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Je n'en suis pas si sur, il y avait à Venise la Fondacho dei Turchi qui était réservée aux commerçants musulmans, et je pense que si on se donne un peu de peine, on en trouvera dans d'autres villes. Je ne pense pas qu'il y en ait eu à Bruges ou dans les ports de la Hanse trop au nord, mais pourquoi pas sur les marchés des fourrures russes.
Je n'ai pas dit qu'il n'y en avait pas, on trouve effectivement quelques exemples, comme à Marseille où des sources montrent que les autorités de la ville les protégeaient.
Mais ces exemples sont peu nombreux, et surtout du fait de marchands isolés. Ils ne dépendaient pas d'autorités politiques qui auraient organisé leur activité sur place, comme le faisaient les cités italiennes avec les fondouks. Les consuls de ces fondouks, par exemple, dépendaient le plus souvent de la cité d'où ils venaient (Gênes, Venise, etc).
Les autorités politiques des pays d'Islam ne pouvaient pas, officiellement, soutenir des marchands dans des pays chrétiens alors que les autorités religieuses s'opposaient à la présence continue de musulman chez l'ennemi. Sans équivalent aux fondouks, les marchands ne pouvaient pas être de "bons musulmans" en pays chrétien, puisqu'ils n'avaient pas de mosquée, étaient en contact avec de la nourriture impie, etc.
Le rapport était donc inégal, entre d'un côté des marchands chrétiens organisés dans des établissements, gérés tant par de grandes compagnies et des cités, et de l'autre coté des marchands isolés, qui n'avaient quasiment pas d'infrastructures et de soutien.
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Ce qui semble exact du côté des musulmans, en sens inverse, c'est que disposer de commerçants chrétiens ne les gêne pas, ils sont tolérés comme dhimmis (soumis). Les musulmans perçoivent des taxes majorées pour dhimitude et les chrétiens développent le commerce.
Avec les fondouks, c'est encore mieux. A l"intérieur, les marchands n'ont pas le statut de dhimmis, puisqu'ils sont quasiment en territoire chrétien enclavé. Et dans beaucoup de ports, ils n'avaient pas à sortir en ville, et donc à payer la taxe des dhimmis, puisque le port était relié à la douane, et celle-ci au fondouk. On ne peut donc pas vraiment dire que les marchands chrétiens étrangers, en tout cas ceux des fondouks, étaient des dhimmis. Ces derniers étaient plutôt les chrétiens (et les juifs) locaux.