Laurent Frédéric a écrit :
Camille,
Vous confondez Bertrade de Laon, épouse de Pépin le Bref, avec Berthe au Grand pied, objet d'une épopée romanesque d'époque féodale. Visiblement cet ouvrage traite du personnage littéraire, pas de la reine du VIIIe siècle.
En effet. C'est un peu la même chose que pour les grands textes arthuriens de langue d'oïl, qui parlent de personnages censés avoir vécus au VIème siècle, mais ont été composés à partir du XIIème : de ce fait, ils dépeignent les compagnons d'Arthur comme des chevaliers (alors qu'ils vivent en des temps antérieurs à l'avènement de la chevalerie) et leur prêtent le costume et les manières de l'époque où ils ont été écrits.
Les textes qui narrent la légende de Berthe s'échelonnent du XIIIème au XVème siècle, et sont imprégnés des réalités de leur temps. Dans mon livre, c'est l'atmosphère de cette époque que j'ai cherché à restituer, à la fois par le texte et par l'iconographie qui l'accompagne : toutes les illustrations proviennent de manuscrits enluminés du moyen âge tardif.
Mais j'admets que le sujet pouvait prêter à confusion et je comprends la réaction de Camille. Et je suis tout prêt à reposter mon intervention ailleurs si la modération estime que mettre ce sujet ici n'était pas approprié.
Laurent Frédéric a écrit :
Il semble bien que les nouvelles générations sont moins familières des œuvres épiques médiévales, alors que jusqu'à la fin des années 70' elles étaient très populaires (matière de Bretagne, épopée carolingienne, etc..).
Comment cela s'explique-t-il, alors qu'il existe a nouveau depuis le milieu des années 1990 une chaire de littérature médiévale au Collège de France brillamment occupée par Michel Zink ?
Je serais bien en peine de le dire. Pour ma part, ces sujets m'ont toujours passionné depuis mon enfance, mais j'ai toujours eu du mal à trouver des gens de mon âge partageant ces centres d'intérêts. J'ai eu la chance de rencontrer un éminent spécialiste comme Philippe Walter durant mon cursus, mais il est aujourd'hui retraité et peut-être les professeurs de la trempe de Michel Zink se font-ils rares aujourd'hui, comme vous le suggérez. Quoiqu'il en soit, j'espère contribuer quelque peu, par mes travaux, à faire connaître le cycle carolingien.