FGE a écrit :
Savez-vous pourquoi les rois de France n'ont jamais opté pour le principe de "l'adoption" concernant la transmission du pouvoir ? J'ai cru comprendre que cette manière de transmettre le pouvoir avait été appliquée sous l'empire Romain.
L'adoption en tant que telle a disparu avec l'Empire romain.
Et dans le cas des rois de France, pourquoi adopter, si vous avez déjà sous la main un fils légitime?
C'est le "miracle capétien", trois siècles de succession agnatique.
Trois siècles, c'est plus qu'il n'en faut pour totalement oublier qu'il existe d'autres modèles de succession, même en regardant ce qui se passe chez le voisin.
FGE a écrit :
Même si le successeur désigné n'était pas toujours à la hauteur, ce système avait l'avantage d'assoir la légitimité du futur empereur puisque celui-ci été désigné par son prédécesseur (de son vivant).
C'est ce qui s'est passé jusqu'à Philippe-Auguste inclus.
1) Mais ne nous y trompons pas: si ces transitions en douceur sont éminemment politiques, il n'en reste pas moins que la première légitimité est celle de l'hérédité. Dans la mentalité de l'époque, un bâtard vivant à l'étranger aurait plus de légitimité qu'un "adopté" (ou disons, un filleul, un pupille, bref, tel ou tel successeur désigné) formé au sein du clan.
2) Toujours vrai au XXIème siècle: une transmission -de patrimoine, de responsabilités, d'entreprise...- se prépare longuement. Il faut deux décennies pour former le bon successeur d'un artisan, je vous laisse juger du temps qu'il faut pour former un chef d’État autonome. Donc, si la succession doit passer par une adoption, il faut s'y prendre sérieusement à l'avance. Or l'extinction des trois fils de Philippe le Bel en l'espace de 12 ans a pris tout le monde de court.
L'adoption d'un successeur à la mode romaine au XIVè siècle me parait donc inenvisageable (1), et plus particulièrement encore dans le cas du passage des capétiens directs aux Valois (2)