Dupleix a écrit :
Pour en revenir au roi de France, est-ce que la folie de Charles VI est le seul (ou principal) facteur de l'effondrement du pouvoir royal dans ces années 1390-1420 ? … J'en vois au moins un, c'est la puissance des princes apanagés, en particulier les frères cadets de Charles V et leurs fils : les ducs de Bourgogne, de Berry et d'Anjou, et puis à la génération suivante le duc d'Orléans. ... Il faudra attendre un siècle (sous Louis XII) pour que la plupart de ces apanages soient revenus à la couronne, dans la douleur.
L'état de santé du roi laisse un pouvoir vacant.
Les oncles -régents durant la minorité de Charles VI- reviennent et se heurtent au frère du roi Louis Ier d'Orléans. (1)
C'est un front divisé qui se présente face à l'Angleterre qui optimise ces divisions lorsque les princes français eux-mêmes ne vont pas courtiser celle-ci (Armagnacs comme Bourguignons).
(1)
Le Berry est de retour dans le domaine royal en 1416/17 : Charles (futur VII) en devient le duc sans douleur semble-t-il.
L'Anjou est rétrocédé au domaine sous Louis XI : pas trop de souffrances pour le
bon roi René.
Orléans, frère du roi se montre turbulent. La santé de son aîné lui offre l'occasion de jouer un rôle politique : c'est dans la normalité, pourquoi s'en priver ?
Pléthore de fils = problèmes récurrents. Ce n'est pas une spécialité française.
Régence = problèmes récurrents. Nulle spécificité au royaume de France.
Changement de branche = problèmes récurrents et là encore ceci peut se décliner pour toute possession.
Ce sont des moments optimisés par des factions pour X raisons vues comme
justes et d'autres un peu moins reluisantes.
Les moments charnières sont toujours propices aux grandes ambitions et aux ambitions des Grands.
Citer :
Est-ce qu'il y a eu une différence, dans la politique de création des apanages, entre les pratiques de Jean II et Charles V et celles de leurs prédécesseurs ? Ou bien c'est uniquement le fruit du hasard (la nombreuse descendance de Jean II et le fait que tous ses fils aient eu une lignée d'héritiers mâles) ?
S'il était espéré : on ne pouvait augurer d'un héritier mâle. On peut mettre le genre des héritiers (Berry, Anjou, Orléans) sur le compte du hasard où d'un choix divin...
Les fils de roi sont toujours apanagés il me semble : c'est le rapport à l'autorité royale qui peut être différente après une ou deux générations, s'il reste toujours des héritiers en lice.
Les fils de Louis IX auront la bonne idée de disparaître sans que leur présence ait été problématique.
Philippe IV : on peut tirer les conséquences de l'absence de mâle chez ses fils. Les neveux (Bourgogne) seront parfois sur une autre ligne politique mais rien qui ne puisse s'arranger moyennant dons immédiats ou à venir.
.