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Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
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Auteur :  Camille l'uchronique [ 10 Mai 2015 10:21 ]
Sujet du message :  Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Bonjour à tous!
Envisageant toujours d'écrire prochainement un roman de fantasy médiévale aussi réaliste que possible, je vais poser maintenant la question qui fâche (pour moi en tout cas parce que je n'en ai aucune idée...)
Quelle était la durée moyenne d'un trajet par la route entre le Midi et Paris au XIIIe siècle? Je pense à un petit groupe composé d'un petit seigneur, son écuyer, quelques gardes, 2-3 serviteurs et le chariot de provisions (ils se rendent à un tournoi).
Y avait-il une grand-route Nord-sud bien entretenue et facilement praticable?
Plus largement, quelle était la distance moyenne que pouvait parcourir en une journée :
- un petit équipage de ce genre?
- un homme à cheval au galop?
- une armée?
Merci d'avance!
Auteur :  Narduccio [ 10 Mai 2015 10:27 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Il me semble qu'il y a déjà eu un sujet sur la durée des voyages à travers les époques.
Auteur :  Camille l'uchronique [ 10 Mai 2015 10:47 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Aaah, au temps pour moi, c'est vrai, je n'ai même pas cherché... :oops:
J'y vais de ce pas.

EDIT :

Hum, désolée, pas trouvé... :'(
Auteur :  LCL_511 [ 10 Mai 2015 12:29 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Je crois me souvenir - mais du diable si je me souviens d'où je l'ai lu - qu'un trajet Bordeaux-Paris (160 lieues, soit 650 kilomètres environ) à cheval prenait une trentaine de jours.
Un homme à pied peut marcher à la vitesse moyenne de 4 kilomètres/heure pendant une dizaine d'heures par jour, ce qui représente un trajet quotidien d'une quarantaine de kilomètres (même si à rythme forcé on a des exemples historiques d'étapes quotidiennes atteignant soixante voire 80 kilomètres).
Que ce soit à cheval ou à pied, des périodes de repos sont nécessaires, ce qui altère le principe d'une simple addition.

La question est intéressante.

Cordialement,

CNE EMB
Auteur :  Jean-Marc Labat [ 10 Mai 2015 13:57 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Tout dépend de la saison. Un Paris-Toulouse prend 3 semaines l'été et deux mois si le voyageur part en février.

Un Paris-Toulouse au galop, ça n'existe pas sans relais de poste, seuls les grands marchands et les grands seigneurs peuvent y prétendre. Un cheval malmené ne va pas très loin. D'où l'adage qui va loin ménage sa monture.
Auteur :  Oliviert [ 10 Mai 2015 18:53 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
On voyage beaucoup en bateau, soit le long des côtes, soit en empruntant des voies navigables.

Les grande villes se trouvent principalement au bord de la mer ou au bord des fleuves. L'emblème de Paris est un bateau.

Une nef en mer parcourt entre 3 et 8 kms en une heure, de jour comme de nuit.
Un coche d'eau fait 5 à 7 km/h en descendant une rivière, mais seulement 2 à 3 km/h en la remontant.

La Loire est très empruntée par les Parisiens qui vont à Nantes, ou qui vont à Lyon.
Les Lyonnais vont à Marseille ou à Montpellier en descendant d'abord le Rhône, puis en longeant la côte.
Auteur :  Prisma [ 11 Mai 2015 7:11 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Camille l'uchronique a écrit :
...à un petit groupe composé d'un petit seigneur, son écuyer, quelques gardes, 2-3 serviteurs et le chariot de provisions ...


On a un exemple d'un tel convoi dans le sens sud/nord en 1380 .
Il est mort le 13 juillet 1380 dans l'actuelle Lozère . Si vous trouvez les dates des diverses inhumations vous saurez la durée du voyage .

source wikipedia
Du Guesclin avait souhaité que son corps reposât en Bretagne après sa mort. Pour exaucer son vœu et comme la route était longue et qu'il faisait chaud, on décida de l'embaumer. En l'absence des embaumeurs royaux, on éviscéra et décervela le corps qui fut baigné dans une mixture de vin et d'épices22. Les viscères furent inhumées en l'église du couvent des Dominicains du Puy-en-Velay23. Mais l'effet escompté ne fut pas obtenu, et quelques jours plus tard, un nuage de mouches obscurcit le cortège, suivant de près la charrette sur laquelle le corps était déposé. À Montferrand, il fallut le faire bouillir dans un grand chaudron d'eau et de vin aromatisé d'épices pour détacher les chairs du squelette, cette pratique originale s'appelant le mos Teutonicus, l'« usage teuton »24. Les chairs furent inhumées au couvent des Cordeliers de Montferrand. Le squelette et le cœur poursuivirent leur route vers la Bretagne jusqu’à ce que le roi Charles V prît la décision de faire enterrer les ossements de son défunt connétable dans la basilique royale de Saint-Denis,
Auteur :  Camille l'uchronique [ 11 Mai 2015 13:45 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Merci pour vos réponses, notamment Prisma.
Mais je n'ai pas les moyens de mener la petite enquête que vous me proposez et je crains fort d'être condamnée à ne pas savoir...
En l'état actuel de ce que je sais et de vos diverses réponses, j'ai l'impression que ça peut prendre un mois ou deux ; or un mois ou deux mois, ce n'est pas la même chose... :-|
Puis-je raisonnablement penser que si mon chevalier, son écuyer de cousin et leur demi-douzaine d'employés partaient aujourd'hui, ils seraient à Paris à temps pour le 21 juin?
Auteur :  Narduccio [ 11 Mai 2015 14:10 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Cela dépend de l'état des routes et de la météo. Par temps sec, les chemins sont plus praticables que lorsqu'il tombe des cordes.
Auteur :  L`ancien [ 11 Mai 2015 14:28 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Quelques idées de temps de trajet : http://blog.goeuro.fr/villes-pelerinage/

