Jerôme a écrit :
Tout cela semble assez cohérent. Mais n'ai je pas trop simplifié et systématisé ma description ?
Un peu pour qui ne connait pas.
La "Provence", c'est à dire et en quelles années ? (pour comprendre, j'ai dû aller sur wiki et regarder les cartes) d'autant que le titre du livre est étrange.
Il faut en déduire que l'Aragon et le comté de Toulouse, l'entente n'est pas au beau fixe : ceci a-t-il toujours été ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? (ne pas oublier les dates et d'éventuels évènements qui font que... il faut des bornes pour mémoriser).
Pourquoi les comtes de Provence sont étroitement liés à l'Eglise ? Ceci a-t-il toujours été ? Est-ce un choix politique ? D'alliance en domino ? Une évidence ?
Quel rapport avec les communes ?
Quel rapport avec Frédéric II ? Pourquoi RBV doit-il lui rendre hommage ? Quel évènement a fait que RBV soit en mal avec son suzerain ? Une querelle personnelle ? Un problème domino (Frédéric II est mal avec le pape, RBV est dévoué au pape, RBV s'aligne sur le choix du pape mais n'est-ce pas un luxe ? Est-ce bien la raison ? N'y aurait-il pas un moyen pour Frédéric II de s'entendre avec RBV ?) au final, qu'est-ce qui coince ?
Là-dessus arrive le roi de France, lequel, une date ? Suffit-il de la croisade contre les Albigeois pour être reconnu "
champion de la cause catholique" ? D'autres aussi ont participé... Le coup du "
champion", ça fait un peu cliché et la France n'a pas toujours été et ne sera pas toujours le porte étendard de la cause catholique et l'amie des papes : ce n'est qu'intérêts à durée limitée ou par tacite reconduction semble-t-il.
J'ai du mal avec "
l'ennemi intime" : je ne vois pas le sens. Pourquoi "
intime" ? Les jeux d'alliances ne font pas partie de l'intimité ? Qu'y-a-t-il pu se passer pour que cette haine tienne de l'intime ?
Il faut donc que le roi de France soit le "champion..." et "ennemi intime" du comte de Toulouse pour qu'un rapprochement soit possible avec RBV ?
La papauté se rapproche des Capétiens ? Ceci semble normal puisqu'il sont les "champions de la cause..." et l'éloignement de l'ESERG, c'est simplement parce-que c'est Frédéric II, c'est la Maison entière qui gêne ? Les ESERG ne seront plus jamais "bien vu" de la papauté ? Qui continuera tout de même à les sacrer...
C'est sous Frédéric II que l'influence de l'ESERG baisse ? C'est l'homme et Maison ou bien le St Empire n'a plus la cotte auprès du pape, des papes, de l'Eglise ? Parce-qu'ils vont tout de même durer encore un bon bout de temps...
Comment se fait-il qu'un ESERG se soit mis la papauté à dos ? La papauté a-t-elle des intérêts pour temporels que spirituels à ce moment ? Qui est le pape, quel est son CV, quelles sont ses visées, comment conçoit-il son autorité ?
"Le mariage franco-provençal est presque naturel" ; ceci donne une borne car vous l'annoncez en dernier donc tout ce qui est avancé avant se passe avant le règne de Louis IX donc sous celui de Louis VIII.
L'union est d'abord politique :
[
... Fille aînée de Raymond-Béranger V, comte de Provence et de Béatrice de Savoie, elle [Marguerite]
descend des Maisons de Provence, Toulouse , Aragon , Barcelone et Savoie ... son père RBV domine la plus grande partie de l'ancien comté de Provence (donc ce comté n'existe plus)
, comprenant les Alpes du sud et la Région située entre la Durance et la méditerranée (chouette, on visionne)
. Homme de terrain en continuel déplacement ... pendant un demi-siècle, Marguerite va lutter en vain pour récupérer cet héritage attribué à sa plus jeune soeur Béatrice (il y a de la rumba dans l'air... donc entre le roi de France et Béatrice, c'est pas au top... de la à songer qu'entre la Provence et la couronne, c'est un peu tendu...)
