Cornelis a écrit :
Bonjour.
Il ne faut pas sous-évaluer la part du rapport de force dans les relations politiques au moyen Age. Si le comte de Barcelone noue des liens matrimoniaux a son gré, c'est surtout parce qu'il peut le faire - la justification juridique de son acte vient dans un second temps, voire pas du tout. Le meilleur exemple c'est quand Ramon Berenguer Ier enlève Almodis de la Marche, la femme de Pons III de Toulouse, et l'épouse. Il n'y a pas de justification, c'est contraire au droit canon, mais ils restent époux et leurs fils héritent de la principauté. Au niveau de la coutume locale, c'est surtout au XIIIe siècle, quand la coutume se fixe et s'écrit, que les choses se stabilisent. Pour toutes les questions sur les droits féodaux en Languedoc, H. Débax, La Féodalité languedocienne.
Parfaitement d'accord. C'est une remarque que l'on peut faire plus généralement sur les institutions médiévales. C'est toujours une erreur de se limiter à réfléchir en terme de fonctionnement théorique des institutions (j'entends "institutions" au sens large, comme la relation vassalique ou le servage). Il existe un cadre théorique de la relation vassalique, (assez flou, d'ailleurs), mais des rapports de force réels extrêmement différents et finalement, ces institutions ne fournissent qu'un cadre qui peut se décliner sous des formes très diverses.