Ce que nous savons d'elle repose uniquement sur ce qu'en disent les personnes ayant déposées au cours des différents procès. Il n'existe pas d'éléments matérielles la documentant, à la différence de son père, laboureur aisé et receveur seigneurial.
Il faut également ajouter le propre témoignage de Jeanne.
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Et le procès de réhabilitation.

Oui, aussi.

Je ne l'ai pas cité, parce que le procès de réhabilitation est voulu par Charles VII qui n'entend pas tenir son trône d'une femme jugée comme "sorcière", et sollicite donc des témoignages contraires.

Les témoignages sont donc à prendre avec des pincettes, mais par exemple sur l'enfance de Jeanne, il est probable qu'on a affaire à des témoins sans malice, des gens simples qui rendent compte sincèrement de la façon dont ils l'ont connue enfant.

Jeanne est emblématique de ce qu'est une fille des campagnes françaises à son époque. Seule particularité, une religiosité singulière sans doute influencée par une pensée franciscaine présentant une défiance vis à vis de la hiérarchie ecclésiastique.

Un élément à considérer également, c'est le statut de Domrémy et sa province, fief du domaine royal quasiment enclavé en domaine bourguignon (description approximative, une carte serait bienvenue).
Pour un de ses ressortissants, exalter la fidélité au roi de France ne provient pas d'une conviction avant-gardiste sur la nation et la monarchie, mais de la simple logique féodale.

Merci d'avoir donné ces éléments de la vie de Jeanne d'Arc avant 1428.
J'aimerais en savoir un peu plus...

Les amis d'enfance de Jeanne d'Arc nous laissent d'elle une image de jeune fille sympathique, bonne camarade, participant à la vie au village, aux corvées comme aux fêtes. En filigrane, on la devine énergique, pleine de vie, avec un caractère affirmé. « Presque tous les habitants de Domrémy l'aimaient », tranche son parrain Jean Moreau. On peut s'interroger sur qui était ce « presque »... Mais qui peut se vanter de faire une totale unanimité dans une communauté ? Jeanne Tiercelin est précise : « Jeanne ne jurait jamais. A la place, elle disait "sans faute !" Elle ne dansait pas et quelquefois, quand nous les filles on chantait et on dansait, elle, elle allait à l'église. »

Les témoins de son enfance la disent bonne, simple, douce fille et « d'honnête conversation ». Ils insistent surtout sur sa pitié, ce qui est une préoccupation normale à l'époque mais accentuée par le contexte du procès en nullité où tous ces témoins sont interrogés. On veut à toute force montrer que Jeanne était bonne chrétienne car il fallait établir de manière irréfutable que Charles VII avait été sacré grâce à l'intervention d'une excellente catholique et non par celle d'une sorcière comme les Anglais le disaient. « Guillaume Front, qui était autrefois curé de la paroisse, disait que Jeanne était une bonne catholique et qu'il n'en avait jamais vu de meilleure dans sa paroisse », précise Collin de Greux.

Ce passage de l'ouvrage d'A.-G. Minella restitue une image assez précise de l'enfance de Jeanne d'Arc.

Je peux vous donner quelques détails que j'ai trouvé dans le bouquin d'Alain-Gilles Minella.