Que ce soit au moyen-âge ou aujourd'hui, un convoi marche toujours au rythme du pas le plus lent : souvent celui de l'homme (4 à 5km/h), parfois celui des bœufs, plus endurants pour tirer les chariots que les chevaux, mais dont la vitesse ne dépasse guère 3km/h.

Saint-Jean-Pied-de-Port à Saint-Jacques-de-Compostelle, soit 733 km (l'équivalent d'un Nîmes - Paris), il faut compter un mois de marche. Cela fait une moyenne de 4km/h pendant 6 ou 7h de marche, ce qui reste un bon rythme pour un marcheur entrainé.

On peut penser que la petite troupe qui se met en route aujourd'hui pourra être raisonnablement à Paris à la saint Pélade.

Mais le Moyen-Age ne compte pas le temps comme nous le faisons depuis l'apparition du chemin de fer.
Auteur :  Cornelis [ 11 Mai 2015 16:19 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Louis VIII, parti début mai de Paris, arrive devant Avignon le 7 juin. Louis XI, débarqué le 11 juillet aux îles d'Hyènes, est à Vincennes le 5 septembre. Mais on parle là des convois royaux bien équipés.

Après, le tournoi n'est pas très pratiqué dans l'aristocratie méridionale.
Auteur :  Camille l'uchronique [ 11 Mai 2015 19:50 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Ah, merci pour toutes ces précisions, je commence à me faire une meilleure idée. Comme je le pensais, le trajet en un mois n'est pas invraisemblable.
Cornelis a écrit :
Après, le tournoi n'est pas très pratiqué dans l'aristocratie méridionale.
Je sais, mais le projet que j'ai en tête est de la fantasy historique ; j'entends la faire aussi vraisemblable que possible, mais pas conforme à la réalité... ;)
Auteur :  Alice de Castellanè [ 12 Mai 2015 17:42 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Me posant exactement la même question tout récemment, je suis tombée sur ceci qui pourrait être intéressant : http://forum.yzabel.net/index.php?topic=90.0

J'ajouterai que dans le sud le printemps est relativement pluvieux et les chemins de terre très vite boueux. J'habite en pleine campagne et le chemin d'accès à ma maison se dégrade extrêmement vite au printemps. Donc je tiendrais compte de ce facteur si j'étais vous !
Auteur :  Oliviert [ 12 Mai 2015 17:59 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
La boue n'est pas très gênante (cf. la chanson "Le Loir et Cher" de Michel Delpech).
Elle ralentit surtout les véhicules ayant de petites roues, mais justement, on n'a pas de valises à petites roues à l'époque. Les "voitures" ont des grandes roues.
Et est-ce que ce voyage se ferait par un véhicule à roues ? Ce n'est pas sûr.
Comme je l'ai indiqué, il est probable qu'une partie se fasse sur l'eau.
Ensuite, bien que la roue ait été inventée depuis longtemps, elle était assez peu utilisée, car il faut des moyeux en métal, sinon un moyeu en bois s'use trop vite, se fendille et casse. Or le métal au Moyen Age était rare et cher.
Donc, les voyages terrestres se faisaient à pied, à cheval, ou à mulet. Ces derniers, qui sont des croisements entre les chevaux et les ânes, sont des animaux très importants au Moyen Age. Les mulets et les mules sont dociles et puissants. On met sur leur dos les coffres et les sacs que l'on transporte.
Auteur :  Narduccio [ 12 Mai 2015 18:13 ]
Sujet du message :  Re: Durée des trajets par la route au XIIIe siècle
Pourtant, dans certaines régions, on ne sort dans les chemins boueux que si on n'a pas d'autre choix. Car marcher avec les pieds qui pénètrent de plusieurs centimètres dans le sol, ce n'est pas une sinécure et les chevaux risquent de se blesser. En fait, cela dépend de la nature des sols et de la quantité d'eau qui leur tombe dessus. Le sol dur n'est pas meilleur non plus pour les chevaux.
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