... l'aînée des filles du comte de Provence apparait tôt comme un pion sur l'échiquier politico-diplomatique qui met en présence France et Empire (à creuser, serait-ce le noeud du problème ?)
, Toulouse et Provence (net ou bien via l'effet domino d'alliances, à creuser)
, papauté et monarchies européennes (manifestement ce pape semble faire la pluie et le beau temps...)
. L'influence du Saint-Siège aidant (pourquoi et en quoi ?)
et Blanche de Castille y trouvant son compte (Louis VIII est donc DCD)
, Marguerite devient à 13 ans reine de France. Elle laisse en Provence ses trois soeurs : Eléonore, Sancie et Béatrice (voir les unions des trois soeurs et pourquoi l'héritage échoit à la dernière) ... [
1274 : la reine est veuve depuis 4 ans]
... la défense de ses intérêts provençaux ressurgit et malgré tous ses efforts, elle n'obtient pas la "quart-part" qu'elle méritait (on peut donc se permettre de flouer une reine de France sans retour de bâton...)
... En 1285, l'arrivée au trône de son petit-fils ... le jeune roi signifie clairement à sa grand-mère que son rôle politique est achevé...]. -
Les reines de France /C. Bouyer/Perrin/1992
Je comprends mieux le plan de JM Labbat car les pistes sont clairement données : comté, marquisat, on peut déduire que Béatrice a épousé Charles et voici pourquoi la Maison d'Anjou etc. Si un doute existe, wiki aide (c'est fait, c'est OK, Béatrice a épousé Charles Ier comte d'Anjou et du Maine, roi de Naples et de Sicile et dernier fils de Louis VIII). Le marquisat passe à Philippe III à la mort d'Alphonse de Poitiers, là encore wiki suffit [...
De 1250 à sa mort, Alphonse gère lui-même ses fiefs, à partir de différentes demeures au sud-est de Paris. Il communique par chevaucheurs avec les sénéchaux de son domaine (sept au total). Celui-ci comprend le comté de Poitiers, la Saintonge, l’Auvergne (sans Clermont mais avec Riom et Brioude), le comté de Toulouse, le Quercy]au sud du Lot, le Rouergue, l’Agenais ; il est suzerain de la Marche, de Comminges et de l’Armagnac ; il possède en outre le titre de marquis de Provence, quelques fiefs autour d’Orange, et la co-suzeraineté sur Avignon. Enfin, il est suzerain du comte de Foix, mais celui-ci ne le reconnaît pas ... continue et amplifie la politique de création de bastides de Raymond VII de Toulouse (54 en 20 ans) : Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1255, Eymet (Dordogne) en 1270. Il profite également de la répression des Cathares par l’Inquisition : les biens des hérétiques sont vendus à son profit. Il pressure les Juifs : taxes pour dispense de rouelle ; sous menace d’expulsion, ils lui apportent des fonds pour la croisade de 1248 ; et imposition forcée qui lui rapporte autant que celle sur les chrétiens pour celle de 1270 ... À sa mort, comme il n'a pas de fils, ses domaines sont réunis au domaine royal français. La partie de l'Auvergne qu'il possédait fut dès lors appelée « Terre royale d'Auvergne » et plus tard érigée en duché d'Auvergne, à ne pas confondre avec le comté d'Auvergne, ni avec le comté devenu dauphiné d'Auvergne. Le traité de Paris de 1259 prévoyait que l’Agenais et le sud de la Saintonge (au sud de la rivière de Charente) soient cédés à l’Angleterre si Alphonse de Poitiers n'avait pas d'héritier. Après sa mort en 1271, cela a été fait conformément au traité, mais seulement après signature d’un nouveau traité, en 1285.].
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Paris_%281259%29-
https://fr.wikipedia.org/wiki/1285-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Paris_%281303%29On peut ajouter toute lecture se rapportant à
La Féodalité languedocienne XIème/XIIème siècles - H. Débax -, les Trencavel y sont très présents.