaissaient plus (ou moins) comme une élite dans l'armée. Les régiments de fantassins avaient retrouvé leur prépondérance, que ce soit en Espagne ou dans l'empire.
C'est juste. L'apparition d'une infanterie lourde de piquiers (carrés suisses et tercio espagnol notamment), bien équipée et entrainée, a complètement renversé la balance des forces entre cavalerie et infanterie. Jusqu'alors, les chevaliers avaient affaire à des fantassins, dits "piétons", piètrement armés et peu disciplinés, qui se débandaient souvent à la première charge. Mais désormais la cavalerie, même lourde, ne pouvait plus prétendre au rôle principal sur le champ de bataille. En conséquence, elle a cessé d'être un moyen de provoquer la rupture et d'emporter la décision, pour devenir un auxiliaire de l'infanterie, vouée à combattre sur les ailes et à des missions de poursuite ou d'avant-garde.
La cavalerie reste cependant essentiellement un corps de prestige, majoritairement réservé aux nobles.
Cela explique l'abandon d'une cavalerie de chevaliers. Quant à la disparition du concept même de chevalerie, il faut aller voir dans l'évolution des sociétés lors des temps modernes: laïcisation progressive de la politique, indépendance croissante des États vis-à-vis de l'autorité papale, essor du protestantisme et abandon progressif du système féodal entre autres.